Une nouvelle semaine s’est écoulée et l’économie mondiale a enregistré au moins quatre événements notables. Entre récessions techniques confirmées, prévisions de croissance et d’inflation actualisées, anticipations et stratégies politiques et économiques des grandes puissances, l’environnement mondial continue de susciter des inquiétudes. Voici, en 4 points, ce qu’il faut savoir sur ce qui s’est passé dans le monde ces derniers jours.

1. Le déclin de l’Europe

Le Royaume-Uni est entré en légère récession au second semestre 2023, montrant que le Premier ministre Rishi Sunak n’a pas encore réussi à tenir sa promesse de croissance économique. Bien que le PIB ait augmenté de 0,1 % sur l’ensemble de l’année, il s’agit de l’expansion annuelle la plus lente que le Royaume-Uni ait connue depuis 2009, si l’on exclut la première année de la pandémie.

L’économie de la zone euro, quant à elle, aborde l’année 2024 plus faiblement que prévu, selon les nouvelles prévisions de l’UE qui anticipent une nouvelle année de croissance modérée. Selon la Commission européenne, le PIB de la zone euro n’augmentera que légèrement pour atteindre 0,8 % cette année, après 0,5 % en 2023.

La production manufacturière de la plus grande économie d’Europe, l’Allemagne est en baisse depuis 2017, et le déclin s’accélère à mesure que la compétitivité s’érode. La crise énergétique de l’été 2022 a été un catalyseur important. Bien que les pires scénarios aient été évités, les prix restent plus élevés que dans d’autres économies, ce qui s’ajoute aux coûts liés à la hausse des salaires et à la complexité de la réglementation.

2. Le Japon entre en récession

L’économie japonaise est entrée de manière inattendue en récession après s’être contractée au deuxième trimestre en raison de la faiblesse de la demande intérieure, ce qui a incité certains observateurs de la banque centrale à écarter les paris sur l’arrêt imminent de la politique de taux d’intérêt négatifs du pays.

Les ménages et les entreprises ont réduit leurs dépenses pour le troisième trimestre consécutif, l’économie japonaise ayant reculé au quatrième rang mondial en termes de dollars l’année dernière. Ce résultat plus faible que prévu compliquera la décision de la Banque du Japon de relever ses taux pour la première fois depuis 2007.

3. Hausse de l’inflation aux États-Unis

Les prix à la consommation ont augmenté en début d’année, freinant les progrès récents en matière de désinflation et retardant probablement toute réduction des taux d’intérêt par la Réserve Fédérale. Les prix de l’alimentation, de l’assurance auto et des soins médicaux ont augmenté, tandis que les coûts du logement ont contribué à plus des deux tiers de l’augmentation globale. Les services hospitaliers ambulatoires et les services pour animaux de compagnie ont tous deux enregistré des hausses mensuelles record.

Les prix à la production aux États-Unis ont également augmenté. Le message de prudence concernant la baisse des taux directeurs a été confirmé. La question de la réduction des taux devient plus compliquée pour la FED.

4. Stratégies sur les matières premières

Les États-Unis et l’Union européenne discutent de la possibilité d’unir leurs efforts pour engager une collaboration avec les fournisseurs de minerais essentiels dans les pays riches en ressources. Washington et Bruxelles tentent de contrer la domination de la Chine dans la chaîne d’approvisionnement des matières premières connues sous le nom de “minerais essentiels”, un terme large qui inclut les intrants pour les véhicules électriques et d’autres technologies d’énergie verte.

Pendant ce temps, alors que les projecteurs sont braqués sur l’élection présidentielle américaine de novembre, certains analystes soulignent que la guerre commerciale de Donald Trump avec la Chine a effiloché les liens économiques entre les deux superpuissances mondiales. Ses projets pour un second mandat menacent de les rompre complètement.

L’ancien président propose des droits de douane de 60 % sur toutes les importations chinoises. Cela réduirait un canal commercial de 575 milliards de dollars à pratiquement zéro, selon Bloomberg Economics.