
« Les risques d’inflation semblent actuellement sous contrôle, mais en 2026, il n’est pas certain qu’ils resteront faibles, notamment parce que le nouveau gouverneur de la FED pourrait poursuivre la baisse des taux malgré une économie en croissance », explique Mme Toschi.
Bulle ou pas bulle ?
Une autre inconnue pour les marchés provient de l’IA, qui a progressé cette année et a entraîné la remontée des indices boursiers, laissant les investisseurs confrontés à la crainte d’une bulle. Le poids des 10 premières sociétés du S&P 500 a atteint 45 %, mais les bénéfices ont également augmenté de 34 %.
« Dans ce contexte, il est important de gérer avec prudence la concentration sur le secteur technologique américain. Les valorisations sont moins extrêmes que lors de la bulle Internet de 2000 et les bénéfices les soutiennent, mais les investissements commencent à affecter les flux de trésorerie et les périodes d’expansion des dépenses d’investissement ont souvent la fâcheuse tendance à se transformer en phases de contraction », ajoute M. Toschi. « Et la demande finale reste la principale source d’incertitude », poursuit M. Toschi.
On peut également se demander si les grandes entreprises technologiques qui sont aujourd’hui au sommet de leur art pourront rester gagnantes dans les années à venir.
Par exemple, depuis début 2023, Nvidia a largement dépassé les estimations trimestrielles de revenus et de bénéfices, même si cette année, l’écart par rapport aux attentes s’est atténué. Tout cela, résume M. Toschi, « indique qu’une déception importante par rapport aux attentes pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du secteur de l’IA, avec un impact également sur la croissance économique. À ce jour, la technologie américaine reste donc convaincante, mais il convient de l’aborder avec prudence en gardant à l’esprit les alternatives de diversification au niveau mondial ».
Mot d’ordre : diversification
D’autant plus que, comme le souligne la perspective du groupe, la diversification régionale a porté ses fruits cette année grâce à l’affaiblissement du dollar : malgré la reprise, le marché boursier américain a rendu un peu plus de 5 % en tenant compte du rendement total en euros, contre 18 % pour l’Europe, voire 105 % pour les titres européens de la défense.
Il convient également de noter que la plupart des marchés boursiers sont chers à l’échelle mondiale, à commencer par les États-Unis, mais certains sont moins chers que d’autres, comme la Chine, le Japon et l’Europe. C’est précisément vers ces régions que JP Morgan se tourne pour équilibrer son exposition à la bourse américaine.
« Les bénéfices européens sont désormais appelés à croître et, pour la Chine, le choix du pays de miser sur le secteur technologique doit être considéré avec intérêt. Les marchés émergents et la Chine peuvent offrir une exposition à la technologie. Quant au Japon, les perspectives de bénéfices sont solides, même si le yen reste le principal facteur de risque », ajoute Mme. Toschi.
Les marchés privés peuvent constituer une autre source de protection des portefeuilles : « Il ne faut pas les craindre », affirme M. Toschi.
Les actifs qui offrent la meilleure protection
En substance, si les principaux risques de 2026, à savoir l’inflation et une forte correction des titres technologiques américains, devaient se concrétiser, prévient M. Toschi, « il faudrait inclure dans le portefeuille, en cas de flambée inflationniste, des actifs réels, des indices boursiers fortement exposés aux matières premières, tandis qu’en cas d’inflation structurelle, il vaudrait mieux miser sur l’immobilier, les obligations indexées sur l’inflation et l’or. Avec une bulle des actifs technologiques, il convient de privilégier les obligations de haute qualité et à long terme, telles que les T-Bonds américains et les secteurs défensifs ».



