Depuis le 1er septembre 2025, le dispositif de retraite progressive marque un tournant pour les actifs approchant la fin de leur carrière. Il devient possible de réduire son temps de travail tout en percevant une partie de sa pension dès l’âge de 60 ans, contre 62 auparavant. Ce nouvel assouplissement réglementaire concerne de nombreux Français, qu’ils soient salariés du secteur privé, agents publics ou travailleurs indépendants. Il est donc essentiel de bien comprendre les conditions d’éligibilité et les conséquences financières qui en découlent.

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Qu’est-ce que la retraite progressive ?

La retraite progressive offre la possibilité de cumuler une activité à temps partiel avec le versement d’une fraction de la retraite de base et complémentaire. Cette formule temporaire permet d’entamer une transition en douceur vers la cessation d’activité définitive. À la fin de cette période, la liquidation des droits intervient lors du départ complet à la retraite.

Ce mécanisme vise à faciliter le passage entre vie professionnelle active et inactivité, tout en continuant à cotiser sur l’activité réduite. Les bénéficiaires voient ainsi leur montant final de pension impacté positivement, car les trimestres acquis durant cette phase sont pris en compte au moment de la liquidation définitive des droits à taux plein.

« La retraite progressive m’a permis de dégager du temps pour m’occuper de mes petits-enfants et de mes activités associatives » témoigne Francis.

Les travailleurs concernés par la réforme

Depuis septembre 2025, le champ des bénéficiaires potentiels s’est élargi à toutes les catégories professionnelles. Ainsi, que l’on soit salarié du régime général, agent contractuel, artisan, commerçant ou fonctionnaire, il est désormais possible d’accéder à la retraite progressive, sous réserve de respecter certains critères précis.

  • Salariés relevant du régime général de la Sécurité sociale
  • Travailleurs indépendants : commerçants, artisans, professions libérales
  • Fonctionnaires titulaires ou non titulaires (fonction publique d’État, hospitalière et territoriale)

Jusqu’à récemment, des différences subsistaient selon le secteur d’activité. Désormais, ces disparités ont été supprimées afin de garantir une équité interprofessionnelle et offrir à chacun les mêmes opportunités d’organiser la fin de sa carrière.

Quelles conditions remplir pour y accéder dès 60 ans ?

L’abaissement de l’âge à 60 ans ne signifie pas pour autant la suppression des critères d’éligibilité. Plusieurs conditions doivent être réunies pour profiter de ce mode de départ souple. Premièrement, il faut être âgé d’au moins 60 ans au moment de la demande.

Ensuite, il est impératif de justifier d’un minimum de 150 trimestres validés dans un ou plusieurs régimes obligatoires français. Ce seuil correspond à la durée d’assurance requise pour ouvrir droit à la retraite progressive accessible dès 60 ans. Il est vivement conseillé de consulter son relevé de carrière et d’utiliser les outils proposés par l’Assurance retraite pour vérifier ses droits.

Nouvelle retraite progressive : les changements selon votre année de naissance

Année de naissance Âge de retraite progressive avec l’ancienne réforme Âge de retraite progressive avec la réforme de septembre 2025
1964 61 ans 60 ans
1965 61 ans et 3 mois 60 ans
1966 61 ans et 6 mois 60 ans
1967 61 ans et 9 mois 60 ans
1968 62 ans 60 ans

La quotité de travail ajustable

Un autre critère incontournable concerne l’exercice d’une activité à temps partiel. La durée du travail hebdomadaire doit être comprise entre 40 % et 80 % de la durée légale ou conventionnelle applicable au poste occupé, aussi bien dans le public que dans le privé.

En cas de pluralité d’employeurs, la règle s’applique globalement : il convient de s’assurer que la somme des différents temps partiels respecte bien l’intervalle prévu, sous peine de voir la demande refusée. Cette vigilance s’avère indispensable pour sécuriser l’entrée dans le dispositif.

La demande de retraite progressive doit être déposée auprès de la caisse de retraite compétente. Avant toute démarche officielle, il est nécessaire d’obtenir l’accord de l’employeur concernant la réduction du temps de travail. Un justificatif, accompagné du nouveau contrat à temps partiel, fait partie des documents exigés.

Dans la fonction publique, le passage à temps réduit implique également une procédure administrative spécifique, souvent conditionnée à l’aval de la hiérarchie. Une préparation rigoureuse du dossier et un accompagnement adapté sont recommandés pour éviter les écueils.

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Quel impact sur le calcul de la pension partielle ?

Opter pour la retraite progressive modifie la composition des revenus perçus pendant la phase transitoire. L’assuré reçoit alors deux sources de revenus : le salaire correspondant à l’activité réduite et la fraction de pension liée à la part de temps non travaillée.

Le montant de la pension provisoire est déterminé proportionnellement à la quotité de travail. Par exemple, travailler à 60 % du temps légal permet de toucher 40 % du montant potentiel de la retraite. Lors de la liquidation définitive, un recalcul intègre les droits acquis durant la période de temps partiel, optimisant ainsi le montant total.

  • Revenus composés du salaire réduit et d’une part de pension liée à la retraite progressive
  • Poursuite de l’acquisition de trimestres pour majorer le futur montant définitif
  • Réexamen à la cessation totale d’activité pour fixer le montant final de la retraite

Il est important de noter que la réduction ponctuelle des ressources peut nécessiter une anticipation budgétaire. Des simulations personnalisées permettent d’ajuster ses choix et d’assurer un niveau de vie cohérent jusqu’à la cessation complète d’activité.