
Surprises probables dans les résultats trimestriels
Actuellement, le consensus s’attend à ce que la croissance annuelle du BPA tombe à 8 % aux États-Unis (4,5 % hors actions technologiques) et à 0 % en Europe. Et ce, malgré des indices PMI à leur plus haut niveau depuis le deuxième trimestre 2024 et un PIB américain en passe d’atteindre 4 % (au deuxième trimestre, l’économie américaine a enregistré une accélération significative de 3,8 % en glissement annuel).
Dans le même temps, les taux de change devraient encore peser sur l’Europe, mais probablement moins qu’au deuxième trimestre de cette année, précise M. Cau. « Ainsi, à notre avis, il y a place pour des surprises positives, mais pas sans dispersion, avec des marchés à leur plus haut niveau et encore beaucoup de polarisation entre les gagnants et les perdants ». Bien entendu, tous les commentaires sur l’impact des droits de douane américains, la monétisation/révolution de l’IA et la confiance des consommateurs seront suivis de près.
La réévaluation des multiples de capitalisation
La majeure partie de la hausse des actions depuis le début de l’année provient de la réévaluation des multiples de capitalisation boursière, plus importante aux États-Unis, à 23x, mais également soutenue par une dynamique plus positive des bénéfices par action. « Le ratio cours/bénéfice en Europe est plus faible, à 14x, mais les estimations de croissance des bénéfices par action pour 2025 ont été ramenées à 0 % et les révisions sont toujours négatives », précise M. Cau.
Les prévisions pour 2026 sont plus élevées, à 12 %, compte tenu d’une base de comparaison plus favorable. « Si ces estimations se confirment, elles pourraient entraîner une nouvelle réévaluation des multiples P/E en Europe, qui semble avantageuse par rapport à d’autres régions », prévoit le stratège de Barclays, qui table sur une croissance du bénéfice par action de 8 % pour 2025, bien qu’inférieure à l’estimation consensuelle.
Une plus grande dispersion attendue entre les valeurs cycliques
Les valeurs cycliques européennes ont surperformé les valeurs défensives de 8 % depuis les creux postérieurs au « Liberation Day ».
« La croissance des bénéfices par action en 2025 devrait provenir principalement des valeurs défensives et financières, tandis que les valeurs cycliques seront freinées par les secteurs discrétionnaires et des matériaux de base », souligne l’expert de Barclays.
En revanche, s’attend à ce que les valeurs cycliques mènent la reprise des bénéfices en 2026, mais reconnaît que cela se reflète déjà en grande partie dans leurs valorisations. La dispersion, c’est-à-dire la différence entre les gagnants et les perdants, devrait rester élevée, et M. Cau voit encore un certain potentiel de reprise pour les exportateurs et certains secteurs cycliques à la traîne, tels que les titres du secteur du luxe.
Qui seront les gagnants et les perdants des résultats du 3ème trimestre 2025 ?
Les secteurs financiers diversifiés, les loisirs, les logiciels, les biens de première nécessité, la santé et les services aux entreprises sont tous des secteurs qui ont sous-performé en termes de bénéfices et pourraient donc se redresser si les chiffres du troisième trimestre confirment les attentes. D’une manière générale, « la variation moyenne implicite des bénéfices est actuellement de 4,5 %, proche des sommets atteints ces deux dernières années et supérieure aux variations enregistrées au cours des derniers trimestres », observe M. Cau.
Plus précisément, les variations implicites sont plus élevées pour les secteurs de l’industrie, des biens non essentiels et de la finance, tandis qu’elles sont relativement modérées pour les technologies, les télécommunications et l’immobilier. « Nos analystes sont plus optimistes quant aux bénéfices des secteurs financiers diversifiés, des services pétroliers, des banques, des assurances, de l’immobilier, des logiciels, des services publics, des mines, de la défense, des services aux entreprises, du luxe et des technologies médicales. Ils sont plus prudents quant à ceux des matériaux de construction, des biens d’équipement, des transports, de l’automobile, du papier et de l’emballage et des boissons », ajoute l’expert de Barclays.
Plus précisément, parmi les sociétés cotées à l’indice Stoxx Europe 600, ce sont respectivement les secteurs de l’industrie, des technologies et de la finance qui devraient se démarquer au troisième trimestre 2025, avec une croissance annuelle des bénéfices par action de 4,3 %, 1,1 % et 0,4 %. Les services publics affichent la plus mauvaise performance avec -9,9 %, suivis par les banques avec -5,2 %, les énergétiques avec -4,6 %, les biens de consommation non essentiels avec -3,8 % et les matériaux de base avec -3,6 %.
Il convient de surveiller la volatilité des bénéfices, qui met en évidence Abb, Seb et Handelsbanken comme les actions les plus abordables, tandis qu’Orange, Heineken et Akzo Nobel apparaissent relativement plus coûteuses.