Si tous les français sont différents, ils possèdent certains rêves en commun, dont celui d’être propriétaires. La hausse des taux, les conditions d’accès à la propriété leur font dire, selon une étude, que le devenir serait désormais réservé à une élite. Pourtant, ils ne renoncent pas et attendent une embellie.

74% des français pensent que « l’accès à la propriété est réservé à une élite »

C’est la Fédération Française de Constructeurs de maisons individuelles (FFC) qui a fait réaliser un sondage par l’IFOP qui le dit. Pour une très grande majorité de français, l’accession à la propriété semble un rêve désormais inaccessible. Si les taux élevés de crédit ont déjà été une déconvenue, l’inflation est passée par là, sans compter les exigences toujours plus poussées des établissements bancaires qui refusent la plupart des demandes de crédits immobiliers.

Pour les convaincre, il faut gagner beaucoup d’argent, avoir peu de charges et surtout un apport plus que conséquent. Alors que 10% pouvaient auparavant suffire (et certaines banques, même, n’en demandaient pas, sous couvert d’avoir par ailleurs un excellent dossier), l’apport personnel devient la norme et il augmente de mois en mois. Désormais, il faut mettre presque 40% quelquefois du montant du prêt sur la table, pour obtenir une réponse positive.

Les primo-accédants, uniques victimes de cette avalanche de mauvaises nouvelles ? Ce ne sont malheureusement pas les seules et les indépendants ont de plus en plus de mal à tirer eux aussi leur épingle du jeu. Contrairement aux salariés qui présentent à la banque des fiches de paie, il faut présenter des bilans. Chaque entrepreneur sait qu’il peut être tributaire d’un revirement de situation. Et les banques n’apprécient pas le risque.

Pareil pour les personnes qui savent qu’elles vont payer une assurance emprunteur relativement chère, du fait d’un problème de santé, d’un métier à risque ou d’une activité sportive jugée trop extrême. Comme le montant des cotisations est compris dans le calcul de l’endettement, de nombreux dossiers ne passent plus à cause d’elle. Aller vers la concurrence avec la délégation d’assurance peut être une solution, mais pas toujours.

Il n’a fallu qu’un an pour que l’opinion des français à ce sujet devienne aussi catégorique. Beaucoup regrettent les conditions d’octroi d’il y a une dizaine d’années selon ce même sondage.

Avoir un bien à soi : le rêve français envers et contre tout

Un rêve inaccessible, mais un rêve tout de même. Les français s’accrochent-ils désespérément à une illusion ? En tout cas, alors qu’ils étaient déjà 80% à souhaiter être propriétaires d’une maison plutôt que d’un appartement l’année dernière, le pourcentage a encore augmenté cette année pour atteindre les 84%.

La maison représente le bien immobilier idéal avec le bon nombre de chambres, la bonne superficie et surtout l’extérieur. Est-ce encore le fantôme des confinements qui plane ? Sans doute, mais il ne faut pas oublier non plus l’essor du télétravail qui se maintient. Avec deux jours en plus par semaine en plus des week-ends à passer chez soi, pour travailler ou profiter des siens, autant le faire dans les meilleures conditions possibles.

Peut-on sortir de cette situation en 2023 ?

Pourtant, pour le président de la FFC, Damien Hereng, cette situation n’est pas une fatalité et il pourrait être à nouveau possible de matérialiser ce rêve d’accession à la propriété. Même si la construction neuve connait des difficultés, elle répond à beaucoup d’aspirations des français, d’autant qu’il faut peu de temps pour sortir une construction de terre.

Pourquoi ne pas élargir les conditions d’octroi du PTZ (Prêt à Taux Zéro) préconise-t-il ou encore accorder des garanties publiques pour que les établissements bancaires soient moins enclins à dire non devant un dossier limite ?

Ce professionnel a peur des retombées si, pendant encore des années, les personnes travaillent dur, sans pouvoir au final, profiter du fruit de leur labeur pour réaliser un de leurs principaux rêves : acheter une maison pour y établir leur famille. Sans compter qu’il s’agit d’une garantie aussi de rester chez soi, même si le montant de la retraite n’est pas très élevé. Au moment où les français sont dans la rue pour crier leur mécontentement à cause du repoussement de l’âge légal de départ à la retraite, il est certain que le fait de ne plus pouvoir acheter sans trouver de solutions serait la goutte d’eau qui ferait déborder le vase.