Alors que certaines villes, à l’instar de Boston, aux Etats-Unis, en 2015 ont toujours refusé de soumettre leur candidature pour accueillir les JO, sous prétexte de ne pas vouloir « signer une garantie qui utilise l’argent des contribuables pour payer les Jeux Olympiques », le dépassement du budget pour ceux qui s’organiseront à Paris dans deux ans, laisse craindre que les contribuables soient amenés à devoir participer financièrement. Qu’en est-il ?

Les contribuables seront-ils mis à contribution ?

Le 8 juillet dernier, Guy Drut, l’ancien ministre des Sports avait évoqué le dépassement de budget pour ces JO et avait laissé sous-entendre qu’il y aurait un impôt JO « Ce n’est pas aux français de payer les dépassements budgétaires qui auraient pu être évités », avait-il pourtant déploré. Tout de suite, c’est l’inquiétude, sachant que les français doivent déjà lutter contre la hausse des prix et donc la baisse de leur pouvoir d’achat.

Le Président Macron avait pourtant promis qu’il n’y aurait pas de hausse des impôts, même si concrètement, tout a été fait pour que la taxe foncière augmente de façon drastique, avec la revisite du calcul de la valeur locative. Pourquoi un tel dépassement dans le budget ? Cela semble faire partie « du charme » des Jeux Olympiques et presque devenu une tradition dans ce domaine.

En 60 ans, il n’y a jamais eu un budget initial qui ait été respecté. En général, il est presque triplé. Pour exemple, l’enveloppe totale pour les JO de Londres en 2012 a été de 10,8 milliards alors que l’on souhaitait y allouer seulement 3,5 milliards d’euros.

Pour comprendre comment cela fonctionne, il faut comprendre que les JO sont financés en partie par le comité d’organisation des jeux olympiques ce qui représente 3,9 milliards d’euros dont 97% proviennent de recettes privées et de l’autre SOLIDEO (Société de Livraisons des Ouvrages Olympiques) qui met pour sa part 3,4 milliards d’euros dont 1,1 milliard de recettes publiques.

16%, c’est donc la somme qui est à imputer aux finances publiques. Mais si l’enveloppe de dépense augmente, ce pourcentage restant fixe, la somme à payer est plus importante, d’où l’inquiétude qui grandit, au moment où les organisateurs sur place sont aussi confrontés à la hausse des prix sur les chantiers.

« Il n’y aura pas d’impôt JO »

La phrase émane du comité d’organisation, en date du 12 juillet et confirmée quelques jours plus tard par le Président Macron, le 26 juillet dernier. Le comité d’organisation se veut rassurant quant au dépassement du coût et ajoute que la mise en place d’un impôt pour les JO n’a « jamais été envisagée ». Emmanuel Macron va plus loin et se veut, lui, extrêmement confiant en cet événement qui, il l’espère va drainer beaucoup de touristes et va être bon pour les finances « les Jeux doivent financer les Jeux ». On ne peut pas être plus clair.

Alors que pour l’instant, l’organisation est à « un peu moins de 4 milliards », il reste encore deux ans de préparation avant que les Jeux ne soient ouverts. Guy Drut qui avait été non seulement champion aux Jeux de Montréal en 1976 était rentré, alors ministre, quelques années plus tard (1995) dans son pays. Pendant le laps de temps écoulé, la dette imputable aux JO n’était pas encore remboursée.

Une somme de plus qui vient donc aggraver la situation économique de la France qui s’élevait au 22 juin dernier à 2 901,8 milliards d’euros