
Et comme 60 % des revenus de l’indice européen proviennent des exportations à l’étranger, l’impact sur la demande n’est pas négligeable. Pour cette raison, le consensus du marché s’attend désormais à une baisse du bénéfice par action (BPA) de 1 % en 2025, contre +8 % prévu en début d’année. En outre, souligne le rapport de Goldman Sachs, les valorisations des entreprises européennes ne sont plus aussi avantageuses par rapport à la moyenne historique. Par conséquent, une approche sélective reste la meilleure stratégie.
Plus d’Europe dans le portefeuille
Bien que les flux vers les actions européennes aient repris au cours de l’année dernière, le positionnement à long terme des investisseurs reste modéré. Les sorties enregistrées entre 2022 et 2024 dépassent largement les entrées de capitaux en 2025. Toutefois, étant donné que 40 % des portefeuilles d’actions des investisseurs nationaux sont exposés aux actions américaines, contre 15 % en 2009, des repositionnements de portefeuille pourraient avoir lieu dans une optique de diversification.
Avec un dollar plus faible et un marché américain très cher et concentré sur quelques grandes valeurs (principalement technologiques), Goldman Sachs estime qu’il existe une opportunité intéressante de rééquilibrer les portefeuilles, c’est-à-dire d’augmenter la part des actions européennes par rapport aux actions américaines.
C’est pourquoi l’objectif du Stoxx600 a été relevé de 5 % à 580 points, ce qui implique une hausse de 6,2 % de l’indice par rapport aux cotations actuelles.
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Goldman Sachs privilégie les titres « value » aux titres « growth ».
Les dynamiques macroéconomiques qui ont conduit à la surperformance des titres « growth » par rapport aux titres « value » depuis la crise financière mondiale jusqu’à aujourd’hui ont changé.
En effet, elles semblent s’être inversées. Les entreprises qui bénéficiaient de bénéfices libellés en dollars – et donc de la croissance économique américaine et de l’appréciation du billet vert – et celles exposées à la demande chinoise avaient tendance à mieux se porter. Aujourd’hui, en revanche, le dollar est en baisse, la croissance américaine ralentit, les barrières commerciales se sont accrues et l’administration Trump fait pression pour obtenir une baisse des prix des médicaments aux États-Unis.
En outre, les relations entre l’Europe et la Chine ont radicalement changé. Si Pékin était auparavant considérée comme une économie à fort potentiel de croissance qui stimulait la demande de biens et de services européens, elle est désormais devenue un système concurrentiel qui exporte la déflation. Cette dynamique est particulièrement évidente dans les secteurs de l’automobile et de la chimie.
Les analystes de Goldman estiment que ces facteurs ne sont pas transitoires. Malgré la dévaluation et la baisse des prix, ils ne s’attendent donc pas à ce que les actions de croissance redeviennent les protagonistes de la reprise en Europe.
Un mélange de secteurs cycliques et défensifs
Les analystes du géant financier américain recommandent un mélange de secteurs cycliques et défensifs, avec une préférence pour les secteurs cycliques exposés au marché intérieur. Les secteurs cycliques exposés à l’international devront quant à eux faire face à des vents contraires : hausse des droits de douane et déflation en provenance de Chine. En résumé, Goldman Sachs reste surpondéré sur les banques, la technologie et la distribution, tandis qu’il est sous-pondéré sur l’automobile, la chimie, les matières premières de base et l’énergie.