On pourrait dire en préambule que les français sont les champions de l’épargne. Certaines années sont plus représentatives que d’autres, à l’instar de 2019 mais aussi 2020. En effet, pendant les périodes de confinements à cause de la pandémie de Covid-19, ce ne sont pas moins de 100 milliards d’euros qui ont été épargnés et donc mis sur différents produits financiers.

Justement, la diversité de ces produits peut laisser indécis, au moment de choisir. Faut-il d’ailleurs choisir ou est-il plus judicieux de diversifier son capital ? C’est pour tenter de répondre à ces questions que nous avons élaboré ce guide complet. Descriptif de chaque type de livret ou encore des comptes épargne, vous aurez toutes les clés en main pour prendre la bonne décision.

Quels sont les livrets traités dans ce guide ?

Nous nous sommes basés sur les produits préférés des français ; c’est-à-dire les livrets, les comptes et les plans d’épargne. Pourquoi cette préférence alors qu’assurément, ce ne sont pas les produits les plus rentables ? Tout simplement parce que beaucoup d’épargnants privilégient la sécurité et la minimisation des risques.

Ce sont en outre, généralement des produits qui n’exigent pas une durée de détention trop excessive. Il est donc possible (pour certains d’entre eux) de profiter de son argent en cas de besoin, ce qui ne serait pas le cas (ou plus préjudiciable, ne serait-ce qu’au niveau fiscal), d’une assurance-vie par exemple. Même si l’on peut trouver désormais des produits d’épargne solidaire ou encore collective, nous ne traiterons ici que l’épargne dite classique.

Livrets d’épargne et leur fonctionnement

Livrets d'épargne

Qu’est-ce qui caractérise ce produit financier ? C’est un produit d’épargne qui est réglementé par l’Etat pour plus de simplicité, afin de la rendre accessible au plus grand nombre. Le but, en ouvrant un Livret est de générer des intérêts sur les sommes régulièrement placées.

Même s’ils sont en général plafonnés, ils séduisent parce qu’ils sont défiscalisés à 100%. Les Livrets d’épargne ne sont donc pas des livrets bancaires qui sont, quant à eux, créés par les banques et ne sont pas fixes au niveau du taux, notamment.

Quel livret rapporte le plus ?

Pour vous aider à choisir votre livret d’épargne, nous avons résumé dans ce tableau, les différents taux de rémunération et plafonds de chacun des livrets d’épargne réglementés, que nous détaillerons ci-après.

LivretTaux brutTaux netPlafond
Livret A0,50 %0,50 %22 950 euros
LDDS0,50 %0,50 %12 000 euros
LEP1 %1 %7 700 euros
Livret jeuneMinimum 0,50 %Minimum 0,50 %1 600 euros

Livret A

Il est loin, le temps où le Livret A avait un taux de rendement intéressant. Le gel de son taux à 0,50% en 2020 ne l’empêche pourtant pas d’être le placement préféré des français. Selon l’Observatoire de l’Epargne Réglementée, 50 millions de livrets A étaient ouverts en 2017. Comment expliquer le succès de ce produit ?

C’est notamment parce que son ouverture est très simple. Une signature sur un contrat avec une banque suffit avec un premier dépôt minimum de 10 euros, et ce, même si l’on est mineur ou que le domicile fiscal ne se situe pas en France.

S’il est possible d’obtenir une carte de retrait, en plus de l’ouverture d’un Livret A, il ne remplace absolument pas le compte courant. Comme il est cumulable avec d’autres livrets d’épargne, son plafond de 22 950 euros, finalement importe peu. Ce montant est plus important, dans le cadre d’une association où il atteint alors 76 500 euros.

Au niveau des impôts, les intérêts générés et qui sont calculés deux fois par mois (le 1er et le 16) sont exonérés. S’il est simple à ouvrir, il ne pose pas non plus problème si on veut le clôturer.

Au choix, il suffit de se déplacer en agence bancaire pour le signaler ou d’envoyer un courrier (un recommandé avec accusé de réception est toutefois préférable, pour plus de sécurité).

Pourquoi ouvrir un livret A ?

C’est ce que l’on appelle une épargne de précaution : l’argent peut être utilisé au besoin et peut donc être retiré à tout moment. Pratique si l’on doit acheter une nouvelle voiture ou pour remplacer une machine à laver en panne.

Pour de nombreux épargnants, le livret A (à condition, bien entendu, de faire des dépôts réguliers) permet de se passer d’un crédit à la consommation qui supposerait un taux d’intérêt élevé. Par contre, du fait de son plafond ou à moins de clôturer d’autres produits, il ne permet pas d’acquérir sa résidence principale ou secondaire.

LDDS : Livret de Développement Durable et Solidaire

Avant, et ce, jusqu’en 2007, on le connaissait sous l’appellation de Codevi. Le LDDS présente de grandes similitudes avec le Livret A. Pas de prélèvements sociaux ou d’imposition sur les intérêts. Son taux est exactement le même (0,50%) et révisé selon la règle de la quinzaine.

Les retraits sont libres et on peut conserver toute sa vie un LDDS. On peut le clôturer tout aussi facilement que son confrère le Livret A. Alors, qu’est-ce qui le différencie de l’autre Livret ? Au contraire de ce dernier, seuls les mineurs autonomes ou émancipés peuvent en ouvrir un. Il faut en effet, dans ce cas, ne plus être rattaché au foyer fiscal de ses parents et disposer de sa propre source de revenus.

Le plafond du LDDS est aussi beaucoup plus bas : 12 000 euros.

Pourquoi ouvrir un LDDS ?

  • C’est une excellente opportunité pour épargner, tout en investissant dans des projets d’avenir liés à l’économie sociale et solidaire (économies d’énergie, PME…) ;
  • Besoin d’un peu d’aide financière quand on est un mineur émancipé ? Alors ce livret est clairement fait pour vous, car l’argent peut être retiré à tout moment.

LEP (Livret d’Epargne Populaire)

Epargner n’est pas réservé aux personnes aisées et le LEP le prouve. C’est un livret qui se destine aux personnes aux revenus modestes et qui se révèle plus rentable que ses deux concurrents (1% de rendement). Pour l’ouvrir, il ne faut déposer que 30 euros. Nombre de parts du foyer fiscal et plafonné au niveau des ressources perçues (année N-2), il faut se référer au revenu fiscal de référence pour savoir si vous pouvez prétendre à ce produit financier.

PEA gagner de l'argent

Par exemple, pour un foyer fiscal avec une part, le plafond de ressources à ne pas dépasser est de 19 977 euros. Pour 4 parts, cela monte à 51 981 euros. Les intérêts générés sont défiscalisés et le taux recalculé tous les 15 jours.

Le plafond est peu élevé (7 700 euros), mais cela constitue une épargne de précaution intéressante, qui permet d’acheter une petite voiture d’occasion ou de pouvoir se faire plaisir (partir en vacances, par exemple). Comme les deux autres livrets, il est possible d’en ouvrir deux au maximum par foyer fiscal.

Pourquoi ouvrir un LEP ?

Recourir au crédit quand on a des revenus modestes peut entrainer une situation d’endettement, voire de surendettement. Utiliser l’argent déposé régulièrement sur un LEP permet de trouver une alternative plus saine pour ses finances. Le premier dépôt est peu élevé et est à la portée de toutes les bourses, même les plus modestes.

En versant même de petites sommes chaque mois ou quand on le peut, on se constitue facilement une épargne de précaution, d’autant qu’il est possible de le garder ouvert sans délai de prescription.

Livret Jeune

C’est sans doute le premier produit bancaire qu’un jeune de 12 à 25 ans peut piloter, pour peu qu’il reçoive un peu d’aide de ses parents, sans doute. Il est possible avec lui d’avoir une carte de retrait. Attention, pour retirer de l’argent, cela se passe différemment en fonction de l’âge du détenteur du livret. Une personne majeure peut décider de faire des retraits quand bon lui semble.

Sauf avis contraire du représentant légal à ce sujet, un enfant âgé de 16 à 18 ans peut retirer de l’argent de son livret. Par contre, entre 12 et 16 ans, l’accord du représentant légal est obligatoire. Il faut pour ouvrir ce livret, outre le fait de respecter la fourchette d’âge, résider en France. Un seul livret peut être ouvert par personne et on peut le cumuler avec d’autres, si on le souhaite (Livret A, LDDS, par exemple).

Pas d’imposition sur ce qu’il rapporte (intérêts) et son taux est révisé tous les 15 jours également.

Petite particularité d’ailleurs en ce qui le concerne : ce sont les banques qui décident du montant du taux du Livret Jeunes, mais il ne peut pas descendre en-dessous de 0,50%, s’apparentant donc à ce titre au Livret A. Au niveau du plafond, il n’est pas possible de déposer plus de 1 600 euros dessus.

Les modalités d’ouverture sont un peu moins simples, puisqu’il faut fournir des justificatifs : un extrait d’acte de naissance, une déclaration sur l’honneur attestant que l’on ne possède pas d’autre livret Jeune et que l’on réside en France. Mais aussi une copie de carnet d’état Civil si la personne est mineure, ainsi que les coordonnées de ses parents ou de son représentant légal. Il faut en outre déposer seulement 10 euros lors de l’ouverture.

Pourquoi choisir le Livret Jeune?

  • C’est un excellent moyen de faire ses premières armes avec l’argent et surtout avec la notion d’épargne ;
  • Comme il est possible de retirer de l’argent (avec ou sans autorisation selon l’âge), on apprend la gestion de l’argent, ce qui peut être intéressant, notamment avec un enfant à partir de 12 ans ;
  • Comme le plafond d’épargne est bas, il faut mesurer pleinement chaque retrait pour ne pas se retrouver sans rien. Une expérience riche d’enseignement.

Les Plans d’Epargne

Plan epargne tirelire

Les Plans d’Epargne n’ont pas grand-chose en commun avec les livrets. Pas question, par exemple, de prétendre utiliser l’argent quand on le souhaite ou quand on en a besoin : il est bloqué (la durée dépend du produit). C’est donc une solution à envisager sur le moyen et long terme. On compte trois principaux Plans d’Epargne.

PEL (Plan Epargne Logement)

Même si chaque banque a une politique qui lui est propre en matière de critères d’octroi de crédit immobilier, un apport est souvent recommandé, voire obligatoire, quand on veut acheter une maison ou un appartement. Pour la banque, savoir épargner et donc bien gérer son argent est primordial, quand une demande de prêt est effectuée. Pour maximiser ses chances d’obtenir une réponse positive, il est préférable de se constituer, dans ce sens une épargne dédiée : le PEL.

Le PEL est un placement attractif qui peut jouer en faveur de celui qui le détient s’il veut accéder à la propriété (ou faire des travaux dans son logement), mais aussi qui présente un taux d’intérêt un peu plus attractif que la plupart des Livrets (1% depuis 2016, soit une baisse notable comparé à ce que l’on pouvait attendre de ce produit entre 2003 et 2015 : 2,5%).

Le premier dépôt est au minimum de 225 euros. La durée minimale de détention est de 4 ans. Au bout de 10 ans, il n’est plus possible de verser des sommes d’argent dessus, même si le plafond de 61200 euros n’est pas atteint. Pour autant, les intérêts peuvent encore être touchés au-delà de cette date, pendant 5 ans.

PEA où investirIl faut réfléchir quant à la périodicité des versements, ce qui a une incidence sur la somme minimale à mettre sur le PEL. Ainsi, pour un versement mensuel, il ne faudra mettre que 45 euros par mois au minimum. Pour un versement trimestriel, cela passe à 135 euros minimum et 270 euros pour un versement tous les 6 mois.

Un versement exceptionnel (à cause d’une rentrée d’argent inattendue, par exemple), peut être fait dans le but de grossir l’épargne et donc l’apport pour le futur bien immobilier. Pour bénéficier du taux avantageux du PEL, ses détenteurs doivent s’abstenir d’effectuer un retrait. En effet, avant 5 ans, un retrait signifie la clôture du Plan Epargne Logement. Par contre, il est tout à fait possible, si on achète un bien immobilier avant cette échéance, d’utiliser, bien entendu l’argent, pour son apport.

La fiscalité

Depuis 2018 et l’arrivée du Prélèvement Unique Forfaitaire (PFU ou Flat Tax), la fiscalité des PEL a évolué. Les revenus des capitaux mobiliers : gains de contrats d’assurance-vie, obligations, ou encore dividendes sont également concernés, comme le PEL. Ils sont soumis à la flat-taxe ; soit un prélèvement unique de 30% qui se décompose de la manière suivante :

Le nombre d’années de détention n’est donc plus pris en compte comme auparavant. Il est donc impératif, quand on a ouvert un PEL en 2018 ou après, de reporter le montant des intérêts sur la déclaration de revenus.

Pourquoi choisir d’ouvrir un PEL ?

Le PEL est parfait quand on veut augmenter ses chances d’obtenir un crédit immobilier. Les dernières recommandations du HCSF (fin 2021) en matière de prêt laissaient supposer qu’il serait difficile, sans un apport de 30% du prix du bien, de pouvoir prétendre à un crédit. Cela signifie que pour un bien d’une valeur de 100 000 euros, les futurs propriétaires devraient avoir sur leur PEL un apport personnel de 30 000 euros…

PEA (Plan d’Epargne en Actions)

Le PEA se démarque un peu des autres produits évoqués précédemment dans ce guide, car il s’apparente plus à un compte-titres. A cet effet, il permet d’acquérir un portefeuille d’actions d’entreprises françaises et européennes à détenir pendant au moins 8 ans. Il est bon de noter que le PEA peut être souscrit auprès d’une banque (on parle alors de PEA bancaire) ou auprès d’un cabinet d’assurance (PEA Assurance).

Autre chose à considérer : le fait de pouvoir cumuler un PEA classique avec un PEA PME, qui permet d’investir dans des PME, dans le but de diversifier son épargne, ce qui est toujours recommandé, afin de mutualiser les risques. Le PEA est plafonné à 150 000 euros.

Mais si on le cumule avec un PEA PME, le plafond est largement surélevé (225 000 euros). On ne parle d’imposition sur le PEA que si le détenteur effectue des retraits.

Pourquoi choisir d’ouvrir un PEA ?

  • C’est le produit parfait quand on veut diversifier son épargne (SARL, OPCVM ou SICAV, dans le cas d’un PEA bancaire) ;
  • Il est possible d’ouvrir deux PEA par foyer fiscal ;
  • Pas de montant de dépôt minimum ;
  • Même s’il est plus risqué que les autres placements, il peut se révéler rentable, même si le taux de rendement n’est jamais fixe et assuré. C’est un produit qui plaira à celles et ceux qui voudraient par exemple s’initier par la suite à investir en bourse.

PER (Plan d’Epargne Retraite)

Le PER est la fusion de quatre anciens produits (le PERP, le Contrat Madelin, le PERCO et l’article 83). Il se décline en deux PER d’entreprise et un PER individuel. A souscrire auprès de n’importe quel établissement bancaire, le PER permet de préparer plus sereinement sa retraite et d’anticiper sur sa baisse de revenus.

C’est à ce titre un produit d’épargne à long terme que son détenteur pourra utiliser au choix sous forme de rente ou en capital, le moment venu. Les sommes versées (qui sont libres) sont déduites chaque année des revenus imposables. La déduction est en fonction des revenus professionnels, mais généralement de 10% (si les revenus annuels n’excèdent pas 32 419 €). Si les revenus sont supérieurs à cette somme, la déduction serait de 4 052 euros au maximum.

Pourquoi choisir le PER ?

  • Tout le monde est concerné par la retraite et la baisse possible des ressources ;
  • C’est un produit qui n’est conditionné à rien, ni en terme de dépôt, ni en termes de revenus ;
  • Les versements sont volontaires : on peut mettre ce que l’on veut, quand on le peut ;

Les Comptes Epargne

Ils se déclinent en deux produits : le CEL et le Compte à Terme.

CEL (Compte Epargne Logement)

Quelle différence avec le PEL (Plan d’Epargne Logement) ? S’ils sont tous deux destinés à favoriser l’accession à la propriété, l’argent sur le CEL peut être débloqué au besoin, à condition de retirer au minimum à chaque fois 300 euros.

Comme il n’est pas possible d’ouvrir deux CEL, il est courant d’ouvrir de concert un PEL. Pour ce faire, il faut déposer initialement 300 euros et s’astreindre à verser à chaque fois 75 euros minimum.

Le plafond du CEL est quant à lui de 15 300 euros. Les intérêts du CEL sont soumis à la Flat Tax de 30%, depuis 2018.

Pourquoi choisir un CEL ?

Envie d’être propriétaire ? Il faut arriver à convaincre la banque que vous êtes bon gestionnaire et l’apport est devenu un passage obligé dans beaucoup de situations. En cumulant un CEL et un PEL ; les chances sont maximisées. Le CEL, outre le crédit immobilier, permet de faire des travaux de rénovation ou d’aménagement chez soi

CAT (Compte à Terme)

Autre nom de ce produit financier : le dépôt à terme. Les conditions relatives aux montants versés, aux retraits ou encore à la durée de détention du Compte à Terme ne sont pas les mêmes selon les banques. Cela peut être décidé d’un commun accord avec le détenteur du compte.

La durée de détention peut ainsi varier de 1 mois seulement à 4 ans au maximum. C’est un produit intéressant au niveau du taux, mais il faut pour cela ne pas effectuer de retrait avant la date édictée par l’établissement bancaire.

Les CAT peuvent avoir trois types de taux (fixe, progressif ou variable). La fiscalité n’est pas très intéressante vis-à-vis d’autres produits d’épargne, c’est là un de ses défauts en plus de se voir appliquer des pénalités ou des frais de résiliation par la banque, en cas de retrait d’argent, avant le terme décidé.

Pourquoi ouvrir un CAT ?

  • C’est un placement sécurisé : pas de perte en capital ;
  • En fonction du taux choisi (notamment le taux progressif, plus intéressant), le détenteur verse une somme et n’a qu’à attendre les fruits de son épargne ;
  • Il est possible d’en ouvrir plusieurs et de choisir des types de taux différents ;
  • Ce produit méconnu permet une grande diversité d’offres ;