Le vent a tourné en faveur des marchés boursiers européens plus tôt que prévu. L’amélioration de certains secteurs clés, la réduction des risques de révision des bénéfices, la reprise des valorisations avec la baisse des rendements obligataires et des primes de risque ont convaincu UBS de relever son estimation pour l’indice européen Stoxx 600.

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Qu’est-ce que le Stoxx 600 ?

Le Stoxx Europe 600 est l’un des principaux indices boursiers de la zone européenne. Il regroupe 600 sociétés majeures issues de 17 pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni, Suède et Suisse. Ces pays représentent les places financières les plus importantes du continent. L’indice est disponible aussi bien en euros qu’en dollars américains.

Quels sont les secteurs qui tireront vers le haut le Stoxx 600 ?

« Nous avons revu nos objectifs pour le Stoxx 600 à 600 points pour 2025 (551 points au 17 septembre ; 565,18 points au plus haut historique atteint le 3 mars de cette année) et à 650 points pour 2026. Ces objectifs se situent dans la fourchette haute du consensus des analystes », indique la note d’UBS.

En pratique, la performance attendue d’ici la fin de l’année serait de +8 % (avec les quelques dividendes restants), plus un supplémentaire +8 % en 2026 (+11 % de rendement total).

Ces performances seront encore tirées par les secteurs financier et industriel (45 % du marché boursier européen), qui devraient encore progresser de +10 à +12 % d’ici la fin de l’année pour atteindre l’objectif d’UBS, tandis que les secteurs à la traîne, à savoir les biens de consommation de première nécessité, les biens discrétionnaires et le secteur informatique (23 % du marché), enregistreront des gains plus modestes de 0 à 5 %.

Ces prévisions, prévient UBS, peuvent absorber des périodes occasionnelles d’aversion au risque ou des baisses de performance dues à des crises politiques (France et Grande-Bretagne) et à des vents contraires plus intenses liés à l’énergie, aux droits de douane et aux devises pour des titres spécifiques. Quoi qu’il en soit, UBS ne pense pas que cela puisse interrompre la dynamique d’un marché prêt à offrir une croissance des bénéfices et une amélioration des valorisations à l’avenir.

Ce qui pourrait mal tourner dans les mois à venir

Politique

Qu’il s’agisse de l’incertitude entourant le gouvernement français ou le budget, la viabilité de la dette et du déficit dans d’autres économies européennes, l’Europe souffre de nombreuses distractions alors qu’elle s’efforce de devenir plus compétitive au niveau mondial. Les bénéfices et les valorisations des entreprises ont augmenté malgré ces risques.

Droits de douane

Les droits de douane de 15 % imposés par l’administration Trump ne sont en vigueur que depuis six semaines. Il faudra du temps pour en observer les effets sur les marges, les prix ou les volumes (ou les trois) pour divers exportateurs européens vers les États-Unis. Il convient également d’évaluer les implications de ces nouveaux coûts pour les consommateurs américains et de déterminer si cela pourrait déclencher un ralentissement économique qui, jusqu’à présent, a été étonnamment discret, à l’exception des données sur la croissance de l’emploi.

Problèmes d’approvisionnement

UBS prévoit une croissance en Europe grâce aux politiques de remilitarisation et de réindustrialisation. À terme, cela pourrait se traduire par une amélioration de la consommation, mais avant cela, le Vieux Continent doit être en mesure de tenir ses promesses d’investissement.

Une grande partie du soutien gouvernemental prévoit des exigences d’« approvisionnement local » (par exemple 60 % pour la défense). Ces contraintes peuvent poser des problèmes de calendrier. Avec la croissance de la chaîne d’approvisionnement nationale, les activités industrielles complexes pourraient être confrontées à des problèmes de capacité de production.

L’Europe sous-évaluée si la confiance dans la croissance des bénéfices revient

Les estimations de bénéfices pour 2026 ont été régulièrement revues à la baisse, passant de 42 à 39 points pour le Stoxx 600, principalement en réponse aux révisions à la baisse des bénéfices pour 2025. Le taux de croissance des bénéfices pour 2026 reste stable, autour de 10 %. « Nous pensons désormais qu’avec le ralentissement des révisions à la baisse et une plus grande spécificité pour chaque titre, l’estimation du BPA pour 2026 restera stable à 39 points pour le reste de l’année », estime UBS. Il est certain que l’Europe est sous-évaluée si la confiance dans la croissance des bénéfices par action revient.

« Dans les secteurs financier et des services publics, la croissance est nettement sous-estimée. En outre, nous estimons que la dévaluation dans d’autres secteurs, tels que les biens de consommation de première nécessité, les biens discrétionnaires et la santé, est suffisante. Même si ces secteurs ne devraient pas connaître de hausse du BPA à court terme », conclut UBS.