
BNP Paribas lance un programme de rachat d’actions
La plus grande banque française lancera d’ici la fin du mois de novembre un programme de rachat d’actions propres de 1,15 milliard d’euros après avoir reçu le feu vert de la BCE. En outre, elle prévoit d’atteindre un CET1, indicateur clé de la solidité financière d’une banque, de 13 % d’ici 2027 (contre 12,5 % auparavant), soit un an plus tôt que prévu.
En conséquence, le titre BNP Paribas à Paris a bondi de 4,40 % à 70 euros lors de la séance du 20 novembre, car les mesures prises ont rassuré les investisseurs après le récent jugement aux États-Unis qui avait alimenté les craintes d’un règlement judiciaire coûteux.
Le litige aux États-Unis
Le 20 octobre dernier, le tribunal fédéral de Manhattan a jugé la banque responsable d’avoir « facilité » le génocide perpétré par le régime soudanais entre la fin des années 90 et 2011, en fournissant des services financiers qui ont permis au gouvernement d’Omar el-Béchir de contourner les sanctions américaines. Le jury a accordé une indemnisation de 20,5 millions de dollars à trois anciens réfugiés soudanais victimes des atrocités commises par le régime. BNP Paribas fera appel.
« Notre objectif est d’améliorer encore notre profil de rentabilité, tout en restant attentifs à nos actionnaires grâce à une politique de distribution disciplinée et attractive », a déclaré le PDG Bonnafé.
L’établissement de crédit vise également à accélérer la cession d’activités non essentielles, sans toutefois préciser lesquelles.
BNP Paribas a également fixé un objectif de ratio coûts/revenus à 61 % pour l’année prochaine et à 58 % en 2028, tout en confirmant un Rote de 13 % d’ici 2028, précisant qu’elle publiera ses prévisions jusqu’en 2028 en même temps que ses résultats 2025 en février. Un plan à moyen terme, couvrant la période 2027-2030, sera présenté début 2027.
Recommandation d’achat sur le titre
Le CET1 à 13 % représente une marge de sécurité significative par rapport à l’exigence Srep de 10,5 % et aligne la banque sur sa rivale Société Générale et d’autres établissements européens. La confirmation de l’objectif de Rote à 13 % pour 2028, malgré un niveau de capital plus élevé, est tout aussi importante. « Sur les 210 points de base d’amélioration du Rote par rapport à 2024, les deux tiers proviennent d’initiatives stratégiques déjà en cours.
Le lancement du rachat en novembre, conforme aux attentes du consensus, mais plus tôt que prévu, et à l’initiative de la Société Générale au début de cette semaine, a également été apprécié. Il s’agit de mesures stratégiques judicieuses et, même si les inquiétudes concernant le litige aux États-Unis persistent, le titre semble trop décoté à ces prix : il ne se négocie qu’à 0,7 fois le multiple prix/valeur comptable tangible.
L’évaluation du titre et l’approbation du rachat par la BCE, compte tenu du risque de litiges liés au Soudan, sont les principaux facteurs positifs à l’origine de la réaction du marché, selon nous, étant donné que le consensus n’est pas loin des objectifs annoncés : rachat à 1,1 milliard et coût/revenu en 2026 et 2028 à 61 % et 58 %, respectivement.



