Si l’on sait que les banques ont pour objet entre autres d’accorder des prêts de différentes natures aux particuliers et aux professionnels, il leur arrive également de se prêter de l’argent entre établissements bancaires. Là aussi, ces dépôts supposent un taux d’intérêt moyen, exercé dans l’ensemble de la Zone Euro qui s’appelle l’Euribor.

L’Euribor, c’est quoi ?

La monnaie unique, l’euro, devant être introduite le 1er janvier 1999, il fallait un indice qui permette le prêt entre banques, au sein de la zone Euro, pour remplacer le Taux Interbancaire Offert à Paris, alias le TIOP. L’Association Cambiste Internationale (ACI) et la Fédération Bancaire Européenne (FBE) initient en 1997 l’Euribor qui sera publié l’année suivante, le 31 décembre 1998.

Si on peut le connaitre aussi sous le nom de Taux Interbancaire Offert en Euros (TIBEUR), l’Euro Interbank Offered Rate est surtout connu sous l’abréviation d’Euribor. L’Euribor servait initialement à calculer les intérêts applicables par les banques européennes si elles étaient amenées à se prêter de l’argent entre elles. On se basait donc sur des spéculations.

Certains traders ont délibérément manipulé le taux de l’Euribor, pendant plusieurs années (entre 2005 et 2009), ce qui a créé un scandale. Après une enquête, la Commission Européenne avait été obligée de sanctionner différents établissements bancaires impliqués.

Pour que cela ne soit plus possible, l’EMMI décide de modifier le calcul de l’Euribor en 2015 avec une effectivité en janvier 2022. On ne parle plus de données déclaratives, mais d’une méthodologie hybride.

L’Euribor exprime désormais les transactions réelles effectuées par les banques du panel européen pour gagner en transparence, mais aussi en force. On se sert de cet indice pour de nombreux produits financiers comme les hypothèques de biens immobiliers, les comptes d’épargne, le Livret A (tout au moins jusqu’à 2016) ou encore pour calculer le taux révisable d’un prêt immobilier.

Comment est calculé l’Euribor ?

Calcul EuriborL’Euribor étant censé être un indice référentiel, on se base sur un panel de 18 banques (considérées ici comme des organismes de crédit), réalisant des opérations de grande envergure dans la zone Euro. Elles peuvent en faire partie ou se trouver dans des pays hors de la Zone Euro, mais dans laquelle elles effectuent des transactions importantes et régulières.

Les apports des banques (donc des transactions réelles depuis la réforme) permettent d’établir un taux représentatif de ce qui se passe au niveau interbancaire.

Euribor 3 mois, 6 mois, 12 mois…

Toujours dans un souci de transparence mais aussi pour être le plus représentatif possible, l’EMMI (Institut Européen des Marchés Monétaires) se charge de calculer et de diffuser ce taux chaque jour à 11 heures, sauf certains jours fériés. l’Euribor peut se trouver en différents stades de maturité : 1 semaine, 1 mois, 3 mois, 6 mois et 12 mois.

Ce calcul n’est possible que si des transactions réelles sont effectuées. Quand ce n’est pas le cas, l’EMMI reprend le calcul initial (sur des estimations, comme avant 2015). Même si un blocage des marchés n’est jamais à souhaiter, mais est toujours possible, l’EMMI prendrait alors la décision de communiquer sur le taux de la veille.

L’€STER (qui fait suite à l’Eonia) ; ayant lui aussi subi des manipulations de la part de certains traders ; se voit appliquer désormais la même logique de calcul, pour éviter tout problème.

Comment a évolué l’Euribor au fil des années ?

Ce sont la FBE et l’ACI qui avaient, ensemble, choisi un panel d’établissements bancaires au sein de la zone Euro, se basant sur leur niveau d’activité. Ces derniers devaient répondre à certaines obligations, comme le fait d’être transparents quant au volume de prêts octroyés à d’autres banques, le taux moyen appliqué ou encore communiquer sur l’efficacité de cet indice de référence.

Initialement, l’Euribor publiait sur 13 maturités, sans compter l’Euribor 1 semaine, jusqu’à 2015 où cela est passé à 15 (2 et 3 semaines). Toutes, cependant, selon l’EBA (l’Autorité Bancaire Européenne) n’étaient pas forcément judicieuses. Aussi, en janvier 2013, il a été demandé de se limiter à publier celles qui étaient les plus utilisées. Cela a été effectif quelques mois plus tard, en novembre, avec le retrait de plusieurs d’entre elles.

Les diffusions pour l’Euribor 2 semaines, 2 et 9 mois ont encore été enlevées à la fin de l’année 2018, ne laissant plus que celles que l’on retrouve aujourd’hui (5 maturités au total).

En fonction des différentes maturités, on peut constater une variation qui s’exprime en points de base (PDB), sachant qu’1% correspond à 100 PDB. Ainsi, par exemple, entre le 17 novembre et le 18 novembre 2022, on peut constater un écart de -1.2 PDB sur un Euribor 1 mois et un écart de +0,3 PDB sur un Euribor à 12 mois.