L’urgence sanitaire a eu des répercussions non seulement sur l’emploi (avec des pertes d’emplois surtout parmi les travailleurs temporaires et les catégories les plus vulnérables et à faible revenu), mais aussi sur les salaires. Il existe des différences de salaire entre ceux qui travaillent de manière traditionnelle, au sein de l’entreprise, et ceux qui travaillent à distance, en pratiquant le télétravail.

Dynamique salariale

Les deux méthodes ont été comparées dans une recherche publiée par l’Observatoire “JobPricing et Badenoch + Clark“. Selon l’enquête intitulée “Pay dynamics at the time of Covid-19“, les travailleurs traditionnels ont perdu 887 € en moyenne (– 1 004 € pour les hommes, – 880 € pour les femmes) au cours des trois premiers trimestres de 2020 par rapport à leurs collègues en télétravail. Les personnes défavorisées sont surtout celles qui ont moins de 35 ans (– 997 euros en moyenne) et celles qui travaillent dans des petites entreprises (– 883 euros).

Pourquoi cela s’est-il produit ? Selon l’étude, tous les travailleurs ne sont pas vulnérables de la même manière. Il compte, outre le secteur dans lequel ils sont employés, le niveau d'”agilité” dans les tâches. En d’autres termes, elle évalue dans quelle mesure leurs activités peuvent être réalisées à distance : plus cette chance est élevée, plus la continuité des performances, et donc la rémunération globale, est grande.

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Les plus défavorisés et exceptions

En ce qui concerne les secteurs, les personnes travaillant dans les entreprises les plus touchées par les mesures qui ont bloqué la mobilité, sont celles qui ont le plus perdu en termes de salaires. Par exemple, les secteurs des arts et du divertissement (-9 332 au cours des trois premiers trimestres de 2020), des médias et de communication web (-1 098), de l’aéronautique (-739), de la construction navale (-3 315) et de l’automobile (-1 891) ont été les plus durement touchés en raison de la réduction du temps de travail et donc des salaires.

Les travailleurs traditionnels de certains secteurs (tels que les hôtels, bars et restaurants, le bâtiment et la construction ou l’agriculture) ont bénéficié d’une augmentation de salaire. Dans le cas des hôtels, des bars et des restaurants, cela semble un paradoxe, puisqu’ils ont été nombreux à être touchés par l’urgence sanitaire ; en fait, l’augmentation ne concerne que les quelques personnes qui sont restées en activité, à qui l’on a souvent demandé de travailler plus d’heures.