
Les États les plus actifs
En termes relatifs par rapport aux besoins estimés, les plus rapides ont été la Grèce, l’Autriche et l’Irlande, qui ont respectivement émis 79 %, 62 % et 52 % de leurs besoins annuels au cours du premier trimestre 2025. L’Italie se situe au-dessus de la moyenne (47 %), mais en tête en valeur absolue : elle a en effet mis en circulation 156 milliards d’euros de BTP. La France est en deuxième position avec 150 milliards et 45 % de nos besoins.
Les prévisions pour le deuxième trimestre
La forte demande, favorisée également par les turbulences aux États-Unis, devrait soutenir les émissions au cours des prochains mois, jusqu’à dépasser 60 % des besoins à la fin du deuxième trimestre, selon les estimations.
En termes de durée, la proportion d’obligations à long terme (plus de 10 ans) est restée jusqu’à présent à un niveau élevé : près de 40 % du total. Toutefois, en raison de l’aplatissement de la courbe des rendements après le lancement des baisses de taux par la BCE et de la normalisation de l’inflation, ce pourcentage a légèrement diminué par rapport aux années précédentes. En 2024, il était en effet de 43 %.
Qui émet des obligations à long terme et qui émet des obligations à court terme ?
Si l’on examine les différents pays, le Portugal, l’Irlande et la Belgique continuent de se concentrer fortement sur les obligations à long terme, avec une part supérieure à 80 %. À l’inverse, l’Allemagne s’est jusqu’à présent concentrée sur le segment à moyen terme (un peu moins de la moitié). L’Italie opte également pour l’instant pour des échéances moyennes : sur 156 milliards émis, environ 42 % concernent le segment 5-10 ans, 33 % les longues durées et les 18 % restants le segment court (1-5 ans).
Émissions nettes et prochaines mesures de la BCE
Avec seulement 300 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance d’ici la fin avril (environ 36 % du volume de 2025), l’émission nette – différence entre les nouvelles émissions et les obligations arrivant à échéance – est déjà proche de 300 milliards. Selon l’étude, cela représente le niveau le plus élevé jamais atteint au cours des quatre premiers mois d’une année. Cela signifie que les obligations d’État de la zone euro ont déjà placé sur le marché plus de 60 % de leur émission nette.
La BCE poursuivra le resserrement quantitatif (QT) amorcé en 2023, en ne réinvestissant pas les obligations d’État arrivant à échéance. En 2025, plus de 250 milliards d’euros de titres souverains de l’Union européenne ne seront pas réinvestis par la BCE, ce qui portera à près de 230 milliards le total des titres non réinvestis. Francfort poursuivra également le QT du programme PEPP (15 milliards par mois), «retirant au total environ 410 milliards d’euros du marché.
Estimations pour la fin de l’année
Deux facteurs s’ajoutent à la politique de la BCE : d’une part, les tensions dans l’alliance entre l’UE et les États-Unis, qui obligent l’Europe à augmenter ses dépenses de défense (mais avec un impact limité sur les émissions en 2025), et d’autre part, l’Allemagne, qui, grâce à ses récentes décisions en matière de politique fiscale, pourrait influencer les émissions de cette année, prévoyant une augmentation modérée des émissions.
Dans l’ensemble, les experts estiment les émissions nettes à environ 490 milliards, soit légèrement plus que l’année dernière (environ 20 milliards), même s’il est peu probable qu’elles atteignent le record de 520 milliards enregistré en 2023. En termes bruts, nous devons nous attendre à une émission record d’environ 900 milliards, encore plus élevée que les prévisions initiales.