Investissement dans le vin : pourquoi et qui ?
L’investissement dans le vin n’est pas à voir comme une activité de loisir et ce, même si l’on apprécie à titre personnel, une bonne bouteille à une occasion particulière. Il s’agit vraiment de voir cela comme une manière rentable, mais complexe, d’investir son argent. Les prix ; pour certaines bouteilles, du fait de leur rareté ; peuvent s’envoler ; notamment en Asie où la demande est très forte dans ce domaine.
Si les investisseurs seront avides de lire la suite, afin d’augmenter, de manière peut être inattendue, leur patrimoine, il reste que l’investissement vinicole peut intéresser les amateurs et les passionnés de vin, tout comme les collectionneurs à la recherche de grands crus de valeur. Ce n’est donc pas réservé à une élite, même s’il s’agit de réfléchir à chaque achat et de suivre les conseils suivants, si l’on est néophyte. Tout d’abord, pourquoi un tel intérêt ?
Un rendement très intéressant
Tout le monde connait le Livret A, les assurances-vie et autres produits d’épargne. Pourtant, l’investissement peut être heureusement plus diversifié, et rapporter davantage. Qu’en est-il pour le vin ? Si l’on s’en réfère au Liv-ex qui constitue en la matière un indice fiable ; on peut espérer un rendement intéressant avec des hausses annuelles moyennes pouvant aller jusqu’à 10%, à condition bien entendu de faire le bon choix en termes de bouteilles.
Alors que d’autres investissements ne peuvent s’envisager qu’à court terme, ce n’est pas le cas de celui-ci car de nombreux vins (ce n’est pas le cas de tous, ce qui doit pousser à la vigilance) vieillissent très bien et prennent davantage de valeur avec les années, voire les décennies. Il est évident que les investisseurs impatients n’ont donc pas intérêt à choisir ce type de véhicule pour leur argent.
Des avantages fiscaux à ne pas négliger
Du vin, présenter un avantage sur le plan fiscal ? Oui, car comme il s’agit de biens meubles au regard de la fiscalité française, si on détient les bouteilles pendant un minima de 22 ans, on peut bénéficier d’une exonération sur la plus-value. Attention cependant de bien regarder si on répond à toutes les conditions.
Je veux investir dans le vin : quelle stratégie suivre ?
Le capital que l’on peut investir, le profil d’investisseur, le niveau de connaissance en œnologie ou encore les objectifs de rendements sont autant d’éléments qui vont concourir à trouver la meilleure manière d’investir dans le vin. Voici comment faire quand on est décidé.
Grands millésimes : le secret des investissements réussis
Pour cela, rendez-vous dans les régions viticoles jouissant de la meilleure réputation en la matière, à savoir la Bourgogne, Bordeaux, mais aussi, pourquoi pas le Rhône. Les personnes prêtes à mettre un prix conséquent cherchent souvent des millésimes dont la production est limitée. Cela crée mécaniquement une rareté qui explique pourquoi le prix à la revente peut être très intéressant.
Pourtant, même le meilleur cru deviendra du vin ordinaire, voire pire, si les conditions de conservation ne sont pas optimales en termes de température ou encore de taux d’hygrométrie. Il convient donc, quand on souhaite investir dans un tel produit, d’avoir une cave qui répond à ces exigences ou de trouver une autre solution (voir plus loin).
A savoir : la notion « Grand Cru » n’est pas une appellation au sens strict du terme, mais un produit de qualité supérieure, une forme de classement qui varie selon les régions.
Acheter en ligne
Se déplacer pour acheter de grands crus n’est pas aisé pour tout le monde et cela n’est pas forcément nécessaire, si l’on préfère passer par des plateformes en ligne de vente de bouteilles de vin prestigieuses.
Autre atout de cette solution : que les bouteilles soient ensuite conservées et gérées par des professionnels, ce qui leur garantit de vieillir dans des conditions optimales.
La valeur du portefeuille client peut être suivie en ligne en temps réel au fil des années via certains sites plus pointus, entre autres services. Mise en relation et revente directement en ligne sont possibles, tout comme le fait de bénéficier de conseils. Comme toujours, il convient de trouver les bons prestataires si l’on attend ce type de services pour son investissement dans le vin.
Acheter avant la mise en bouteille
C’est ce que l’on appelle « acheter en primeur » ; soit quand le vin se trouve encore en barriques. Le prix est plus avantageux à ce moment-là du processus. L’autre atout de choisir cette option est que les stocks pour des vins rares vont être limités. Là, l’acquéreur arrive avant tout le monde.
Attention
Alors que cela semble la panacée, cela n’est pas exempt de risque car personne ne connait la qualité finale du produit ou encore les conditions du marché qui peuvent évoluer car le vin qui se trouve en tonneau ne sera livré que quelques années plus tard, ce qui suppose une certaine dose de patience. Ces aléas laissent supposer que l’aide d’experts n’est pas superflue et que le choix des producteurs est essentiel pour la réussite du projet.
Investir dans des fonds vinicoles et GFV
Vous ne souhaitez pas détenir les bouteilles de manière physique parce que vous n’avez pas de cave, par exemple pour les stocker ? Il n’est pas nécessaire de renoncer à l’investissement dans le vin. Il suffit de le faire de manière détournée en investissant dans des fonds vinicoles qui sont gérés par des experts. Le potentiel de rendement est assuré par leur expérience et le choix qu’ils opèrent en toute connaissance de cause.
Même si le prix des bouteilles fluctue au hasard des marchés et des millésimes qui ne sont pas tous identiques, les risques sont ainsi mutualisés. La liquidité des fonds vinicole étant limitée, ce sont surtout les investisseurs pouvant mettre d’importants capitaux et sont en capacité d’être patients qui peuvent tenter l’aventure.
Dans les faits, un Groupement Foncier Viticole (GFV) peut être en charge de l’achat de vignes puis d’en confier l’exploitation à un viticulteur. Chaque année, le prix de vente du tiers de la récolte revient alors au GFV et le viticulteur conserve le reste de la production. Ainsi tous les ans, vous avez le choix en tant qu’investisseur entre deux options :
- percevoir des dividendes ;
- convertir vos gains en bouteilles.
Investir via des indices spécialisés
Il est possible aussi d’investir dans des fonds d’investissement, des indices tels que le Liv-ex (cité plus haut) un acronyme pour London International Vintners Exchange. On parle alors de gestion passive. Cela peut convenir à des personnes qui ne souhaitent pas conserver (ou ne le peuvent pas) les bouteilles chez elles.
A savoir : comme pour tous les indices bien sûr, ils sont soumis à des variations de marché qui sont expliquées par une foule de facteurs comme les conditions économiques, les aléas climatiques etc…
Comment choisir les bonnes bouteilles pour un investissement rentable dans le vin ?
Trouver la manière d’investir est une chose, mais comment être certain de prendre les bons produits, surtout quand on n’est pas un fin œnologue ? Voici quelques astuces à connaitre.
Choisir les millésimes
Qualité, potentiel de revalorisation : en choisissant des grands crus classés issus de la Bourgogne ou encore de Bordeaux, difficile de se tromper. Certaines régions viticoles italiennes tendent également à émerger et à répondre à des demandes pointues : si on est fin connaisseur, on peut tenter l’aventure, sinon, autant rester dans des valeurs sûres. Mais on peut aussi faire le choix des vins rares (entendez, en petite quantité) ou encore des vins issus de l’agriculture biologique.
La valorisation des vins n’en pourrait être que meilleure si la tendance écologiste venait à devenir la norme car on rechercherait alors des bouteilles dont l’impact environnemental de consommation est bas.
Quels sont les millésimes à favoriser pour un investissement dans le vin ?
De bonnes bouteilles, il semble y en avoir beaucoup quand on ne s’y connait pas en vin. Mais certaines années ; ces fameux millésimes ; sont connues pour être meilleures que d’autres. Investir dans des bouteilles de ces années ne peut être qu’une bonne idée.
Si l’on prend par exemple les vins de Bourgogne, les années 2015, 2017 et 2019 ont le vent en poupe, du fait de leur finesse, surtout s’ils sont issus de domaines bien spécifiques et reconnus.
Les conditions climatiques ont permis à certains vins de Bordeaux d’entrer quasiment dans la légende pour les amateurs. Il s’agit donc d’un critère à observer quand on souhaite diversifier son portefeuille en achetant des bouteilles de vin. Tout était réuni pendant les années 2005, 2009, 2010 ou encore 2016 pour faire du vin d’exception. Certaines personnes, partout dans le monde, n’hésiteront pas à payer cher, dans quelques décennies, pour posséder une de ces bouteilles.
Un peu moins coté, il ne faut cependant pas oublier le vin du Rhône qui se caractérise par un très bon vieillissement ; comme le Châteauneuf-du-Pape ou le Côte-Rôtie ; même s’il faut s’attarder sur certaines années marquantes, comme 2010, 2015, 2021 ou, plus proche de nous, 2022.
Se faire aider dans son investissement vinicole
Vous souhaitez investir dans le vin, car vous avez compris que c’est un produit qui assure parfois un excellent rendement, vis-à-vis d’autres actifs ? Vous avez raison. Cependant, l’absence de connaissance et de temps pour vous y mettre peut vous faire hésiter. Il est bon de savoir que l’on peut se fier à l’expertise des cabinets en gestion de patrimoine pour faire le bon choix de bouteilles. Des erreurs notamment financières peuvent être évitées en se fiant à leur connaissance des tendances dans ce domaine.
Comme pour tout investissement, celui-ci présente une part de risque que nous allons évoquer juste après. Il convient donc de ne pas mettre tout son argent dans un seul produit, mais bien de diversifier, dans le but de mutualiser les risques et d’éviter une perte de capital.
Y’a-t-il des risques à investir dans le vin ?
Comme dit, beaucoup d’éléments peuvent influer sur le marché du vin et donc la valeur des bouteilles ; même de grands crus. Cela sera le cas des crises géopolitiques, des tendances économiques ou encore des goûts des consommateurs qui peuvent évoluer avec les années sur certains produits. On peut citer également :
- Les conditions climatiques : la qualité du vin est surtout garantie par de bonnes conditions d’ensoleillement et d’hygrométrie. Or, nous assistons à des changements qui doivent inciter à surveiller les prévisions météo, à écouter les paroles et les témoignages des viticulteurs mais aussi à lire les critiques sur des sites ou dans des magazines spécialisés, pour être pleinement acteurs de son investissement.
- L’authenticité des bouteilles : c’est un facteur clé car il existe des contrefaçons ; ce que l’on trouve davantage en ligne bien sûr qu’en achetant directement auprès des grands domaines. Cela ne doit pas détourner d’Internet qui offre de belles possibilités par le biais de certaines plateformes spécialisées, mais il faut examiner la traçabilité des bouteilles que l’on achète et demander un certificat d’authenticité, ce qui ne pose pas de problème aux prestataires sérieux.
- Le stockage des bouteilles de vin : il n’a rien d’évident, puisqu’il faut respecter certaines conditions en termes de température et d’humidité. Si l’on n’est pas certain de sa cave ou qu’on n’en possède pas, il existe des produits de plus ou moins grande taille, avec une vitre transparente laissant voir les grands crus, qui permettent de le faire, même en appartement, grâce à des réglages. Mais on peut aussi faire le choix ; comme nous l’avons vu en amont dans ce guide ; d’acheter en ligne mais que les bouteilles soient conservées par autrui ou d’investir autrement dans le vin notamment par le biais de fonds vinicoles ou dans des titres.
Le choix des bouteilles peut être confié à des professionnels de la gestion de patrimoine qui peuvent opérer une veille afin de trouver pour leurs clients les bons crus, les bons millésimes, des produits rares en fonction du capital qu’ils peuvent mettre dans cet investissement, ce qui évitera certaines erreurs quand on est néophyte. Mais il faut payer pour ce service, le plus souvent.