De l’Europe aux États-Unis en passant par l’Afrique et le Moyen-Orient, les données et les événements d’importance économique sont des signaux stratégiques pour comprendre les problèmes mondiaux non résolus qui posent des défis cruciaux en 2024. Quels sont les avertissements à ne pas négliger en ce début d’année 2024, encore instable pour la santé de l’économie mondiale ?

Tempête en mer Rouge ?

Les coûts de transport maritime augmentent après que des centaines de porte-conteneurs, normalement en transit le long de la principale artère maritime de la mer Rouge et du canal de Suez, ont changé de cap en réponse aux attaques des militants Houthis soutenus par l’Iran. Combinée aux perturbations du canal de Panama, frappé par la sécheresse, l’augmentation des tarifs pour les navires marchands met des bâtons dans les roues des banquiers centraux dans leur lutte contre l’inflation.

Selon les nouvelles données du secteur compilées par Flexport, 299 navires d’une capacité totale de 4,3 millions de conteneurs ont changé de cap. C’est environ deux fois plus qu’il y a une semaine et cela équivaut à 18 % de la capacité mondiale. Les voyages détournés sont plus coûteux et pourraient entraîner une hausse des prix pour les consommateurs, qu’il s’agisse de chaussures de sport, de produits alimentaires ou de pétrole, si les détournements se poursuivent.

La Chine : le mauvais élève

L’économie vietnamienne s’est mieux comportée que prévu en 2023, ce qui indique qu’elle continuera à s’améliorer avec le retour de la demande des consommateurs, la reprise des exportations et l’augmentation des investissements. Le PIB a augmenté de 5,05 % en glissement annuel. Selon une enquête de Bloomberg, l’économie devrait renouer avec une croissance de 6 % l’année prochaine et se battre pour obtenir le meilleur taux de croissance d’Asie d’ici 2025.

L’industrie sud-coréenne des semi-conducteurs a enregistré ses plus fortes progressions depuis des années, tant en termes de production que de livraisons, soulignant un regain de dynamisme technologique qui est de bon augure pour les perspectives économiques du pays l’année prochaine et pour le secteur technologique mondial.

Les investisseurs qui, il y a deux ans, avaient cru que les actions chinoises liées aux biens de consommation et à l’énergie verte bénéficieraient grandement du programme économique renouvelé du président Xi Jinping ont vu ces secteurs s’effondrer en 2023. Ce signal est le dernier en date d’un pays en crise.

Europe, deux inconnues de taille

L’inflation espagnole est restée stable fin 2023, atténuant une probable hausse des prix dans la zone euro qui pourrait inciter les décideurs à rester agressifs sur les taux (repoussant les baisses). Bien que l’inflation puisse rester élevée à court terme, les banques centrales d’Espagne, de France et d’Italie s’attendent toutes à ce qu’elle ralentisse à 2 %, voire moins, en 2025. La Bundesbank allemande n’est pas aussi optimiste et la plus grande économie d’Europe devrait rester au-dessus de l’objectif en 2026, avec des prix plus élevés que les salaires.

L’économie britannique devrait éviter la récession en 2024 et se renforcer au second semestre, les consommateurs profitant de la baisse de l’inflation et de l’atténuation d’une longue crise du coût de la vie. Dans l’ensemble, les 52 économistes interrogés par Bloomberg pensent que le Trésor et la Banque d’Angleterre parviendront à un atterrissage en douceur de l’économie l’année prochaine, avec une croissance de 0,3 %.

Les exportations russes de produits pétroliers ont chuté sur une base hebdomadaire, en raison d’une baisse des expéditions de diesel, de naphta et de mazout. Toutefois, la moyenne sur quatre semaines a atteint son niveau le plus élevé depuis plus de sept mois en raison de l’augmentation du traitement du pétrole dans les raffineries russes.

Le marché du travail américain va t-il entrer en crise ?

Les demandes initiales d’allocations chômage aux États-Unis ont augmenté au cours de la semaine précédant Noël, mais sont restées à un niveau compatible avec la résilience du marché du travail. Selon plusieurs enquêtes menées par les banques régionales de la Réserve Fédérale, les employeurs prévoient de moins embaucher en 2024, une tendance qui limitera les hausses de salaires et atténuera les pressions inflationnistes. Dans le même temps, les résultats n’indiquent pas une véritable contraction des effectifs.