Il n’aura échappé à personne que le réchauffement climatique impacte sur la multiplication des événements exceptionnels liés à la météo. Si l’on pense évidemment aux crues et aux inondations dont a été par exemple été victime une grande partie du Pas de Calais et ce, de manière répétitive au fil des mois, on peut également citer les incendies ou encore les tempêtes voire des tornades ; phénomène pour l’instant rarissime en France. Il ne faudrait pourtant pas faire l’impasse sur un phénomène encore plus pernicieux mais qui devrait toucher plus de personnes : le RGA.

Qu’est-ce que le phénomène de Retrait Gonflement des Argiles (RGA) ?

Le réchauffement climatique, ce sont aussi de longs épisodes de sécheresse. Si l’on évoque les désastres que cela provoque au niveau des récoltes, il ne faut pas sous-estimer ce que cela peut faire sur les bâtis et donc sur les maisons. Les sols argileux notamment, en période de sécheresse se contractent. Ils gonflent à nouveau quand la pluie revient. Si ce phénomène n’est pas nouveau, c’est la multiplication des épisodes qui l’est et les maisons qui sont construites dessus sont les premières à pâtir de la situation.

Certaines personnes ont déjà pu le constater : leurs murs de maisons se fissurent. Et c’est la même chose pour les immeubles. Ces fissures ne sont donc pas un crépi qui se fendille mais bien des fissures structurelles qui mettent à mal la solidité de l’édifice, le rendant à moyen terme dangereux pour les habitants.

Il est possible de remédier aux dégâts causés par ces mouvements géologiques, mais les travaux pour redonner de la solidité aux murs sont onéreux et il peut être difficile d’obtenir une indemnisation de la part de son assureur… Or, on sait d’ores et déjà que le RGA pour Retrait Gonflement des Argiles est susceptible de toucher plus de la moitié des maisons en France dans les années à venir.

Une indemnisation difficile pour les personnes qui seraient touchées

Il faut déjà savoir que le RGA est connu des compagnies d’assurance et qu’il fait peur car il coûte déjà chaque année plusieurs milliards d’euros. Quand un propriétaire se rend compte que des fissures apparaissent sur son habitation, c’est en général le résultat d’une action de longue haleine des sols. Il ne s’agit pas d’un accident. Seule garantie qui pourrait être mise en avant pour provoquer une indemnisation de la part d’un cabinet d’assurance : la garantie catastrophe naturelle.

Or, il ne s’agit pas de le décréter auprès de son assureur pour se voir indemniser. Le protocole veut que la commune de résidence soit reconnue comme victime d’une catastrophe naturelle, suite à une demande du maire ; demande qui doit être étayée par des faits et ne pas concerner une seule personne. Concrètement, il faut voir si cela touche aussi son voisinage et faire une demande de groupe auprès du maire qui alerte à ce moment-là l’Etat pour que la demande aboutisse (ce qui n’arrive qu’une fois sur deux).

Comment obtenir réparation si l’on est touché par le phénomène du RGA ?

Après avoir constaté une fissure structurelle sur son habitation, le propriétaire doit se rapprocher de la mairie pour faire part de son problème. Si la commune est reconnue en catastrophe naturelle, cela apparait au journal officiel. Le propriétaire, à partir de la date de parution, a un délai de trente jours pour prévenir son assureur afin de lui demander une indemnisation.

Cela concerne les bâtiments anciens. Si la demande se fait sur une maison neuve, il faut déjà vérifier si l’on est encore pris en charge par la décennale du constructeur ; si ce dernier n’a pas pris en compte les risques inhérents à la nature du sol pour construire son ouvrage. A partir de maintenant, il faut que les propriétaires prennent le parti d’examiner régulièrement leur maison surtout après des épisodes de canicule et de sécheresse.