Interrogé par l’équipe de BFM Business, Gilbert Cette, professeur à l’Université d’Aix-Marseille, fait une analyse critique du taux de chômage en France qui avoisine toujours les 8%. Pour lui, nous sommes face à une « particularité française ».

Est-il possible de descendre à moins de 8% de chômage dans l’hexagone ?

Pour ce professeur, ce pourcentage est un paradoxe et qui n’est pas imputable à la crise du Covid-19. On assistait au même schéma avant 2020. Les chiffres du chômage apprennent deux choses tout à fait antinomiques.

Ils correspondent au taux de chômage que l’on peut trouver dans certains pays de l’Europe du Sud, à l’instar de l’Italie ou encore de l’Espagne, alors que les besoins des recruteurs s’apparentent, quant à eux à des pays de l’Europe du Nord, comme l’Allemagne. Une situation donc ubuesque, mais qui peut trouver plusieurs explications.

Comme le rappelle ce professeur, la norme, dans un pays comme la France devrait se situer entre 3,5 et 4% grand maximum, or, nous en sommes au double. Comment lutter ?

L’accompagnement vers l’emploi devrait être un peu plus dynamique. D’autres pistes d’experts sont déjà soulevées de part et d’autres pour faciliter la formation ou la reconversion professionnelle, qui peut paraitre très compliquée au vu du nombre des acteurs en place, mais aussi du champ des possibles qui finalement, laisse plus indécis qu’autre chose.

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Salaires et attractivité

Autre point qui pourrait être travaillé : l’attractivité au travail qui ne se limite pas à l’aspect salarial, mais bien une prise en compte d’une potentielle pénibilité avec des solutions à apporter, des perspectives d’emploi pour que les salariés n’aient pas l’impression de stagner dans leur vie professionnelle.

Enfin, peut-être faut-il que les partenaires sociaux tentent de faire évoluer le salaire brut minimal, à la hausse, comme cela peut être vu dans d’autres pays d’Europe, pour donner envie de travailler, tout simplement, dans des secteurs difficiles comme l’hôtellerie, la restauration, la construction mais aussi le domaine de l’aide à la personne.

Toutes ces actions combinées pourraient sans doute permettre de rompre avec ce schéma récurrent qui tend à s’inscrire comme une nouvelle norme, ce qui n’est pas à glorifier.