En Russie, un nouveau système aérospatial hybride a été développé avec des objectifs assez ambitieux : relier les continents et lancer des charges en orbite, tout en réduisant la consommation et les temps de vol. Un véritable avion spatial qui effectuera également des vols intercontinentaux à grande vitesse, mais pas seulement. Il s’agit bien sûr d’une fonction secondaire pour ce projet, mais son champ d’application dans le secteur civil est tout de même impressionnant, en plus d’être rassurant par rapport au domaine militaire.

La Russie développe également des missiles

Avec l’avancée de ce système, nous assistons également à la progression de la Russie dans le domaine de la technologie aérospatiale et à la réduction de l’écart avec la Chine et les États-Unis. L’impact d’un tel projet sur la défense peut également être indirect, avec le renforcement du transport de marchandises et de personnes.

Quoi qu’il en soit, il est trop tôt pour s’en préoccuper, d’autant plus que l’avion spatial russe est encore en cours de développement par les scientifiques de l’Institut d’aviation de Moscou (MAI), avec pour objectif principal de réduire le coût des lancements spatiaux.

Entre-temps, cependant, les médias russes ont annoncé que les forces aérospatiales russes avaient mené à bien la rétro-ingénierie du programme américain Long Range Attack Missile (LRAM), c’est-à-dire l’analyse qui permet de comprendre un projet à partir du résultat final. À cet égard, il faut savoir que le LRAM américain est un programme de missiles complexe, qui s’étend également à la défense maritime et aérienne.

Aujourd’hui, la Russie affirme en substance pouvoir égaler la technologie des missiles tactiques à longue portée des États-Unis (Tomahawk), mais cette histoire n’est pas directement liée au plan spatial présenté par les ingénieurs de Moscou, du moins pour l’instant.

Avion spatial russe, comment fonctionne-t-il ?

Selon l’Institut de l’aviation de Moscou, un véritable avion spatial est en cours de développement, un aéronef qui devra combiner le mode de décollage et d’atterrissage d’un avion classique avec une vitesse très élevée, pouvant même atteindre l’orbite. En soi, le concept d’aérospatiale n’est pas nouveau et ce n’est certainement pas la première fois que des experts s’attaquent à des projets visant à réduire les coûts et l’impact d’un éventuel fonctionnement. D’après les informations obtenues par Tass depuis mai, nous savons que le projet en cours utilisera même beaucoup moins de carburant que les véhicules de lancement.

La consommation réduite, notamment grâce à l’utilisation d’hydrogène, correspond à un système aérospatial à décollage horizontal, mais ce n’est pas tout. La véritable clé de l’efficacité de ce système réside plutôt dans la possibilité d’utiliser les infrastructures existantes, des aéroports en service qui ne se prêtent certainement pas aux fusées traditionnelles. En effet, le département des systèmes spatiaux et de la missiologie de l’Institut d’ingénierie aéronautique de Moscou estime qu’un niveau technique élevé, mais suffisamment simple, a été atteint pour réduire les investissements financiers et les délais de développement.

L’utilisation d’infrastructures ordinaires ne doit toutefois pas conduire à sous-estimer la puissance du système aérospatial en cours de conception. Avec un système de propulsion combiné à trois composants pour couvrir les phases de décollage, d’atmosphère et d’entrée en orbite, on obtiendra ainsi un système de propulsion incroyablement efficace, présentant des avantages absolus par rapport aux systèmes actuellement en service :

  • la livraison d’un plus grand nombre de tonnes de charge utile en orbite basse par rapport aux lanceurs traditionnels, respectivement 32 tonnes au lieu de 20 si l’on considère des masses de lancement égales de 400 tonnes ;
  • une réduction de la masse de carburant de 20 % par rapport aux systèmes de transport par fusée ;
  • une augmentation de la masse relative de la charge utile de 5 % à 8 % de la masse de lancement.

Avec cette évolution, la nouvelle technologie se prête parfaitement au tourisme spatial. Les experts envisagent en effet la possibilité d’étendre l’utilisation de l’avion spatial aux vols continentaux, ce que de nombreux pays étudient déjà.