
ChatGpt est le « gestionnaire » d’un jeune sur cinq
Cependant, si l’on analyse la répartition par tranche d’âge, on constate des données plus intéressantes. Par exemple, les statistiques sur la génération Z, c’est-à-dire les très jeunes âgés de 18 à 27 ans : un cinquième d’entre eux utilisent déjà ChatGpt comme « gestionnaire » pour constituer leur portefeuille, et 44 % souhaitent le faire à l’avenir. Résultat : deux jeunes investisseurs sur trois utilisent ou ont l’intention d’utiliser l’IA pour leurs choix financiers.
Il en va de même, bien que de manière moins marquée, pour les milléniaux (âgés de 28 à 43 ans) : 16 % d’entre eux utilisent déjà des chatbots pour obtenir des conseils en matière d’investissement, et 41 % ont l’intention de le faire prochainement. Total : 57 %.
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Le scepticisme des investisseurs plus âgés
De l’autre côté, on trouve leurs parents et grands-parents, les Boomers (âgés de 60 à 78 ans) : seuls 2 % d’entre eux utilisent déjà ChatGpt comme assistant pour leurs investissements, mais 26 % sont intrigués et ont l’intention d’explorer cette nouvelle frontière dans un avenir proche.
Enfin, en ce qui concerne la génération X (44-59 ans), les investisseurs qui se disent enclins à utiliser l’IA (ou qui l’utilisent déjà) sont passés à 56 %, contre 46 % en 2024. Cela représente une augmentation de 10 points de pourcentage.
Pour beaucoup, ChatGpt est plus performant que les grands gestionnaires
Mais quelles sont les motivations qui poussent à utiliser des chatbots pour son portefeuille ? Là encore, les résultats du sondage eToro sont remarquables.
41 % de ceux qui adhèrent aux possibilités offertes par l’IA déclarent que cette technologie représente l’avenir des investissements, tout en reconnaissant sa capacité à prendre de meilleures décisions qu’eux (23 %) ou même que les grands gestionnaires (28 %). De plus, elle leur permet de gagner du temps dans leurs recherches (22 %) et de réduire leurs frais de commission (23 %).
Bricolage éclairé ou risque élevé ?
En résumé, l’étude du courtier fait ressortir deux aspects très significatifs : les investisseurs individuels (en particulier les très jeunes) ont de moins en moins confiance dans les professionnels de l’investissement et, dans le même temps, souhaitent éviter de leur payer des coûts excessifs, entre les honoraires et les commissions sur les produits d’investissement.
Mais ChatGpt est-il vraiment la solution ? Il ne fait aucun doute que par rapport à ses débuts, lorsque le chatbot d’OpenAI recommandait de placer 20 % de bitcoins dans un portefeuille à risque moyen, la technologie a fait des progrès considérables, et l’algorithme est désormais capable de fournir des recommandations d’investissement assez équilibrées.
Cependant, des problèmes subsistent : des codes ISIN erronés, des tickers d’ETF inexistants, ainsi qu’une certaine complaisance (si les questions ne sont pas formulées de manière adéquate) dans la satisfaction des utilisateurs. En résumé : si l’on souhaite vraiment se passer d’un conseiller, il est préférable d’aborder le chatbot avec des idées bien précises et de l’utiliser au maximum comme un assistant virtuel pour mettre de l’ordre dans ses idées et effectuer quelques calculs.
De plus en plus d’informations de qualité
Dans le même temps, même les plus critiques reconnaissent à l’IA un mérite : celui de permettre même aux personnes ayant un faible niveau d’alphabétisation financière d’accéder à des explications et à des concepts autrement difficiles à assimiler.
« Ce qui n’était auparavant qu’une hypothèse potentielle est en train de se confirmer : de plus en plus d’épargnants particuliers prennent conscience de la capacité de l’IA à éliminer les obstacles qui empêchaient l’accès à des informations de qualité, leur permettant ainsi de prendre des décisions plus éclairées » résume le directeur d’eToro.
Dans le même temps, rappelle le directeur, « nous devons toujours garder à l’esprit que la technologie ne peut pas remplacer totalement le facteur humain et que les décisions prises doivent être comprises. C’est pourquoi nous pensons qu’il est important de continuer à œuvrer pour une meilleure éducation financière et donc une plus grande sensibilisation des investisseurs ».