Pas de scission pour Bayer, du moins pour l’instant. Le groupe pharmaceutique allemand a clôturé l’année 2023 avec une perte nette de près de 3 milliards d’euros, mais s’éloigne de l’idée d’une scission. Les objectifs pour les deux ou trois prochaines années, indique l’entreprise dans une note, sont autres : améliorer la performance opérationnelle, réduire les coûts et diminuer la dette. Après la publication du rapport annuel 2023 et des estimations pour 2024, qui prévoient un EBITDA toujours en baisse, l’action s’échangeait à 26,4 euros, en baisse de 5,9 % à 16 heures le mardi 5 mars.

Les difficultés de Bayer en bourse

Depuis le début de l’année, l’action a chuté de près de 20 % à Francfort, aidée par l’annonce, fin janvier, d’un règlement d’un milliard de dollars que Bayer a été condamné à payer à un client qui prétend que l’herbicide Roundup, produit par Monsanto, propriété de Bayer, lui a causé un cancer. Mais la tendance à la baisse de l’action dure depuis des mois, avec une chute brutale en novembre lorsque l’entreprise a interrompu les essais d’un médicament anticoagulant.

La réduction du dividende confirmée

Le géant allemand de la chimie et de la pharmacie a terminé l’année 2023 avec un chiffre d’affaires de 47,6 milliards d’euros (-1,2% par rapport à 2022), un EBITDA de 11,7 milliards d’euros (-13,4%) et un ebit de 612 millions d’euros (-91%). La dernière ligne du bilan fait apparaître une perte nette de 2,94 milliards, contre un bénéfice de 4,15 milliards en 2022.

La réduction drastique du dividende annoncée en février est confirmée : le coupon proposé pour 2023 est de 0,11 euro par action contre 2,4 euros un an plus tôt. Les chiffres concernant le flux de trésorerie disponible sont également négatifs, avec une chute de 57,9 % à 1,31 milliard d’euros en 2023.

Le résultat net de Bayer, a été plombé par près de 7 milliards d’euros de dépenses extraordinaires liées à la dépréciation de Crop Science, la division agricole de l’entreprise, principalement en raison des taux d’intérêt. En novembre, alors que le trou fait par Crop Science dans le bilan 2023 était déjà évident, une scission de cette unité avait été envisagée. Cependant, le PDG Bill Anderson a tout remis à plus tard : “Pas maintenant”, a-t-il déclaré dans une note.

Les chiffres de Bayer, bien qu’ils ne soient pas positifs, ont tout de même dépassé les attentes. “La bonne performance des récoltes au quatrième trimestre 2023 en Amérique latine et la réduction significative des paiements de primes ont contribué à un résultat meilleur que prévu et à un flux de trésorerie disponible plus important en 2023 (1,3 milliard par rapport à des attentes nulles)”, soulignent les analystes de Citi.

L’Ebitda également en baisse en 2024

Le laboratoire pharmaceutique a également publié ses prévisions pour l’année en cours, tablant sur un chiffre d’affaires compris entre 47 et 49 milliards et un EBITDA entre 10,7 et 11,3 milliards, toujours en baisse par rapport à 2023. Cependant, les estimations dépassent toujours les attentes des analystes.

“Les prévisions pour 2024 impliquent des ventes stables avec des baisses de l’EBITDA et du bpa de 6 à 12 % et de 15 à 25 % respectivement”, écrit Citi. “Bien qu’il soit peu probable que les attentes du consensus pour le revenu / EBITDA changent de manière significative, le point médian de la fourchette implique une révision à la baisse du consensus eps de 7%.” Citi attribue à Bayer une note neutre avec un prix cible de 33 euros.