
Il s’agit d’une part supérieure à celle qui avait été décidée dans un accord précédent concernant d’autres semi-conducteurs de Big Tech, lorsque le géant américain et son concurrent AMD-Advanced Micro Devices avaient accepté de verser à l’administration américaine 15 % des revenus générés par les ventes en Chine. Dans son message, Trump a précisé que le feu vert aux exportations de Nvidia vers la Chine concernera les semi-conducteurs H200, mais pas les plus avancés du géant, à savoir les puces Blackwell et Rubin.
L’attaque de Trump contre l’ancien président américain Joe Biden
Le président américain n’a pas manqué d’attaquer son prédécesseur Joe Biden :
« L’administration Biden a contraint nos GRANDES ENTREPRISES à dépenser des MILLIARDS DE DOLLARS pour fabriquer des produits « dégradés » dont personne ne voulait : une idée désastreuse qui a ralenti l’innovation et nui aux travailleurs américains. »
Il convient en effet de rappeler que Nvidia avait auparavant créé une puce moins puissante, appelée H20, afin de se conformer aux règles précédemment imposées par le gouvernement fédéral américain. Les livraisons de ces puces ont ensuite été interrompues en Chine cette année, après que le gouvernement de Pékin ait ordonné aux entreprises chinoises locales de cesser de les acheter, en raison de menaces présumées pour la sécurité.
À présent, avec le revirement de Trump, comme l’a souligné George Chen, co-président de The Asia Group, à CNBC, « le H200 de Nvidia pourra aider plusieurs développeurs chinois d’intelligence artificielle à améliorer leurs modèles, rendant la puce beaucoup plus utile et efficace que le H20. »
La réaction des actions Nvidia a été positive, clôturant la séance d’hier en hausse de 1,72 %, à 185,55 dollars, et progressant de plus de 2 % dans les échanges après la clôture de Wall Street, pour atteindre 189,90 euros. Chen a souligné que les exportations de puces désormais autorisées par Trump confirment l’amélioration des relations commerciales entre Washington et Pékin, en vue de la visite de Trump en Chine prévue en avril prochain. La prudence est toutefois de mise. « Nvidia dispose d’une bonne fenêtre temporelle pour vendre le H200, mais cela ne durera pas… éternellement », a averti l’expert.
Des puces Nvidia à la Chine ? « Une grave erreur stratégique »
Certains ont également souligné que la décision de Trump n’était pas judicieuse pour les États-Unis, à un moment où la guerre des puces entre les deux puissances mondiales voit la Chine faire des progrès considérables. Dans un article publié sur X, Chris McGuire, chercheur principal de la division Chine et technologies émergentes du Council on Foreign Relations, a rappelé que « la Chine continuera à faire tout ce qui est en son pouvoir pour réduire sa dépendance vis-à-vis des puces IA des États-Unis, tout en conservant l’accès aux semi-conducteurs américains ».
Le processus de désengagement progressif des approvisionnements américains prendra du temps, car la Chine ne sera pas en mesure de produire des puces plus avancées que les H200 de Nvidia avant au moins le quatrième trimestre 2027. Cependant, la décision de Trump « empêche les États-Unis de bénéficier de leur plus grand avantage sur la Chine en matière d’IA ». Tout cela, avec une décision qui représente « un changement radical dans la politique des États-Unis et une grave erreur stratégique », a observé McGuire.
Rush Doshi, professeur adjoint à l’université de Georgetown, partage cet avis. Toujours sur la plateforme X, il a rappelé que « la capacité de calcul est notre principal avantage » et qu’à l’heure actuelle, la Chine est déjà en avance sur les États-Unis dans les domaines de l’énergie électrique, de l’ingénierie et dans d’autres secteurs. En autorisant Nvidia à exporter ses puces avancées H200, a averti Doshi, « nous augmentons les chances que le monde s’appuie plutôt sur l’IA chinoise ». Et que la Chine finisse par remporter la guerre de l’IA, toujours en cours avec les États-Unis, malgré la ligne plus souple adoptée par Trump envers Pékin.



