Amazon se déchire avec la Commission européenne. L’entreprise américaine de commerce en ligne, a décidé de ne pas répondre aux conclusions antitrust de la Commission sur l’acquisition d’iRobot, le fabricant d’aspirateurs coté au Nasdaq, par l’entreprise de Jeff Bezos. Amazon avait jusqu’au mercredi 10 janvier pour se conformer aux demandes de l’UE, mais il semble qu’elle n’ait présenté aucune mesure corrective. La décision finale des institutions européennes sur cette affaire est attendue pour le 14 février.

Amazon et iRobot, un mariage à 14 milliards de dollars

L’histoire entre Amazon et iRobot dure depuis septembre 2022, date à laquelle la grande entreprise technologique a signalé pour la première fois son intention de racheter la société d’aspirateurs. L’opération, d’une valeur de 1,4 milliard de dollars, a reçu le feu vert des autorités britanniques en juin 2023, mais fait l’objet d’une enquête de la Federal Trade Commission (FTC), l’autorité antitrust américaine.

En novembre, la Commission européenne a également ouvert une enquête sur les effets de l’accord de fusion et d’acquisition, affirmant que l’opération pourrait “comprimer la concurrence sur le marché des aspirateurs”. Amazon pourrait, par exemple, avantager iRobot au détriment d’autres vendeurs, non partenaires d’Amazon, sur son site de commerce électronique.

Lorsque la Commission européenne a annoncé l’ouverture de l’enquête, Amazon a indiqué qu’elle était prête à coopérer. Deux mois plus tard, l’affaire semble toutefois avoir pris une autre tournure…

L’action d’iRobot fait les frais d’un éventuel blocage de la Commission européenne

La rupture entre Amazon et les autorités européennes a coulé l’action d’iRobot, qui a clôturé sur un lourd -19% le 10 janvier, et ne s’est que partiellement rétablie à l’ouverture des marchés le jeudi 11, lorsque les actions de la société ont rebondi de 5%. Amazon, en revanche, n’a pas subi de revers sur le Nasdaq et se négocie à un niveau proche de son plus haut niveau depuis 12 mois.

Big Tech contre Union Européenne

L’affaire Amazon n’est que l’un des litiges opposant les grandes entreprises technologiques à la Commission européenne. Il s’agit, par exemple, de l’appel interjeté devant la Cour de justice par Meta, ByteDance et Apple contre la décision de la Commission d’inclure leurs produits dans la liste des “gardiens” soumis aux règles de la loi sur les marchés numériques.

Les entreprises font valoir qu’elles ne sont soumises qu’à la législation des pays où elles sont enregistrées (Irlande et Luxembourg) et, selon l’article publié hier par Reuters.