
Décote excessive des banques européennes par rapport aux États-Unis
Par rapport aux établissements de crédit américains, en particulier, la décote avoisine les 50 %, même si le ROE (rendement des capitaux propres) des banques européennes a dépassé celui des banques américaines pour la première fois depuis 2010. Comment expliquer ce phénomène ?
Le secteur bancaire européen a enregistré une croissance spectaculaire de ses revenus et de ses bénéfices : depuis 2022, le bénéfice par action a triplé, tandis que les multiples n’ont pas eu le temps de s’ajuster.
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Amélioration des marges attendue au second semestre 2025
Pour le second semestre, les fondamentaux laissent présager des résultats positifs. Selon les dernières données de la BCE, les volumes de dépôts continuent en effet d’augmenter, tandis que la répartition entre dépôts à terme et dépôts s’améliore. De plus, la rémunération des comptes à terme diminue. Cela laisse présager une amélioration des marges sur les dépôts et donc des marges d’intérêt nettes.
Les taux de la BCE devraient se stabiliser entre 1,5 % et 2 %, un niveau qui reste accommodant et devrait réduire le risque de détérioration du crédit. « L’activité sur les marchés financiers semble également avoir bénéficié de volumes de négociation soutenus et de la volatilité, ce qui nous amène à prévoir des revenus élevés provenant des commissions », a ajouté l’expert. Le secteur devrait donc enregistrer de bons résultats, avec un ROE prévu pour 2025 supérieur à 11 %.
Rendement cumulé de 18 %
Le secteur est actuellement surcapitalisé (fonds propres de base supérieurs à 14,4 %) et la dynamique des bénéfices permet aux banques d’offrir des rendements en espèces élevés : les dividendes attendus et les rachats d’actions annoncés indiquent un rendement cumulé en espèces pour 2025-2026 d’environ 18 %.
À cela s’ajoute une croissance cumulée supplémentaire de 6 % du patrimoine tangible (bénéfices non distribués sous forme de dividendes ou de rachat d’actions). Il en résulte un ROI total de 24 % pour la période 2025-2026. Enfin, le secteur devrait bénéficier d’un contexte macroéconomique et politique plus favorable à l’Europe, même après l’entrée en vigueur de Bâle IV.
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Malgré cela, un paradoxe ironique persiste : d’après les sondages réalisés auprès des investisseurs, les participants déclarent être surpondérés sur les banques de l’UE, tandis que les données publiques sur les portefeuilles indiquent qu’ils sont légèrement sous-pondérés par rapport aux indices de référence, a fait remarquer M. Benamou, citant parmi les actions les plus intéressantes AIB : la valorisation du titre a été mise sous pression en raison des conséquences possibles des droits de douane sur le secteur pharmaceutique en Irlande.
A retenir, AIB est principalement une banque de détail qui bénéficie d’une croissance très robuste de son bilan et d’une dynamique de couverture structurelle.
La rentabilité sera soutenue par des courbes de taux plus pentues et par le réinvestissement des excédents de liquidités dans des obligations. Le ratio CET1 élevé de la banque, qui s’élève à environ 16 % et dispose d’une marge de croissance importante grâce aux titrisations, soutiendra des rendements de distribution leaders sur le marché. L’Irlande a vendu ses actions restantes en juin, éliminant ainsi le risque de surcapacité.
En revanche, le français Crédit Agricole est un exemple typique d’entreprise très diversifiée : assurance, gestion d’actifs, prêts spécialisés, banque d’investissement et forte franchise de détail. Son portefeuille de prêts à long terme devrait être progressivement renouvelé et sa contribution positive à la marge d’intérêt devrait augmenter. Le Crédit Agricole se négocie avec une décote de 30 % par rapport au secteur sur la base du multiple de capitalisation boursière 2025.
Quant à l’entreprise néerlandaise ING, elle affiche une croissance de ses revenus qui devrait bénéficier du cycle macroéconomique et de dynamiques géographiques spécifiques (en particulier en Allemagne). La croissance annuelle composée des revenus à moyen terme devrait être supérieure à 5 %, grâce à l’augmentation des parts de marché et à la pénétration accrue des produits à commissions.
Et si l’italien BPER se négocie avec une décote de 30 % par rapport au secteur et que Benamou s’attend à une réévaluation dans le sillage de la fusion avec la Banca Popolare di Sondrio, Fineco est une histoire de croissance réussie qui continue de surprendre avec une croissance régulière de son chiffre d’affaires à un chiffre.
Depuis le début de l’année, la société BPER a continué d’attirer un nombre croissant de clients. Avec une part de marché de 70 % dans le trading italien d’ETF et une structure de prix transparente, elle est bien placée pour bénéficier des tendances structurelles du marché de l’épargne.