
En termes tendanciels, c’est-à-dire par rapport au deuxième trimestre 2024, le PIB de la zone euro a augmenté de 1,4 %, tandis que celui de l’UE dans son ensemble a enregistré une hausse de 1,5 %. Ce tableau suggère une phase de ralentissement cyclique pour l’économie européenne, avec des dynamiques différenciées entre les principaux pays membres.
Les mois d’avril à juin ont été marqués par un ralentissement généralisé dans l’Union européenne, avec une croissance faible et caractérisée par de fortes divergences nationales. Alors que la France surprend avec une expansion supérieure aux attentes, l’Italie et l’Allemagne enregistrent à nouveau des valeurs négatives, signalant des difficultés structurelles persistantes.
Avec une inflation qui n’est pas encore totalement maîtrisée et une politique monétaire restrictive qui limite la relance de la demande, le chemin vers une croissance soutenue semble complexe. Les prochains mois seront déterminants pour comprendre si la zone euro parviendra à entrer dans une phase de reprise plus solide ou si elle devra faire face à de nouvelles turbulences économiques.
Allemagne : le PIB en baisse mais la demande intérieure résiste
L’Allemagne, première économie de la zone euro, a enregistré une contraction de 0,1 % de sa croissance au deuxième trimestre, après une révision à la hausse du premier trimestre à +0,3 %. Selon Destatis, le PIB désaisonnalisé et corrigé des variations de prix est resté inchangé en glissement annuel. En revanche, le PIB révisé pour tenir compte des effets calendaires affiche une croissance tendancielle de 0,4 %.
L’économie allemande a été freinée par les investissements en équipements et en construction, en baisse par rapport au trimestre précédent. Les dépenses de consommation, tant publiques que privées, ont en revanche partiellement soutenu la demande globale.
A lire également : PIB mondial, définition et tendances
La France dépasse les attentes
À contre-courant du ralentissement de la zone euro, la France a connu une accélération de sa croissance au deuxième trimestre 2025, avec une hausse du PIB de 0,3 %, après +0,1 % au premier trimestre. Ce chiffre a dépassé les attentes des analystes, qui tablaient sur une croissance limitée à 0,1 %.
Toutefois, la structure de la croissance révèle certaines fragilités. Selon l’Insee, la demande intérieure finale (hors stocks) n’a pas contribué à la croissance, tandis que la consommation des ménages n’a affiché qu’une légère reprise (+0,1 % après -0,3 %) et que les investissements bruts en capital fixe ont continué de baisser (-0,3 % après -0,1 %).
Le commerce extérieur a continué de peser négativement sur le PIB (-0,2 point), malgré une timide reprise des exportations (+0,2 %) et une accélération des importations (+0,8 %). Les stocks, en revanche, ont apporté une contribution positive (+0,5 point). Sur une base annuelle, l’économie française a progressé de 0,7 %.