Pour comprendre ce qui se passe réellement au niveau de l’inflation dans le monde, il y a un fait intéressant à observer, à savoir les prix mondiaux des denrées alimentaires. Des prix en baisse ?  Dans quelle mesure l’inflation mondiale diminue-t-elle réellement ? Pour comprendre à quel point les prix à la consommation restent élevés et constituent donc une source de préoccupation pour la stabilité du marché, il suffit d’examiner un chiffre.

Il s’agit d’une mise à jour de la Banque mondiale concernant l’inflation des prix des denrées alimentaires, qui reste très élevée dans de nombreux pays du monde. Ces chiffres élevés font craindre des chocs pour les économies et les marchés boursiers.Food inflation update aout 2023

L’inflation mondiale aux prises avec la flambée des prix des denrées alimentaires

Selon la Banque mondiale et comme le montre le graphique ci-dessous de Bloomberg, l’inflation des prix des denrées alimentaires reste élevée, les populations du Venezuela, du Liban, de l’Argentine, de la Turquie et du Zimbabwe étant particulièrement touchées.

Les données mensuelles disponibles dans la dernière lecture montrent des taux d’augmentation supérieurs à 5 % dans 52,6 % des économies à faible revenu (contre 63,2 % dans la lecture précédente) ; 86 % des économies à revenu moyen inférieur (contre 79,5 % précédemment) ; 64 % des économies à revenu moyen supérieur (contre 67 % précédemment) ; 73,2 % des économies à revenu élevé (contre 78,9 % précédemment). Les données montrent clairement que de nombreux pays ont des taux d’inflation alimentaire compris entre 5 et 30 %.

Les États vulnérables en raison de leur croissance économique précaire sont également ceux où le chiffre s’est aggravé au fil des mois. Des prix alimentaires élevés et insoutenables peuvent déclencher des troubles sociaux et une instabilité politique et financière. En d’autres termes, l’inflation des prix alimentaires a dépassé de 81 % l’inflation globale dans les 162 pays pour lesquels des données sont disponibles, indique la Banque mondiale dans sa dernière mise à jour sur la sécurité alimentaire.

Ce n’est pas un bon signe pour la reprise économique, pour la lutte contre les inégalités croissantes et pour des finances publiques saines.