L’Union européenne va revoir l’accord qui régit ses relations politiques et économiques avec Israël en raison de la situation catastrophique à Gaza. L’annonce a été faite dans la soirée du 20 mai par Kaja Kallas, haute représentante de l’UE, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union. Une « forte majorité » des ministres réunis à Bruxelles, a ajouté Mme Kallas, est favorable à une révision de l’accord avec Israël, connu sous le nom d’accord d’association, à la lumière des événements dans la bande de Gaza.

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Israël prêt à frapper les installations nucléaires iraniennes

Alors que des sources des services de renseignement américains ont indiqué qu’Israël se préparait à frapper les installations nucléaires iraniennes. Il n’est pas clair si les dirigeants israéliens ont pris une décision définitive, a déclaré CNN, citant des sources. Si cela se confirmait, cette attaque constituerait une rupture avec le président américain Donald Trump, qui tente de parvenir à un accord avec Téhéran. Depuis plusieurs semaines, des rumeurs circulaient sur l’irritation de Benjamin Netanyahu à l’égard de l’administration américaine et de sa décision de négocier avec le régime iranien.

Le Brent au-dessus de 66 dollars

Il suffit de faire bondir les prix du pétrole à leur plus haut niveau depuis une semaine pour que les craintes d’un conflit plus large compromettent l’approvisionnement dans la région clé du Moyen-Orient. Les contrats à terme sur le Brent ont augmenté de 1,28 % à 66,22 dollars le baril et ceux sur le WTI de 1,37 % à 62,88 dollars le baril. « Une telle escalade mettrait en péril non seulement les approvisionnements iraniens, mais aussi une grande partie de la région dans son ensemble », préviennent les analystes en matières premières d’ING.

En effet, l’Iran est le troisième plus grand producteur parmi les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et une attaque israélienne pourrait perturber les flux en provenance de ce pays. On craint également que l’Iran ne réagisse en bloquant le passage des pétroliers dans le détroit d’Ormuz, un point de passage stratégique dans le Golfe par lequel l’Arabie saoudite, le Koweït, l’Irak et les Émirats arabes unis exportent du pétrole brut et du carburant.

Les États-Unis et l’Iran ont tenu plusieurs négociations cette année sur le programme nucléaire iranien, tandis que le président Trump a relancé une campagne de sanctions plus sévères sur les exportations de pétrole brut iranien afin de contraindre Téhéran à renoncer à ses ambitions nucléaires. Malgré les pourparlers, les déclarations faites mardi 20 mai par des responsables américains et par le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, indiquent que les deux parties sont encore loin d’une solution.

Signes d’amélioration de l’offre de pétrole brut

Toutefois, certains signes d’amélioration de l’offre de pétrole brut apparaissent. Les stocks de pétrole brut américains ont augmenté la semaine dernière, tandis que les stocks d’essence et de distillats ont diminué, selon les données de l’American Petroleum Institute publiées mardi 20 mai. Les stocks de pétrole brut aux États-Unis, premier consommateur mondial de pétrole, ont augmenté de 2,5 millions de barils au cours de la semaine qui s’est terminée le 16 mai. Les investisseurs attendent les données officielles sur les stocks américains de pétrole, qui seront publiées par l’Energy Information Administration. En outre, la production pétrolière du Kazakhstan a augmenté de 2 % en mai, une hausse qui va à l’encontre des pressions exercées par l’OPEP+ sur le pays pour qu’il réduise sa production.

Le prix de l’or est également en hausse, soutenu par la faiblesse du dollar et l’augmentation des importations chinoises, qui ont atteint leur plus haut niveau en 11 mois en avril. Le prix s’établit à 3 313 dollars l’once, soit une hausse de 0,89 %. Les données douanières chinoises ont montré que les importations ont atteint 127,5 tonnes métriques en avril, soit une augmentation de 73 % par rapport aux niveaux de mars. Cette hausse s’est produite malgré le fait que le prix de l’or ait atteint un niveau record de plus de 3 500 dollars l’once au cours du même mois.

La hausse des importations semble refléter l’assouplissement par la Banque populaire de Chine des quotas d’importation pour certaines banques commerciales en avril, dans un contexte de forte demande pour les actifs considérés comme des valeurs refuges, en raison des incertitudes liées à la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis et aux tensions géopolitiques actuelles entre Israël et Gaza, ainsi qu’entre la Russie et l’Ukraine », souligne Frank Watson, analyste de marché chez Kinesis Money.

La zone 3350-3 500 dollars est fondamentale

« La perception d’un environnement à haut risque a été encore accentuée par l’agence de notation Moody’s, qui a officiellement abaissé la note des États-Unis, invoquant des niveaux d’endettement public insoutenables. Cela signifie que, pour la première fois dans l’histoire, les trois principales agences de notation ont abaissé la note souveraine des États-Unis en dessous du niveau maximal, triple A. Une note plus basse pour les États-Unis augmente l’intérêt pour d’autres actifs considérés comme sûrs, tels que l’or », conclut M. Watson.

Des inconnues susceptibles de modifier le tableau général se profilent à l’horizon : l’expiration du délai de 90 jours pour les droits de douane, le vote sur la réforme fiscale de Trump à la Chambre des représentants et la faiblesse du dollar sont autant de questions en suspens, prévient Saverio Berlinzani, analyste senior chez ActivTrades. En observant la dynamique hebdomadaire, David Parbot, analyste de marché chez XTB, note que la zone comprise entre 3 350 et 3 500 dollars l’once a été vendue au cours des dernières semaines, constituant une véritable zone de résistance à court terme.