
Inflation en baisse
Les données, paramètres cruciaux à respecter pour construire le chemin vers la monnaie unique, suggèrent que l’inflation tombera à un niveau compatible avec l’adoption de l’euro d’ici janvier, ouvrant ainsi la voie à l’utilisation de la monnaie par le pays, probablement dès le 1er janvier 2026.
Cette question est cruciale pour l’avenir de la nation et met en lumière des aspects économiques et politiques d’une importance vitale dans le contexte d’une « guerre froide » ravivée – ou d’un retour à la rivalité entre la Russie et l’Occident – dans lequel nous vivons aujourd’hui. Les Bulgares pro-européens considèrent, sans surprise, l’adhésion à la zone euro et à l’espace Schengen comme un jalon géopolitique pour ancrer fermement la Bulgarie, le pays de l’UE dont l’opinion publique est la plus pro-russe, dans la sphère d’influence occidentale.
Selon des sondages récents, l’opinion publique reste divisée sur l’introduction de l’euro. Par ailleurs, le parti radical pro-russe Vazrazhdane (Renaissance) a mené une campagne vigoureuse contre les projets d’adhésion de la Bulgarie à la zone euro.
La Bulgarie adoptera l’euro dans les conditions suivantes
En décembre 2024, l’inflation annuelle moyenne en Bulgarie était de 2,6 %, approchant ainsi le seuil d’éligibilité à l’adoption de la monnaie unique. Selon le traité de Maastricht, le point de référence valable pour l’ensemble de la zone euro prend la moyenne des trois pays ayant l’inflation la plus basse (par définition « la meilleure ») – dans ce cas, exactement 1,0 % – et ajoute 1,5 point, de sorte que le point de référence de décembre indiquait 2,5 %, la Bulgarie étant encore déséquilibrée de 0,1 %, écrit la note de la banque centrale.
En ce sens, en décembre 2024, le critère n’était pas entièrement respecté par le pays, bien qu’il soit très proche du seuil idéal. La Bulgarie parvient donc à maîtriser l’inflation, mais le déficit budgétaire reste un défi majeur. Le ministère des finances a fait état d’un déficit budgétaire de 9 milliards d’euros depuis le mois d’août, soit environ 8 % du PIB, comme le rapporte Euractiv.
Ce déficit est dû à l’augmentation des dépenses liées aux retraites, aux salaires des militaires et des policiers, ainsi qu’à d’autres engagements budgétaires. Le gouvernement intérimaire a promis d’équilibrer le budget avec un déficit de 3 %, ce qui nécessiterait une augmentation significative des recettes. Les mesures proposées comprennent une taxe unique sur les bénéfices extraordinaires des banques, des droits d’accise plus élevés sur l’alcool et le tabac, des amnisties fiscales étendues et d’autres initiatives.
La Bulgarie est donc sur la voie de l’euro, mais l’objectif n’est pas encore totalement atteint. Bien que l’infrastructure technique nécessaire à l’adhésion à la zone euro soit en place, le gouverneur de la banque centrale bulgare a prévenu que la fenêtre d’opportunité pourrait se refermer. « Les systèmes de paiement, d’information, de comptabilité et de statistiques de la Bulgarie sont tout à fait prêts pour les opérations de la zone euro. Nous sommes également prêts pour le processus d’échange de devises. Nous imprimons des billets de banque en euros depuis quatre ans et nous produisons actuellement des lots tests de pièces de monnaie bulgares en euros », a-t-il ajouté.
La ministre des finances, Temenuzka Petkova, a déclaré que la Bulgarie ne pouvait pas laisser passer l’occasion d’entrer dans la zone euro qui se profilait à l’horizon. D’ici la fin du mois de janvier, les demandes de rapports extraordinaires sur la convergence des critères économiques et financiers, tels que souhaités par Bruxelles et Francfort, doivent être soumises.
« Les politiciens doivent s’assurer que la décision finale du Conseil européen soit prise d’ici 2025. La date précise pour l’adoption de l’euro suit généralement six mois après cette décision », a rappelé M. Radev.
2025 sera donc une année décisive pour l’entrée de la Bulgarie dans la zone euro.