
Les nouvelles normes énergétiques RE2025
Petite mise en contexte
Premier élément à avoir en tête : la réglementation environnementale RE2025 ne vient pas bouleverser tout ce qui a été entrepris jusqu’à présent. Elle s’inscrit en effet dans la continuité puisqu’elle part de la réglementation RE2020 en allant un peu plus loin. L’objectif avoué est ainsi de renforcer encore davantage les exigences en matière de performance énergétique et d’impact environnemental des constructions neuves.
Les principaux changements apportés
Évidemment, pour que cette volonté de réduire la consommation énergétique des nouveaux bâtiments puisse opérer, il faut que cela s’accompagne de changements concrets dans les pratiques. On peut en distinguer principalement trois axes :
- L’utilisation d’énergies renouvelables qui devient presque obligatoire pour les systèmes de chauffage. En passant par un constructeur de maisons individuelles en France, il vous sera par exemple proposé d’installer une pompe à chaleur, des panneaux solaires ou encore des chauffe-eaux thermodynamiques.
- Un durcissement des normes d’isolation. Les nouvelles habitations devront notamment intégrer des isolants reconnus pour leurs performances thermiques et des fenêtres ultra-isolantes. Pour info, on parle même de l’obligation d’utiliser le triple vitrage dans certaines régions. Par rapport aux maisons neuves construites jusqu’à maintenant, il est prévu d’arriver à une économie d’énergie allant jusqu’à 30%.
- L’usage de matériaux de construction plus écologiques. C’est probablement le changement le plus important étant donné que la RE2020 se concentrait surtout sur le confort en été et les économies d’énergie. Désormais, on prend en compte l’empreinte carbone de la maison sur toute sa durée de vie. Ce qui enjoint par conséquent les constructeurs à avoir recours à des matériaux qui ont le moins d’impact possible sur l’environnement. Autrement dit, des matériaux naturels (bois, paille…), biosourcés ou encore recyclés.
Quelques chiffres à retenir : l’indice carbone que l’on associe à la construction (= “IC Construction”) passe de 640 à 530 kg CO₂/m² avec la RE2025. Par contre, l’IC Énergie (qui fait référence aux émissions carbone associées à l’usage effectif des maisons) reste inchangé : 160 kg CO₂/m².
Quels impacts financiers sur les constructions neuves en 2025 ?
Des maisons individuelles plus coûteuses à l’achat…
Comme nous l’avons souligné, la RE2025 oblige les constructeurs de maisons individuelles à renforcer l’isolation des habitations tout en utilisant des matériaux plus respectueux de l’environnement. Il est aussi question de l’utilisation systématique d’énergies renouvelables, mais c’était déjà plus ou moins le cas jusqu’à présent. Quoi qu’il en soit, le renforcement de l’isolation a un coût et les matériaux dits “écologiques” sont en général de meilleure qualité et donc plus onéreux. De fait, on s’attend à une hausse à l’achat de l’ordre de 5 à 10% concernant les constructions de maisons neuves en 2025.
… mais pas sur le long terme
Vous l’aurez compris : si une maison mieux isolée et plus respectueuse de l’environnement est plus chère à l’achat, ce surcoût est aisément compensé sur le long terme. En effet, un habitat qui consomme moins d’électricité et de chauffage peut amener à des économies significatives sur la facture énergétique. Et si on prend en plus en compte l’installation de panneaux solaires photovoltaïques, il faut s’attendre à une réduction annuelle de l’ordre de 1 000 euros pour une maison de 100 m².
Autre élément à ne pas négliger : la valorisation du bien. Il est évident que les logements construits selon cette réglementation environnementale RE2025 prendront davantage de valeur que les autres. C’est forcément quelque chose à prendre en considération si vous êtes amené à un moment donné à revendre votre maison individuelle.
Qu’en est-il des aides financières liées à la construction d’une maison neuve ?
Le prêt à taux zéro (PTZ+)
Le principal avantage du prêt à taux zéro est qu’il n’y a pas de conditions de ressources imposées pour y avoir droit. Cela dit, plus vos revenus sont élevés et plus la durée de remboursement est courte (cela va de 5 à 25 ans pour information). En outre il faut tout de même que votre futur logement devienne votre résidence principale, ce qui est le cas la plupart du temps pour une maison individuelle.
Notez au passage que le PTZ+ est à différencier du PTZ classique puisqu’il y a des conditions de revenus pour ce dernier. Par conséquent, si vos ressources sont modestes, il vaudra mieux opter pour ce dernier le plus souvent.
L’exonération de taxe foncière
C’est quelque chose d’assez méconnu, mais une maison individuelle neuve est exonérée de taxe foncière durant 2 ans. Mieux encore : si le logement que vous faites construire respecte toutes les normes BBC (“Bâtiment Basse Consommation”), vous pouvez avoir droit à une exonération allant jusqu’à 5 ans. Tout dépend en réalité de la région et même de la commune dans laquelle vous vivez, d’où l’importance d’aller se renseigner à la mairie au préalable.
Les aides régionales et locales
Enfin, comme pour l’exonération de taxe foncière, il existe des particularités régionales concernant d’autres subventions. Il faut noter que ce sont surtout les maisons respectant des normes écologiques plus strictes (bâtiment à énergie positive entre autres) qui y ont droit. Néanmoins, il ne coûte rien de se renseigner auprès des autorités locales encore une fois.
Vers des exigences plus élevées dès 2028
C’est un fait : la RE2025 n’est qu’une simple étape transitoire et les normes que nous avons énoncées devraient de nouveau évoluer dès 2028. Il faudra ainsi s’attendre à des seuils encore plus bas concernant l’IC Énergie et l’IC Construction. Il est même prévu que ces seuils soient à nouveau abaissés en 2031, l’objectif final.
Ce que l’on peut dire sans se tromper, c’est que toutes ces mesures sont indispensables pour accélérer la transition énergétique. Rappelons que le secteur du bâtiment représente approximativement 44% de l’énergie consommée en France, ce qui est supérieur à celui du transport (32%). Il faut ainsi espérer que la réglementation environnementale soit globalement respectée par les constructeurs de maisons individuelles.