Les craintes des investisseurs concernant l’exposition des banques mondiales à l’immobilier commercial ne faiblissent pas, car les taux d’intérêt élevés et le nouveau mode de travail hybride des employés après la pandémie ont exercé une pression sur les prix. Récemment, l’attention s’est portée sur le marché américain, où quelque 1 200 milliards de dollars de prêts hypothécaires commerciaux devraient arriver à échéance cette année et l’année prochaine, selon Goldman Sachs.

Augmentation des prêts immobiliers non performants pour les banques régionales américaines

L’exposition de New York Community Bancorp (-60 % du cours de l’action à Wall Street) à l’immobilier commercial n’a fait qu’intensifier ces craintes à l’égard des banques régionales, qui représentent près de 70 % de l’ensemble des prêts immobiliers commerciaux en cours, selon une étude d’Apollo. Certains s’attendent à une augmentation des prêts non performants pour celles qui prêtent des immeubles de bureaux et des immeubles collectifs.

Selon Fitch, cité par Reuters, les taux d’impayés sur les titres adossés à des créances hypothécaires commerciales (CMBS) devraient atteindre 8,1 % en 2024, car de nombreuses entreprises s’efforcent de relancer les employés en télétravail et hybrides.

Parallèlement, les impayés sur les prêts CMBS dans le secteur commercial multifamilial (propriétés de plus de cinq unités) devraient atteindre 1,3 % en 2024, contre 0,62 % en 2023.

Focus sur l’exposition des banques françaises à l’immobilier commercial

Il n’y a pas que les États-Unis. Suite aux derniers développements dans le secteur de l’immobilier commercial, Citi, dans un rapport daté d’aujourd’hui, 12 février, a examiné l’exposition des banques françaises au secteur, rassurant ainsi les investisseurs.

Les banques françaises sont moins exposées à l’immobilier commercial que la moyenne de l’UE, qui est de 2 à 4 % de l’exposition en cas de défaut (Ead). Les indicateurs de qualité du crédit sont robustes, avec un ratio npl de 2 % pour les expositions à l’immobilier commercial de la Société Générale et de BNP Paribas. La première a déclaré environ 28 milliards d’euros d’exposition à l’immobilier commercial en défaut, soit 2 % du total du groupe, avec un niveau moyen de prêt à la valeur de 53 % et 2,3 % des positions en phase 3.

L’exposition de la Société Générale se situe principalement en Europe (environ 80 % du total, dont plus de la moitié en France). La banque a également une exposition d’environ 4 milliards d’euros aux États-Unis (environ 13 % du total de l’immobilier commercial, avec un ratio prêt/valeur de 63 % et environ 30 % de bureaux).

BNP Paribas a une exposition en défaut d’environ 60 milliards d’euros à l’immobilier commercial, soit 4 % du total du groupe, avec un ratio NPL de 2,1 %. 90% de l’exposition totale est en Europe (pas d’exposition aux pays nordiques, limitée en Allemagne) et environ 1,5% du total aux Etats-Unis, conclut Citi. Son objectif de cours est donnée à 33 € pour le Société Générale et 68 € pour BNP Paribas.