Microsoft mise sur l’Allemagne pour le développement de l’intelligence artificielle en Europe, Google sur la France. Les deux grandes entreprises technologiques ont annoncé leurs nouveaux projets sur le Vieux Continent ce jeudi 15 février.

Microsoft, plus de 3 milliards pour l’infrastructure de l’IA en Allemagne

Brad Smith, président de Microsoft, a annoncé les dernières nouvelles lors d’une conférence de presse avec le chancelier Olaf Scholz à Berlin : l’entreprise investira 3,2 milliards d’euros pour moderniser les centres de données en Allemagne, en particulier en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et autour de Francfort.

Le gouvernement de M. Scholz entend faire de l’Allemagne un pôle technologique européen majeur et a accordé de généreuses subventions à des entreprises du secteur, telles que les fabricants de puces Taiwan Semiconductor Manufacturing, qui commencera à construire sa première usine en Allemagne en 2024 avec un investissement total de plus de 10 milliards d’euros, et Intel, qui investira environ 30 milliards d’euros. Dans le cas de Microsoft, en revanche, il n’y aurait pas d’aide d’État.

Google, le pari de l’IA française

La big tech de Mountain View, qui avait déjà annoncé en janvier un investissement d’un milliard d’euros pour un centre de données au Royaume-Uni, a choisi la France pour ouvrir – à Paris – un centre de recherche en intelligence artificielle qui accueillera environ 300 scientifiques.

“Paris est un centre mondial d’innovation et un aimant pour les talents technologiques”, a déclaré Sundar Pichai, PDG d’Alphabet, lors de la présentation du projet.

La France peut compter sur un champion national de l’intelligence artificielle – Mistral, évalué à 2 milliards de dollars en décembre – et se pose en candidate pour contester la domination des grandes entreprises technologiques américaines. L’effort en matière d’IA est soutenu par l’État par l’intermédiaire de la BPI, la CDP française, qui a souscrit une partie du premier tour de table de Mistral à l’été 2023. En outre, la BPI elle-même a débloqué 50 millions d’euros pour soutenir les start-ups actives dans le domaine de l’IA générative.