La Banque centrale européenne devrait commencer à réduire son bilan lorsque le taux d’intérêt sera proche de 2 %, d’abord en convainquant les banques de rembourser leurs prêts, puis en réduisant ses avoirs en obligations : telles sont les dernières déclarations à ce sujet de François Villeroy de Galhau, responsable de la politique de la BCE.

À l’approche du 27 octobre, date de la prochaine réunion très attendue à l’Eurotower, la BCE navigue dans une mer agitée. La pression monte non seulement pour l’ampleur de la prochaine hausse des taux d’intérêts, avec son impact sur l’inflation et la croissance, mais aussi pour la réduction du bilan après la stratégie de grands achats d’obligations avec Qe.

La recette Villeroy pour réduire le bilan de la BCE ?

Quand la BCE commencera-t-elle à réduire son bilan ? Cette question, bien que moins urgente que celle de la hausse des taux, a reçu une réponse de M. Villeroy, membre du conseil des gouverneurs de la banque (responsable de la banque centrale française) : le taux devrait être à son niveau neutre – soit un peu moins de 2 % – avant la fin de l’année, ouvrant ainsi la voie à la réduction du bilan de la BCE.

S’exprimant à l’université de Columbia, le gouverneur a fait valoir que :

“Il ne serait pas cohérent de maintenir un bilan très important pendant trop longtemps dans le but de comprimer la prime à terme tout en envisageant un resserrement des taux officiels au-delà du point neutre.”

Il a ensuite souligné que la BCE devrait d’abord demander aux banques de rembourser l’argent emprunté dans le cadre des opérations de refinancement à long terme de la banque centrale (TLTRO).

“Le remboursement des TLTRO passe avant tout et nous devons éviter les incitations involontaires à retarder les remboursements par les banques”, selon M. Volleroy.

Vers une réduction des investissements ?

En outre, la banque centrale européenne pourrait commencer par ne pas remplacer certaines des obligations arrivant à échéance qu’elle a achetées dans le cadre de son programme d’achat d’actifs de 3 300 milliards d’euros au cours des sept dernières années, lorsque l’inflation était trop faible. “Ici, nous pourrions commencer avant 2024, en maintenant des réinvestissements partiels mais à un rythme progressivement réduit”, a-t-il déclaré.