
Le CAC40 résiste (pour le moment) à la crise
Si, selon les experts de Berenberg, la France apparaît aujourd’hui comme la « nouvelle Italie » en raison de sa fragilité politique et fiscale, avec des changements constants de gouvernement, seuls les rendements obligataires confirment cette tendance et les CDS (Credit Default Swaps) à 5 ans de Paris, qui ont atteint 40,72 (34,3 le 12 septembre), le risque politique en hausse.
En effet, le rendement de l’OAT à 10 ans atteint 3,58 % et celui à 30 ans 4,42 % et le spread France/Allemagne s’est élargi à 85 points de base, mais reste inférieur aux sommets atteints en 2024. Toutefois, si les hypothèses d’une fin anticipée de la présidence Macron devaient se confirmer, « nous pensons que le spread décennal entre la France et l’Allemagne dépasserait largement les 90 points de base », prévient Ing.
En revanche, l’indice CAC 40 de la Bourse de Paris a bien résisté (+11,6 % depuis le début de l’année avec les dividendes) grâce au rebond de certains géants français : Orange (+36 %), ArcelorMittal (+58 %), Safran (+35,13 %) et de certaines banques comme la Société Générale (+98 %) et le Crédit Agricole (+21,58 %).
Des banques qu’AlphaValue a déclassées aujourd’hui, 7 octobre. « Nous avons déclassé BNP Paribas de « acheter » à « ajouter » afin de tenir compte des risques élevés que la crise politique actuelle en France comporte à court et moyen terme », explique le courtier. « Étant donné que le principal risque à court terme concerne les coûts de refinancement, nous avons augmenté le bêta de BNP afin de refléter les risques découlant d’un éventuel dérapage total de la trajectoire budgétaire française et de la dette publique. La crise actuelle pourrait également avoir de profondes implications pour les banques françaises, notamment une réduction des volumes, des marges plus faibles et une qualité de crédit moindre. Cette détérioration se reflète désormais dans les multiples à long terme utilisés pour calculer notre valeur nette d’inventaire, qui passe de 101 à 91 euros par action », poursuit AlphaValue.
En conséquence, « nous avons réduit les multiples utilisés pour évaluer les divisions CPBS, IPS et CIB, afin de tenir compte des risques susmentionnés et de l’exposition à la France dans ces segments. Nous notons que l’impact sur notre objectif de cours à 86,2 euros est moindre que celui sur Crédit Agricole et Société Générale, grâce à l’exposition relativement plus modeste de BNP Paribas au marché français par rapport à d’autres banques ».
Baisse des notes du Crédit Agricole et de la Société Générale
La note du Crédit Agricole a également été revue à la baisse, passant de « acheter » à « ajouter », sa valeur nette d’inventaire passant de 22,9 à 18,9 euros par action et sa valeur intrinsèque de 22,2 à 12 euros. « Étant donné que nous avons augmenté le bêta du Crédit Agricole afin de refléter le risque accru de refinancement dans le contexte de la crise politique française actuelle, cela a entraîné une détérioration de la valeur intrinsèque de la banque », dont le prix cible est de 20 euros.
Dans le cas de la Société Générale, AlphaValue a uniquement abaissé le prix cible de 72,3 à 58,2 euros (notation « add ») après avoir réduit les multiples relatifs aux divisions French Retail Banking, Consumer Finance et Financing & Advisory afin de tenir compte des risques susmentionnés. Cela a entraîné une réduction de la valorisation de la valeur nette d’inventaire de 73,1 à 61,7 euros par action.
Cependant, le marché français ne manque pas d’opportunités parmi les titres qui ont perdu le plus de terrain depuis le début de l’année. Comme le montre le tableau ci-dessous, certaines valeurs vedettes du Cac40 continuent de recueillir une vague d’achats, comme Accor, Capgemini et Bureau Veritas, mais certains joyaux de la mode comme Hermès et LVMH pourraient également rebondir si le contexte, y compris au niveau sectoriel, venait à s’améliorer. Il en va de même pour Renault et Pernod Ricard, qui souffrent davantage de la tendance négative de leurs secteurs respectifs, l’automobile et les boissons, que de la crise politique actuelle.
Les 12 actions du CAC40 qui pourraient rebondir selon AlphaValue
Action | Perf. depuis début 2025 (%) | Consensus Bloomberg | Objectif de cours moyen (€) |
---|---|---|---|
Accor | −13,2% | 16 achat / 4 conserver / 0 vendre | 52,17 |
Bureau Veritas | −8,4% | 14 achat / 4 conserver / 0 vendre | 33,76 |
Cap Gemini | −20,6% | 15 achat / 3 conserver / 0 vendre | 176,12 |
Carrefour | −4,5% | 7 achat / 7 conserver / 3 vendre | 14,18 |
Dassault Systèmes | −15,3% | 13 achat / 8 conserver / 2 vendre | 35,94 |
Edenred | −33,5% | 11 achat / 6 conserver / 1 vendre | 35,96 |
Hermès | −11,3% | 15 achat / 14 conserver / 1 vendre | 2 399,21 |
LVMH | −16,6% | 22 achat / 13 conserver / 1 vendre | 559,89 |
Pernod Ricard | −22,4% | 9 achat / 13 conserver / 2 vendre | 105,14 |
Publicis | −16,6% | 13 achat / 1 conserver / 1 vendre | 110,15 |
Renault | −23,2% | 14 achat / 8 conserver / 1 vendre | 45,36 |
Schneider Electric | −2,2% | 19 achat / 10 conserver / 1 vendre | 254,43 |