Du 24 janvier à la fin du mois de mai, le plus grand exercice militaire organisé par l’OTAN depuis la fin de la guerre froide est en cours. Selon les experts de la guerre, il est plus urgent que jamais de déplacer rapidement les armes de l’OTAN vers l’Europe, conformément au plan d’action connu sous le nom de “Schengen militaire”, basé sur un projet mené par les Pays-Bas.

Toute tentative de négocier une trêve dans la guerre qu’Israël mène contre le Hamas, mais aussi contre les citoyens palestiniens, avec plus de 35 000 morts et un grand nombre d’otages israéliens capturés par le Hamas déjà morts ou avec peu de chances de rentrer chez eux, semble vaine. La Cour suprême fédérale américaine a autorisé Donald Trump à se présenter à l’élection présidentielle avec une surprenante unanimité, et donc aussi avec le vote favorable des juges, qui ne sont pas nommés par les républicains mais par les démocrates, bien qu’en minorité.

Un monde plein de menaces

La liste des menaces et des risques qui pèsent sur le monde d’aujourd’hui pourrait être encore longue, mais ce qui a déjà été décrit suffit à nous faire prendre conscience de la situation dramatique dans laquelle se trouvent l’Occident et l’Orient, et surtout de l’importance cruciale pour le Congrès de Pékin de se conclure par des décisions sages, en apaisant le climat d’incertitude qui règne même dans le plus grand pays du monde.

Ce qui devrait intéresser davantage les Européens, ce sont les manœuvres en cours de l’OTAN. Tout a commencé après le sommet de Vilnius l’année dernière. Depuis lors, l’OTAN s’efforce de mettre 300 000 soldats en état d’alerte permanent pour faire face à une attaque venant de n’importe quel côté. Pour la simple raison que le front que l’OTAN doit défendre n’a jamais été aussi grand depuis la fin de la guerre froide.

Mais même dans le domaine militaire, la bureaucratie domine, et depuis la guerre froide, les différentes forces armées en Europe sont embourbées dans des règles nationales, comme les exigences douanières, mais ont des difficultés avec les moyens de transport et la solidité des routes et des ponts par rapport, par exemple, au poids de l’appareil de défense.

La réorganisation a commencé en 2014, c’est-à-dire après l’annexion de la Crimée par la Russie. Mais ce n’est qu’en 2016 qu’un accord a été conclu entre l’OTAN et l’UE. Cela a donné naissance au plan d’action connu sous le nom de “Schengen Militaire”, qui découle du traité de Schengen facilitant la libre circulation au sein de l’UE, qui a débuté en 1958 lorsque l’Allemagne, la France et les Pays-Bas ont accepté de supprimer progressivement leurs contrôles aux frontières et de garantir la libre circulation de tous les signataires, y compris les citoyens d’autres pays de l’UE.

Les inquiétudes de la Russie

La difficulté de la mise en œuvre du Schengen Militaire résidait dans le budget requis, pour lequel la Commission européenne avait alloué 6,5 milliards d’euros afin de mettre en œuvre les 95 projets nécessaires ; finalement, après discussion entre les États membres, le montant alloué a été de 1,7 milliard d’euros, à utiliser de 2021 à 2027.

L’alerte a été donnée par l’attaque de la Russie sur l’Ukraine et, naturellement, un plan global a été préparé, incluant la réforme réglementaire, la sécurité du système de transport, les corridors et les accords spécifiques. En janvier, l’UE a dû allouer 810 millions d’euros supplémentaires à des projets visant à faciliter le transport de troupes, d’armes et d’équipements. Tout cela en accord avec la Grande-Bretagne, les États-Unis, la Norvège et le Canada, c’est-à-dire les composantes de l’OTAN en dehors de l’Europe.

La Pologne, en coopération avec l’Allemagne et les Pays-Bas, s’est également engagée à créer des corridors pour le transit des troupes de l’OTAN à partir des ports de la mer du Nord. Les opérations sont supervisées par le général américain Ben Hodges, qui a ordonné que les troupes soient déplacées de Rotterdam à la frontière polonaise dans un délai maximum de 90 heures. En tout cas, moins de temps qu’il n’en faudrait aux Russes.

La guerre en Europe est toujours possible

Ces informations recueillies auprès de sources fiables, montrent sans équivoque que la guerre est toujours possible en Europe également. Nous devons donc nous demander ce que nous devons faire, au-delà de l’agitation (mais peut-être aussi du réalisme) de Macron et des autres facteurs négatifs concomitants, pour éviter la guerre, qui se propage maintenant avec plus ou moins d’acuité dans le monde. En partant du principe que la situation politique américaine est totalement hors de contrôle au moins jusqu’aux prochaines élections, qu’il en va de même pour le reste du monde occidental et que le sort du monde entier en dépend en grande partie, l’Europe et la France ne peuvent et ne doivent pas rester immobiles.

Le seul pays qui peut arrêter la Russie n’est certainement pas la Turquie, mais la Chine. Pour comprendre cela, il faut se rappeler que pendant des décennies et des décennies, les relations entre l’Union soviétique et la Chine ont été très mauvaises. Nous avions déjà mentionné que lors d’une interview de Deng Xiaoping, le meilleur père de la nouvelle Chine, tenaillée par la faim la plus noire, n’a pas hésité à dire que le chef de l’URSS de l’époque, Nikita Khrouchtchev, n’avait pas apporté la moindre aide à la Chine, bien au contraire.

L’alliance entre les deux grands pays communistes n’a vu le jour qu’après que le président Barack Obama a imposé des sanctions économiques à la Russie à la suite de l’annexion de la Crimée, qui fait aujourd’hui partie de l’Ukraine. Dans son discours prononcé il y a 22 ans à l’université de Stanford, Obama a résolument fait amende honorable en déclarant ouvertement qu’il avait ignoré le fait que 85 à 90 % de la population de Crimée était russe.

Depuis les sanctions, la Russie et la Chine ont pris l’habitude de se rencontrer tous les mois, alternativement à Pékin et à Moscou, pour prendre des décisions importantes, comme le fait de ne plus régler leurs échanges en dollars, mais dans leurs monnaies respectives, ou encore la réalisation de grands projets aéronautiques et l’échange régulier d’informations technologiques. Parallèlement, une sorte de stratégie anti-américaine et donc anti-européenne a également repris…