
En 2024, un tribunal du Delaware avait en effet annulé le plan de rémunération de Musk pour 2018, estimé à plus de 50 milliards de dollars, affirmant que le processus d’approbation par le conseil d’administration de Tesla était vicié et injuste envers les actionnaires. Musk a fait appel de cette décision en mars, affirmant que le juge de première instance avait commis de nombreuses erreurs juridiques en annulant cette rémunération record.
Sa participation dans le capital de la société passe à 15 %
Le nouveau plan d’attribution d’actions vise à augmenter progressivement le pouvoir de vote de Musk. Grâce à 96 millions de nouvelles actions, sa participation dans le capital de la société passerait en effet de 12,8 % actuellement à plus de 15 %. « Tout en reconnaissant que les activités entrepreneuriales et les intérêts d’Elon sont vastes et variés, nous sommes convaincus que ce nouveau plan constitue une incitation efficace pour Musk à rester chez Tesla », a déclaré le comité spécial du conseil d’administration.
Elon Musk devra payer environ 23 dollars par action, soit un montant total de 2,3 milliards, mais il recevra en échange un paquet d’actions qui, aux cours actuels, vaut environ 15 fois plus.
Le comité a également précisé que si les tribunaux du Delaware devaient rétablir intégralement l’attribution initiale de 2018, le nouveau plan serait annulé ou compensé, évitant ainsi une « double rémunération ». Les nouvelles actions ne seront acquises que si Elon Musk conserve un rôle exécutif clé au moins jusqu’en 2027.
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Le moment critique pour Musk
Tesla se trouve à un moment crucial : Musk, qui détient 12,8 % des actions et est le principal actionnaire, a déplacé son attention des véhicules électriques à bas prix vers les robotaxis et les robots humanoïdes, transformant de plus en plus l’entreprise en une société axée sur l’intelligence artificielle et la robotique, plutôt qu’en un simple constructeur automobile. Dans ce contexte, l’action Tesla a chuté de 23 % depuis le début de l’année, tandis que l’entreprise est confrontée à une baisse des ventes due à une offre de véhicules désormais obsolète, à une concurrence de plus en plus féroce et aux positions politiques de Musk, qui ont aliéné une partie de ses clients potentiels.
Pour aggraver la situation, s’ajoutent les réductions des incitations pour les véhicules électriques décidées par le gouvernement américain. Lors de la conférence téléphonique sur les résultats du mois dernier, Musk a admis que la suppression des subventions pourrait entraîner « quelques trimestres difficiles » avant que l’entreprise ne commence à percevoir des revenus significatifs provenant des logiciels et des services liés à la conduite autonome, prévus pour la fin 2026.
Selon des données publiées en exclusivité lundi par S&P Global Mobility à Reuters, la fidélité à la marque Tesla a chuté depuis que Musk a déclaré son soutien à Donald Trump à l’été 2024.
Enfin, Tesla doit faire face à une concurrence de plus en plus féroce de la part des constructeurs automobiles traditionnels tels que General Motors et Hyundai. Le cybertruck, seul nouveau modèle lancé par Tesla depuis 2020, s’est révélé être un échec, malgré les prévisions de Musk qui tablait sur des centaines de milliers d’unités vendues chaque année. Vers 16 heures le lundi 4 août, l’action s’échangeait à 311,22 dollars, en hausse de 2,8 %.