L’entreprise pharmaceutique, partenaire de Pfizer dans le développement d’un des vaccins anti-Covid, a vu ses bénéfices chuter de 90 % en 2023 et se tourne vers une nouvelle activité : les médicaments anticancéreux. Après la publication des résultats, l’action BioNtech, cotée en bourse au Nasdaq, a perdu jusqu’à 8 % en pré-marché à Wall Street. En un an, l’action a perdu près de 30 %.

Les comptes de BioNtech en 2023

L’entreprise allemande a déclaré un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros en 2023, en baisse de plus de trois quarts par rapport à 2022. Le bénéfice net, quant à lui, s’est élevé à 930,3 millions, soit une baisse de 90 % par rapport à l’année précédente, lorsque la demande de vaccins anti-Covidus avait gonflé les bilans des grandes sociétés pharmaceutiques.

En 2024, BioNTech s’attend à une nouvelle baisse de son chiffre d’affaires : pour cette année, l’entreprise prévoit un chiffre d’affaires compris entre 2,5 et 3,1 milliards d’euros, en fonction de la performance du vaccin anti-Covid. Le déclin devrait prendre fin en 2025, selon une note de l’entreprise, et à partir de l’année suivante, l’entreprise devrait récolter les résultats d’une nouvelle série d’investissements supplémentaires dans le vaccin anti-Covid.

Du Covid à l’oncologie

La dynamique du Covid s’essoufflant, BioNtech mise sur un autre marché : l’oncologie. L’entreprise vise notamment à lancer son premier médicament dans ce domaine en 2026.

Afin de soutenir la course aux médicaments anticancéreux, sur laquelle des concurrents se lancent également, BioNtech a également lancé une réorganisation interne : à partir du 1er juillet 2024, le rôle de directeur commercial passera à Annemarie Hanekamp, qui arrive de Novartis. Au sein de l’entreprise suisse, Mme Hanekamp a acquis de l’expérience dans le lancement de produits oncologiques, raison pour laquelle BioNtech souhaitait la recruter.

La concurrence dans le secteur de l’oncologie devrait être féroce. Selon une étude du courtier Vantage, le marché pourrait représenter 556 milliards de dollars en 2030 (contre environ 300 milliards de dollars en 2022). Ces derniers mois, les grandes sociétés pharmaceutiques ont procédé à une série d’acquisitions pour ne pas risquer de manquer le train : Pfizer a finalisé l’acquisition de Seagen, Novartis a choisi Morphosys, tandis qu’AstraZeneca a annoncé l’achat de la société chinoise Gracell Biotechnologies et, le mardi 19 mars, de Fusion Pharmaceuticals. Toutes les entreprises sont actives dans la recherche en oncologie.