La situation semblait inextricable dans le domaine de l’immobilier. Si le secteur du neuf et de la construction reste encore en très grande tension, dans le domaine des ventes, cela va mieux, constatent avec soulagement les professionnels.

Est-il possible d’acheter en 2023 ?

Ceux qui n’ont pas profité des dix années de taux bas doivent s’en mordre les doigts. Depuis quelques temps, les taux immobiliers remontent et cela ne semble pas près de s’arrêter. Ils dépassent, toutes banques confondues, les 2% sur 20 ans et il est possible que l’on voie les 3% apparaitre pendant cette année 2023. Comme le taux d’usure n’augmente pas en même temps que les taux de prêt d’intérêt, les banques ne font pas assez de marge et doivent limiter le risque au maximum.

Seuls les excellents dossiers passent. Ceux qui étaient considérés comme très bons, il y a encore quelques années ne sont même pas examinés. Il est nécessaire en outre, pour les rassurer d’avoir un apport très conséquent. Pour couronner le tout, l’effet Covid-19 perdure : les français veulent acheter, souhaitent encore s’éloigner des villes et des milieux urbains et les propriétaires ; conscients que les biens à vendre sont moins importants en termes de nombre que la demande, ont augmenté leur prix.

Dernier point noir, pour acheter, l’inflation et donc la perte du pouvoir d’achat, y compris immobilier et on peut difficilement dire que la période est idéale pour acquérir un bien immobilier quand on est un français lambda. Pourtant, les propriétaires se heurtent cependant eux aussi de plein fouet au phénomène des taux hauts et sont en train de faire machine arrière.

Une baisse des prix constatée sur les biens à vendre

Depuis 2014, cela ne s’était pas vu, comme le confirment les agents immobiliers et les courtiers : les prix de l’immobilier sont en train de baisser, partout en France. Cela se voit aussi bien à Paris, mais aussi dans le top 50 des villes dans lesquelles les gens achètent le plus. Seule exception : Nice, qui continue à progresser, avec +0.7% sur un mois. Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à des baisses exponentielles, mais celle de Nantes et de Lyon avec -1% sur 1 mois, qui vient s’ajouter aux -2% de janvier et cela est tout à fait appréciable pour les acquéreurs potentiels.

Même si les zones rurales avaient profité pleinement de l’effet Covid-19 et des confinements, là aussi, les propriétaires revoient leur prix à la baisse. Une bonne nouvelle pour les personnes qui souhaitent acheter, mais pas forcément bien entendu pour les propriétaires.

Bonne nouvelle pour les acheteurs, moins pour les vendeurs

Cela relève de la mécanique pure. Si les taux augmentent, que l’inflation gronde, et que les prix sont hauts, personne n’est en capacité d’acheter. Pour les propriétaires, c’est un constat doux amer, puisqu’ils doivent se résigner à baisser leur prix de vente, sous peine de ne pas vendre du tout. Notons l’exemple de cette personne ; qui doit vendre l’appartement de sa défunte mère avait mis son bien à 480 000 euros. Bien situé à Lyon et de belle superficie, cela cadrait avec les prix du marché actuel. Cependant pas avec les possibilités des acquéreurs qui n’ont même pas pris la peine de le visiter.

Au bout de quelques mois et une première baisse infructueuse, ce n’est qu’en passant à 395 000 euros que le bien suscite des visites et des offres. Perdre presque 100 000 euros sur un bien n’est pas agréable. Si le vendeur relativise en expliquant qu’il a été bien rentabilisé, depuis des années, c’est à contrecœur.

Le marché est en train de se réguler, ce qui réjouit les professionnels de l’immobilier. Il fallait bien que quelque chose bouge pour resolvabiliser les acquéreurs. Mais jusqu’à quand ? Est-ce que les banques vont jouer le jeu ? Si le taux d’usure est revu à la hausse, il en sera de même pour les taux d’intérêt. A moins que les prix continuent inlassablement de baisser, la situation risque de redevenir identique, d’ici quelques mois.

Si certains propriétaires seront toujours contraints de vendre, notamment lors de prêts relais, par exemple, d’autres pourraient prendre la décision d’attendre une période plus propice. L’offre serait donc encore plus faible. Qu’en sera-t-il dans quelques mois ?