Lors de la crise sanitaire, on a beaucoup parlé des secteurs de la restauration et de l’hôtellerie. Pourtant, bien d’autres secteurs sont en tension et peinent à recruter. C’est le cas pour les chauffeurs d’autocar. Les patrons sont alors contraints à des solutions pour le moins étonnantes et… désespérées pour faire face. De quoi vouloir, pourquoi pas, suivre une formation, pour être sûr de trouver un emploi.

Une pénurie de 8 000 chauffeurs d’autobus en France

C’est le chiffre avancé pour l’ensemble du territoire. Certaines entreprises en recherchent trois ou quatre à la fois, pour répondre à leurs demandes en la matière. Etre chauffeur de bus permet de travailler dans le tourisme, mais aussi dans le domaine scolaire. En Bretagne, une entreprise du Finistère aurait besoin de trois salariés, mais ne reçoit aucune candidature. Ils ne sont même pas pointilleux face aux réponses : ils n’en reçoivent tout bonnement pas.

Pour répondre aux besoins et les obligations ; car les sociétés sont liés par contrat avec les établissements scolaires ; le patron est obligé de prendre le volant. Mais ce n’est pas la seule solution qui est le plus souvent envisagée. D’anciens employés à la retraite, depuis plusieurs années sont rappelés pour savoir s’ils peuvent reprendre du service.

Sans doute que, au vu de l’inflation et de la perte de pouvoir d’achat, ce mal peut être vu comme un bien, sachant que pour rendre le métier plus attractif, il a été revalorisé de 5% au niveau du salaire mais pour combien de temps ? La situation est quelque peu inédite et les patrons disent ne jamais y avoir été confrontés.

Devenir chauffeur de bus : un métier d’avenir en France ?

Pourtant, le métier de chauffeur de bus présente quelques avantages. Beaucoup de salariés travaillent à temps partiel et le salaire peut être de 1 400 euros nets, chaque mois, (hors revalorisation) pour ceux qui travaillent à temps complet.

Un chauffeur de bus explique que la pénurie peut s’expliquer par les horaires. Il faut en effet être présent assez tôt, pour que les élèves soient à l’heure à l’école, au collège et au lycée. Il témoigne que des jeunes étaient venus commencer l’activité mais ont abandonné, peut-être à cause de cette raison.

Le métier a-t-il mauvaise presse, ce qui expliquerait le mal qu’ont les sociétés à recruter ? La FNTV (Fédération Nationale des Transports de Voyageurs) se dit prête à revoir sa pratique et invite les salariés en place à recenser les besoins pour améliorer les conditions de travail.

Il est bon de savoir que l’on peut cumuler ; y compris au sein de la même société ; deux emplois distincts (par exemple chauffeur et agent administratif), ce qui permet d’augmenter le salaire, en étant alors à temps complet.

En attendant les candidats, les patrons s’inquiètent déjà pour la rentrée prochaine. Beaucoup d’élèves, en effet, prennent le bus pour effectuer le trajet maison/établissement scolaire et inversement, à la fin des cours. Avec ce manque de chauffeurs, 1 élève sur 5, dès septembre, ne le pourra pas.