Chaque français doit penser un jour ou l’autre à la retraite. A la faveur de nouveaux gouvernements, l’âge de cette dernière peut changer. Pour autant, il peut toujours sembler intéressant d’épargner. Pourquoi et comment faire, concrètement ?

Qu’est ce qu’un PER ?

faq PERIl existait auparavant de nombreux produits financiers qui se destinaient à la retraite. Ils étaient à choisir en fonction de son activité (salariée ou pour les entrepreneurs), de ses ressources, de son idée de la retraite etc… Ces différents contrats ont été regroupés en un seul, depuis 2019, qui porte le nom de Plan d’Epargne Retraite, ou PER. Il n’est donc plus question de plan Madelin ou encore de PERCO. Si ces produits existent toujours, ils ne sont plus commercialisés.

Le PER se compose en fait de trois catégories de produits d’épargne, mais cette réunification permet de faciliter notamment le déblocage des fonds, au moment voulu par l’épargnant. Il comprend donc un produit collectif, un produit individuel et un produit dit catégoriel. Vous retrouverez les détails de ces produits ci-après

Les personnes qui avaient déjà souscrits des contrats sous les anciennes appellations ou même une assurance-vie n’ont qu’une seule démarche à faire : demander leur transfert sous un PER. Attention, dans le cadre de l’assurance-vie, ce transfert ne pourra se faire que jusqu’en janvier 2023.

Les types de PER

Le PER individuel (PERIN)

Toute personne, sans condition d’âge ou même de situation professionnelle est en mesure d’ouvrir un PER individuel  ; ce qui permet d’anticiper vraiment sur son départ en retraite. Le souscripteur peut, à cet effet, se rapprocher d’un établissement bancaire ou d’un cabinet d’assurance. Ces deux entités financières sont à même de proposer ce type de produit. Même s’il convient de voir les modalités avec l’organisme, les virements sont toujours volontaires.

Le PER collectif (PERCOL)

La souscription ; même si elle est proposée par l’employeur ; n’est en rien obligatoire dans la plupart des cas. Attention, elle peut être automatique. Dans ce cas, le salarié doit informer son employeur qu’il la refuse. La mise en place d’un Plan d’Epargne Entreprise (PEE) n’est pas forcément corrélée à ce type de démarches.

L’entreprise est libre, si elle le souhaite, de conditionner le PER collectif à une ancienneté. Cette restriction s’adresse surtout pour les nouveaux embauchés qui devront prouver une ancienneté d’au moins trois mois pour pouvoir prétendre au PER de leur nouvelle structure.

En cas de souscription, le salarié peut décider, s’il est amené à changer d’entreprise, de le faire transférer dans cette dernière ou même de faire transférer les sommes épargnées vers un PER individuel sans que l’employeur puisse s’y opposer.

Le PER catégoriel (PERCAT)

Il a pour objectif de remplacer le contrat article 83 qui rend obligatoire, pour une certaine catégorie de salariés, la souscription d’un PER, grâce à des critères objectivables. On le nomme aussi PERCAT.

Types de versements possibles selon le PER

TypeVersements
volontaires
Versements
obligatoires
Epargne salariale
PER Individuelouinonnon
PER Collectifouinonoui
PER Catégorielouiouinon

Les avantages fiscaux du PER

Les versements volontaires sont toujours déductibles du revenu imposable. La déduction est plafonnée à 32 419 € (10% des revenus professionnels de l’année précédente) ou, si le montant est plus élevé, à 4 052 €. Le retrait, à la sortie, est soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu si l’on opte pour une sortie en capital (sans oublier la flat-tax à hauteur de 30% pour les plus-values).

Exemple de réductions d’impôts

Le tableau ci-dessous présente quelques exemples de réductions d’impôt sur les revenus pour un versement de 2000 € sur votre PER.

VersementTranche d'imposition marginaleDéduction sur votre impôt sur les revenusEffort d'épargne final
2000 €Non imposable02000 €
2000 €11%220 €1780 €
2000 €30%600 €1400 €
2000 €41%820 €1180 €
2000 €45%900 €1100 €

Cas concret

Mathieu a une rémunération annuelle net imposable de 40 000 € et il est imposé dans la tranche marginale d’imposition (TMI) de 30%. Il est célibataire et n’a pas d’enfants. Ses impôts sur le revenu s’élèvent à 4500 € par an.  En investissant 5000 € sur son PER :

  • il bénéficie d’une économie d’impôts de 1500 € (5000 x 30% (Taux Marginal d’Imposition) = 1500) ;
  • il fait un effort d’épargne réel de 3500 (5000 – 1500 = 3500).

Rente viagère

En ce qui concerne la rente viagère, c’est le régime des pensions de retraite qui s’applique (IR), avec un abattement de 10%. Entre 60 et 69 ans, les prélèvements sociaux sont de 40% et baissent à 30%, après 69 ans. Il n’y a pas d’abondement possible de la part de l’employeur : pas d’intéressement ou encore de participation.

Quels sont les avantages du PER ?

Les différents livrets (A, LDDS) sont des produits aimés des français mais leur taux de rendement est très faible. Ils présentent aussi l’inconvénient d’être plafonnés. Au bout d’une certaine somme, on ne peut plus rien mettre sur son contrat. Ce n’est pas le cas d’un PER qui n’est tributaire d’aucun plafonnement : un vrai plus pour la retraite.

Quand un PER est souscrit à titre individuel, même si des virements réguliers sont à plébisciter, l’avantage est la liberté que ce contrat suppose. Les versements sont dits volontaires car non conditionnés : on peut mettre ce que l’on veut, quand on est en capacité de le faire, ce qui en fait un produit peu contraignant et surtout qui s’adapte à la réalité financière des français.

Un épargnant peut se retrouver avec une assurance-vie de plus de 8 ans. Il est tout à fait possible de faire transférer son encours sur un PER individuel. Quel est l’intérêt ? Tout simplement de bénéficier d’un double abattement.

Versements réguliers ou ponctuels

Evidemment, pour se garantir un complément de retraite digne de ce nom, il sera toujours préférable d’opter, par exemple, pour un virement automatique d’une somme donnée, selon une fréquence décidée. Il peut être utile, en amont de la souscription, de se projeter, afin d’estimer ses besoins au moment de la retraite : la résidence principale sera-t-elle remboursée, si l’on est propriétaire ? Devra-t-on s’acquitter d’un loyer pour une location et dans cette situation, comment peut évoluer le marché ?

Même s’il est difficile de prévoir l’évolution du coût de la vie, ni même le pouvoir d’achat que l’on aura dans quelques années, chaque français se connait assez pour savoir ce qu’il aura besoin une fois arrivé à la retraite. Se contentera-t-il de peu ou compte-t-il profiter de sa retraite pour concrétiser des projets qui lui tiennent à cœur depuis des années, mais qui nécessitent de mobiliser de l’argent.

Souplesse et déblocage d’argent

L’un des gros atouts du PER est aussi sa relative souplesse. Les contrats d’épargne précédents obligeaient la personne, quelles que soient les circonstances, à conserver l’argent épargné jusqu’au moment effectif du départ en retraite.

Avec le PER, dans certaines situations difficiles, l’argent peut être mobilisé et ce, avant l’âge du départ en retraite. Cela sera le cas pour un accident de la vie qui occasionne une invalidité ou encore le décès du conjoint. Suite à une liquidation judiciaire, la fin des droits d’allocation chômage ou encore une situation de surendettement, la personne peut aussi débloquer son argent.

Comment épargner dans les meilleures conditions ? Certains produits impliquent d’avoir une certaine connaissance des instruments financiers, ce qui n’est pas le cas de nombreux français. Le PER permet de solliciter une gestion pilotée ; c’est-à-dire de déléguer à un tiers (un assureur, la plupart du temps) la gestion de son PER.

Quelques exemples de contrats PER commercialisés en France :

  • Ageas : PER Zen
  • AG2R LA MONDIALE : Ambition Retraite Individuelle
  • Aviva : Aviva Retraite Plurielle
  • Boursorama : PER Matla
  • Crédit Agricole : PER Assurance
  • Crédit du Nord : Antarius PERIN
  • Generali : PER La Retraite
  • Groupama : Groupama Nouvelle Vie
  • LCL : LCL Retraite PER
  • Macif : Multi Horizon Retraite
  • Meilleurplacement : M PER by Apicil
  • Oradea Vie : PER Lignage
  • Patrimea : P-PER
  • Préfon : Préfon-Retraite
  • Société Générale : PER Acacia
  • Swiss Life : SwissLife PER Individuel
  • UMR : Périvie

Pourquoi épargner en prévision de sa retraite ?

Prendre sa retraite signifie quitter la vie active, en ayant travaillé un nombre de trimestres donné. C’est ce nombre, mais aussi le montant des salaires perçus qui déterminent si la retraite se fait à taux plein et combien une personne peut espérer toucher chaque mois, pour assurer sa subsistance.

Compenser la baisse de ses revenus

Le passage à la retraite suppose une baisse parfois significative de revenus. Les cadres ont un statut qui fait envie à de nombreux français, car il est pour beaucoup synonyme d’avantages et d’un salaire plus élevé. Pour autant, ils ne sont pas épargnés lors du passage en retraite avec le régime obligatoire. Dans la fonction publique la baisse peut être très conséquente puisque l’on avance le pourcentage de 50% de baisse de revenus. Même dans le secteur privé, elle peut avoisiner les 40%.

Il faut pourtant continuer à assumer ses charges fixes entre autres choses. Comment faire pour améliorer l’ordinaire ? En épargnant. Pourtant, cette décision doit se prendre bien en amont de la retraite, puisqu’il faudrait, dans le meilleur des cas, s’intéresser au problème dès l’entrée dans la vie active.

Quand commencer ?

C’est pourtant à l’approche de la quarantaine que les français commencent à s’inquiéter du nombre d’années qui leur reste à effectuer, mais aussi de cette chute des ressources. Pour espérer un complément de plus de 2 000 euros par mois ; qui s’ajouteraient donc à ce qui sera versé obligatoirement ; un ménage devrait, dès 40 ans, mettre sur un produit d’épargne la somme de 750 euros mensuels. Une gageure, voire une impossibilité pour presque tous les français.

Il ne faut cependant pas renoncer car tout ce qui est épargné sera utilisé pour répondre à ses charges ou encore pour concrétiser des projets. Quels sont les produits proposés dans ce sens et comment ça marche ?

Quels sont les produits d’épargnes retraite les plus connus ?

Dans le but d’épargner pour son après-vie professionnelle, une personne ou un ménage doit ouvrir un compte épargne dédié sur lequel il verse, tous les mois, dans l’idéal, une somme donnée. Il a un autre intérêt à agir ainsi, outre l’amélioration de son niveau de vie à la retraite, car les sommes versées sont déduites de l’impôt, tout au moins en partie.

L’argent est bloqué jusqu’à l’âge de la retraite (sauf exceptions, à voir plus loin dans ce guide), sachant que ce dernier ; s’il est fixé à 62 ans au moment de la rédaction de ce guide, peut être amené à évoluer, en fonction des décisions gouvernementales à ce sujet. Des candidats à la présidentielle évoquent un report à 64 ans et cela est régulièrement proposé pendant les quinquennats de la présidence.

Sortie du PER en capital ou en rente

Certains produits peuvent être proposés par les entreprises ou être souscrits à titre individuel auprès d’organismes financiers comme les banques ou les cabinets d’assurance. Au moment de la retraite, la personne peut, selon ce qu’il aura décidé, et le produit financier, recevoir un capital (la somme qu’il aura mise de côté pendant un nombre d’années donné) ou recevoir l’argent épargné sous la forme d’une rente viagère. Cela signifie que chaque mois, une somme d’argent lui est versée sur son compte courant et ce, jusqu’à son décès.

Le choix entre ces deux solutions n’est pas anodin et doit être réfléchi en amont. Il n’est en outre pas possible avec certains produits d’épargne. Cela sera le cas d’une assurance-vie, mais aussi de l’épargne salariale.

La sortie en capital est toute indiquée si le retraité envisage ces futurs moments de liberté avec de nombreux projets : voyages, travaux etc… Par contre, la rente viagère lui permet de toucher un revenu régulier et sans surprise, pour vivre paisiblement sa retraite.

Comment clôturer son PER ?

Vous êtes à la retraite ? Alors, c’est le moment de profiter de cet argent patiemment épargné au fil des années. Le déblocage des fonds peut se faire sur simple courrier à la banque ou au cabinet d’assurance. Il est toutefois recommandé de le faire par courrier recommandé avec accusé de réception.

Mais il est aussi possible, voire préférable, de se déplacer en agence, ne serait-ce que pour dire si l’on veut le déblocage sous la forme d’un capital (somme versée en intégralité sur le compte courant) ou si l’on préfère la mise en place d’une rente viagère.

Où ouvrir un Plan d’Epargne Retraite ?

De nombreuses banques et cabinets d’assurance ont compris l’importance de proposer un PER à leurs clients. Pourtant, comme pour tous les produits financiers (crédit à la consommation, livrets internes, crédit immobilier…), les conditions varient, mais aussi les taux ou mêmes les options. C’est pour cette raison qu’il peut être utile de comparer les offres entre elles. Comment faire ?

Des outils existent en ligne, sous la forme de comparateurs. Les critères à regarder pour choisir le meilleur contrat, sont (entre autres) :

  • Les frais que l’entité financière va demander pour la mise en place du contrat PER, mais aussi pour sa clôture.
  • Quel est le montant des frais d’adhésion ? Ils peuvent aller de 20 à 50 euros en moyenne, selon les établissements.
  • Qu’allez-vous payer à chaque versement sur votre PER ? La dématérialisation a du bon en ce sens, car les frais sont réduits à néant (0%). Par contre, en faisant des versements directement en agence bancaire ou dans un cabinet d’assurance, cela peut coûter 5% du montant du versement. Ces frais seront retranchés de la somme déposée. Ce sont des frais qui peuvent être négociés. Le montant des frais de gestion annuels : les plus bas sont de 0,6% sur le capital du PER et les plus hauts de 1,5% sur
  • ce même capital.
  • Vous souhaitez faire transférer de l’argent de vos anciens contrats (Madelin, PERP…) vers votre PER ? Des frais s’appliquent également pour cette opération mais ne peuvent normalement pas excéder 1% du montant qui va être transféré. A soupeser, en fonction du capital déjà engrangé.
  • On peut être amené à changer la structure de son PER ou même son support : cela suppose alors des frais d’arbitrage.
  • Quelquefois, la modification du PER est offerte, parfois non et peut alors se situer autour des 1% de la somme arbitrée.
  • Le pilotage du fond peut supposer un coût dont il faut avoir conscience.
  • Quels sont les supports proposés ? FCPI, SICAV ? Ils peuvent considérablement varier selon les organismes.
  • Quelle est la performance des fonds en euros ?
  • Selon les organismes, d’autres frais supplémentaires peuvent s’appliquer, d’où l’importance de les comparer entre eux, en fonction de ce que l’on attend de son contrat.

Tenir compte de tous ces frais ou savoir les négocier quand cela est possible permet de ne pas grever les versements qui sont effectués sur le PER. Ce n’est donc pas un critère à négliger, quand on veut améliorer sa condition financière, au moment de la retraite.