
Après les dernières données sur l’inflation et le marché du travail, selon les experts, il ne faisait pratiquement aucun doute que la Banque centrale opterait pour une baisse des taux de 0,25 %. La Fed indique également dans son graphique en points (dot plot) qu’elle prévoit deux autres baisses d’ici la fin de l’année (de 0,25 % chacune, ramenant ainsi les taux à 3,6 %), alors que les inquiétudes s’intensifient sur le marché du travail américain. La banque centrale américaine prévoit également une baisse des taux en 2026 et une autre en 2027, ce qui la rapprocherait du taux neutre à long terme de 3 %.
Stephan Miran visait une baisse d’un demi-point
Le nouveau gouverneur Stephen Miran a été le seul à voter contre la réduction d’un quart de point, préconisant plutôt une baisse d’un demi-point. Les gouverneurs Michelle Bowman et Christopher Waller, également considérés comme favorables à une baisse importante, ont tous deux voté en faveur d’une réduction de 25 points de base. Tous trois ont été nommés par le président Donald Trump, qui fait pression depuis des mois sur la Fed pour qu’elle réduise les taux non seulement par des mesures traditionnelles d’un quart de point, mais de manière rapide et agressive.
Révision à la hausse des estimations du PIB 2025
Les projections macroéconomiques montrent une croissance supérieure aux estimations de juin : le PIB devrait augmenter de 1,6 % en 2025 (contre 1,4 % prévu précédemment), de 1,8 % en 2026 (contre 1,6 %), de 1,9 % en 2027 (contre 1,8 %) et de 1,8 % en 2028, valeur qui représente également le taux de croissance à long terme.
Les prévisions concernant le chômage restent pratiquement stables, avec de légères révisions à la baisse malgré certains signes récents : le taux devrait s’établir à 4,5 % en 2025, à 4,4 % en 2026 (contre 4,5 %), à 4,3 % en 2027 (contre 4,4 %) et à 4,2 % en 2028.
En ce qui concerne l’inflation, une légère hausse n’est prévue qu’en 2026 : 3 % en 2025, 2,6 % en 2026 (en hausse par rapport aux 2,4 % précédents), 2,1 % en 2027 et 2 % en 2028. Les projections pour l’inflation sous-jacente (core inflation) sont également stables : 3,1 % en 2025, 2,6 % en 2026 (en hausse par rapport à 2,4 %), 2,1 % en 2027 et 2 % en 2028.
Pour Powell, l’inflation reste élevée
« La Réserve fédérale reste concentrée sur la maximisation des niveaux d’emploi et la stabilisation des prix aux États-Unis, dans l’intérêt des citoyens », a déclaré le gouverneur de la Fed, Jerome Powell.
Pour le gouverneur, l’inflation américaine « reste assez élevée », le taux de chômage « est en légère hausse » tandis que « les risques sur l’emploi augmentent ».
Quant aux changements apportés aux politiques du gouvernement de Donald Trump, « ils continuent d’évoluer et leurs effets sur l’économie restent incertains », a expliqué M. Powell, soulignant que les droits de douane commencent désormais à faire grimper les prix dans certains secteurs. « Aujourd’hui, nous avons accueilli un nouveau membre au sein du comité, comme nous le faisons toujours, et le comité reste uni dans la poursuite des objectifs de notre double mandat.
Nous sommes fermement déterminés à préserver notre indépendance et, à part cela, je n’ai vraiment rien à ajouter », a expliqué M. Powell en réponse à une question sur la « dissidence » du nouveau membre du comité, M. Miran, nommé par la Maison Blanche, qui, conformément aux souhaits du président américain, a proposé une baisse plus importante de 50 points de base.
Selon Powell, la banque centrale américaine « a bien fait d’attendre de voir comment les droits de douane commerciaux allaient se répercuter sur l’économie ». Mais maintenant, a-t-il expliqué, « l’augmentation des risques sur le front de l’emploi rend approprié le passage d’une politique monétaire restrictive à une politique plus neutre ».