L’Intelligence Artificielle ou IA est désormais partout. Nous la voyons sur Internet quand un chatbot nous propose de nous aider sur une foule de sites. Mais ce n’est qu’un aspect de ce phénomène qui entend révolutionner le monde du travail. Pour le bien des êtres humains ou leur malheur ?

Que faut-il penser de l’intelligence artificielle dans le monde du travail ?

Comme pour beaucoup de sujets, l’IA divise. Elle a ses détracteurs qui affirment, qu’elle sera responsable de la destruction de nos emplois, d’un rapide effacement de l’être humain au profit de la machine. Pour preuve, une étude qui date de 2013 et réalisée par des personnes travaillant à Oxford. Selon elle, robots, IA et autres logiciels seraient en capacité de remplacer les hommes dans 47% des métiers aux Etats-Unis (étude réalisée sur un total de 702) dans seulement une vingtaine d’années, soit un futur très proche désormais.

Seules pourraient « survivre » à cette invasion, les personnes qui exercent le métier d’assistante de service social ou encore certaines spécialités médicales (mais pas toutes !). Plus récemment, il y a deux ans, un économiste de Standford estimait, quant à lui, qu’il fallait faire une distinction très nette (mais guère rassurante) entre les logiciels et les robots d’un côté et l’IA de l’autre. Alors que les premiers seraient, selon lui, en capacité prochainement, de prendre la place des personnes peu qualifiées, l’IA ; toujours en constante évolution et développement ; pourrait se charger d’emplois dits à hautes compétences. Plus évoluée (et ce n’est donc qu’un début), on n’est pas obligé de la cantonner à des tâches répétitives.

Un an auparavant, l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), souhaitait tempérer le débat. Pour elle, seulement 14% des métiers pourraient un jour être complétement automatisés. Par contre, pour 32% des emplois, l’arrivée de l’Intelligence Artificielle pourrait profondément bouleverser le fonctionnement des salariés. Seraient-ils alors en capacité de s’adapter à ce changement ? Cela serait assurément plus difficile pour les personnes qui sont en place depuis de nombreuses années et qui auraient plus de difficultés à appréhender le changement.

Même l’Intelligence Artificielle, elle-même, préfère rester prudente quand on lui pose la question. En effet, après avoir interrogé Generative Pré-Training Transformer 3 (ou GPT-3 pour les intimes) sur la destruction possible des emplois par l’IA, le plus grand réseau neuronal mondial a une réponse qui donne matière à réflexion sur son niveau d’intelligence « Cette question est très controversée et dépend largement des applications de l’intelligence artificielle ».

GPT-3 est une IA qui se base sur des modèles de données, des exemples et des algorithmes pour répondre à une foule de questions et apprend en continu. La question posée n’a rien de basique.

L’IA : une chance dans un monde du travail qui évolue

Bien entendu, si l’IA en général a de farouches détracteurs qui affirment qu’elle va précariser l’emploi, aggraver les inégalités et surtout nous rendre dépendants d’elle, avec de plus en plus de difficulté à la remplacer quand elle présentera des dysfonctionnements ou des pannes, d’autres se veulent plus optimistes.

L’IA va permettre de remplacer les êtres humains, oui, mais seulement pour les tâches fatigantes, répétitives, dangereuses : elle sera là pour notre bien-être. Nous allons pouvoir nous reposer sur elle et oublier le facteur de pénibilité qui impacte tellement sur notre santé et notre espérance de vie. Il ne faut pas, selon eux confondre les problèmes : c’est pour l’instant les hyper profits et donc par définition le capitalisme qui menace l’emploi, certainement pas l’avènement de l’intelligence artificielle.

En outre, capable d’anticiper les pannes, grâce à des check-up réguliers et automatiques des machines et des ordinateurs, elle va apporter une vraie plus-value aux entreprises. Ces dernières vont gagner en productivité, réduire leur coûts, réparer rapidement pour ne pas remplacer ; sachant que certains robots pourront se charger de le faire. En outre, pour fonctionner, l’IA a besoin de travail humain (« digital labor ») et que, de facto, l’emploi tel qu’on le connait ne va pas et ne peut pas disparaitre.

Mais d’autres vont encore plus loin en dépeignant une société future où il ne sera plus utile de travailler ; les robots et autres IA s’en chargeant à la place de l’être humain. Alors que les français sont en pleine interrogation à ce sujet, l’IA ne risque-t-elle pas de gagner des points ?

Les détracteurs bien sûr, y voient là des arguments intéressés des personnes qui travaillent dans ce domaine, avancés pour que le fruit de leur labeur (et des sommes investies, souvent colossales) n’aient pas été vains. Que penser ? En tout cas, le futur est assurément en marche et rien ne semble pouvoir l’arrêter.