L’analyse de l’économiste Michel Santi n’est guère optimiste : à force de jouer avec le feu, la France ; comme d’autres pays ; vont être confrontés à un séisme économique à cause du Covid-19.

Quelles aides attendre pour sortir de la crise qui s’annonce ?

Pour le macro économiste, les déséquilibres de l’économie sont le fait du système. Pour l’instant, personne ne sait réellement à quoi s’attendre au niveau économique et cela pour deux raisons.

En premier lieu, au niveau des entreprises : l’Etat a mis en place des aides d’urgence. Cela signifie que des structures vacillantes tiennent tant bien que mal la tête hors de l’eau, alors que d’autres ont déjà capitulé. Une fois les aides stoppées, le chiffre des entreprises ayant fait faillite à cause de la pandémie commencera à devenir plus réel, avec son corollaire d’emplois perdus.

Ensuite, la situation économique globale. Des enveloppes énormes émanant de la Banque Centrale Européenne (BCE), permettent, là encore à un redressement à court terme. Mais cette aide n’est que ponctuelle, elle aussi et qu’adviendra-t-il alors, quand les fonds alloués seront (si ce n’est déjà fait) distribués ? Pas question de demander de l’aide aux différents Etats, puisque la crise sanitaire et économique est mondiale.

Vers un effondrement de la Bourse ?

Selon Michel Santi, il aurait fallu apprendre de la crise de 2008 et en tirer des leçons. Au lieu de cela, le capital ; l’appât du gain a pris des proportions « morbides ». Faut-il s’attendre ; comme il le pressent, à un effondrement de 60% de la Bourse ? Le macro économiste s’interroge sur le taux de chômage, sur les futures conditions de crédit qui ne seraient plus accordés qu’à des personnes triées sur le volet.

Pour le spécialiste, le marché n’est qu’une construction humaine qui n’a fait que protéger les créanciers ou encore les investisseurs, et certainement pas l’ensemble de la population. Des solutions existent cependant, selon lui ; impliquant un revirement des différents gouvernements et de tous ceux qui ont justement créé ce marché. Il faudrait, pour reprendre ses termes « domestiquer la finance, ramener des capitaux offshore » et avoir un encadrement plus strict aussi bien du flux d’argent, que du taux de change.

C’est à cette seule condition que nous pourrions envisager un mode de vie, presque normal, à nouveau. Une gageure dans un monde où le capital règne en maitre.