L’économie de la zone euro s’est probablement contractée au cours du dernier trimestre, selon une enquête montrant que la demande a chuté en septembre au rythme le plus rapide depuis près de trois ans, les consommateurs endettés ayant réduit leurs dépenses face à l’augmentation des coûts d’emprunt et à la hausse des prix. Comment interpréter ces données et pourquoi les signes sont plus critiques qu’optimistes ?

L’Europe sous le prisme des données : quelle croissance ?

L’indice composite HCOB des directeurs d’achat (PMI), compilé par S&P Global et considéré comme un bon indicateur de la santé économique générale, est passé de 46,7 en août à 47,2 en septembre dans la zone euro. Pour le quatrième mois consécutif, la valeur est inférieure au seuil de 50 qui sépare la croissance de la contraction, bien qu’elle soit légèrement supérieure à l’estimation préliminaire de 47,1.

L’enquête a montré que le déclin était généralisé puisque, comme en août, la production a baissé à la fois dans le secteur des services et dans celui de l’industrie manufacturière. Parallèlement, les ventes au détail dans la zone euro ont chuté beaucoup plus que prévu en août, selon les données officielles, ce qui indique un affaiblissement de la demande des consommateurs alors que l’inflation reste élevée.

La baisse des ventes au détail en août et la faiblesse du PMI final de septembre sont cohérentes avec notre opinion selon laquelle l’économie de la zone euro entrera en récession au second semestre 2023“, a déclaré Franziska Palmas de Capital Economics.

En ce qui concerne les économies européennes, l’activité du secteur des services en Allemagne a augmenté en septembre, mais en France, l’industrie s’est contractée au rythme le plus rapide depuis près de trois ans.

En Italie, le secteur des services s’est légèrement contracté en septembre pour le deuxième mois consécutif, tandis qu’en Espagne, le secteur des services a fait preuve d’une certaine résistance et s’est légèrement développé après avoir chuté en août. Au Royaume-Uni, en dehors de l’Union européenne, les entreprises de services ont connu un recul moins important que ce que l’on craignait initialement, en raison d’une baisse inattendue de l’inflation et de la décision de la Banque d’Angleterre de laisser les taux d’intérêt inchangés.

Il convient également de noter que “le revenu disponible des ménages consommateurs a diminué de 0,1 % par rapport au trimestre précédent, tandis que la consommation a augmenté de 0,2 %“. En outre, si l’on considère les prix stationnaires, le pouvoir d’achat a diminué de 0,2 % par rapport au trimestre précédent. Il s’agit, en général, de signes d’un environnement économique encore incertain.