La vie est plus facile pour les entreprises américaines que pour les entreprises européennes. C’est ce que révèle une étude de la Fondation Droit Continental, qui analyse les obstacles réglementaires qui compliquent la croissance des entreprises du Vieux Continent. Selon la fondation, il y a trop de lois dans l’Union européenne, qui s’enchevêtrent et obligent les entreprises à faire appel à des consultants externes à des prix élevés pour se faire comprendre. Comme si cela ne suffisait pas, le rapport indique que “la segmentation du marché européen limite la taille et l’accessibilité des fonds européens, qui sont essentiels pour le développement d’une start-up“.

Il en va différemment en Amérique. Pour la fondation, les Etats-Unis “offrent plus d’opportunités de financement et d’implantation grâce à un marché unifié par des règles de droit commercial communes“. Les chiffres le confirment : en mars 2021, les États-Unis comptaient 291 licornes alors que l’UE n’en comptait que 72. Par ailleurs, dix ans après leur création, les start-up américaines comptent en moyenne deux fois plus d’employés que les européennes.

Un code européen des affaires est nécessaire

En plus d’identifier les problèmes, la Fondation Droit Continental apporte des solutions : “Il est urgent que l’UE offre aux entreprises un ensemble de règles communes et d’instruments juridiques adaptés à leurs pratiques et à leur stade de développement, à travers un Code européen des affaires“. Ce texte réglementaire devrait “lever les obstacles juridiques au développement des entreprises européennes grâce à des outils communs, améliorer la lisibilité du droit européen des affaires et son attractivité pour les investisseurs, et multiplier l’émergence de champions continentaux“.

De tels changements profiteraient non seulement aux entreprises, mais aussi à leurs pays. Selon la Fondation Droit Continental, “la mise en place de règles unifiées pourrait avoir un impact positif sur le commerce entre les États membres (+35 %), l’innovation, la croissance européenne et le pouvoir d’achat des Européens. En effet, un doublement de l’intensité des échanges entre les pays de l’UE d’ici 2050 entraînerait une augmentation de 14 % de leur revenu“.