Les banques sont déjà réticentes en ce moment, à l’idée d’allouer un crédit immobilier. Selon les experts, 60% des dossiers ne passent pas, alors que beaucoup d’entre eux étaient considérés hier encore comme de bons profils, sans risque de non-remboursement. La faute au taux d’intérêt et au taux d’usure notamment. Maintenant, un autre aspect est de plus en plus scruté, pour diriger la réponse qui va être donnée aux futurs acquéreurs.

Le DPE : donnée fatale pour se voir accorder un prêt

Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) est-il le nouveau sésame pour obtenir son prêt immobilier ? Il semblerait. En tout cas, certaines banques avouent porter une vigilance accrue à ce diagnostic. Il est vrai qu’elles ont tout intérêt à le faire. Certains logements, classés et reconnus comme très énergivores (G), ne pourront plus être loués dans trois ans. Une personne qui se présenterait à la banque avec un tel bien et un projet d’investissement locatif serait mal vue…à moins de présenter les devis d’artisans RGE démontrant qu’elle souhaite effectuer des travaux d’isolation et d’amélioration.

Pourquoi une telle suspicion ? Parce que généralement, pour ce type de profils, l’accord de prêt est donné parce que le montant des loyers perçus contribue pour partie ou en totalité à rembourser l’échéance mensuelle. Si le propriétaire subit une vacance locative, parce que son bien est énergivore et ne répond plus aux exigences gouvernementales, il devient de facto un dossier à risque. Une notion que n’apprécient pas les établissements bancaires.

Même les logements qui sont un peu moins mal classés (F et E) sont également vus d’un mauvais œil en comité de crédit. Car même si les propriétaires disposent d’un peu plus de temps (2028 et 2034), eux non plus ne pourront plus louer leur bien, passé cette date, avec la même conséquence. Le propriétaire a tout intérêt à acheter en prévoyant une enveloppe travaux s’il veut convaincre une banque de lui accorder un prêt. Le dossier passera-t-il, au regard de sa situation financière ? Cela est une autre histoire avec laquelle il faut également composer.

Certains établissements bancaires ne laissent planer aucun suspense et exigent désormais lesdits devis, pour minimiser le risque de non-remboursement. Si le propriétaire en devenir s’y oppose, sa demande de crédit n’est même pas étudiée.

Qu’en est-il pour l’achat d’une résidence principale ?

Qu’en est-il pour les personnes qui ne souhaitent pas être des propriétaires bailleurs, mais des propriétaires tout court ? Bien entendu, à l’étude du dossier, trois critères restent essentiels pour obtenir une réponse positive, à savoir la situation financière, le montant des revenus et leur provenance mais aussi la durée envisagée pour le remboursement du crédit immobilier.

Pourtant, juste après désormais se tient aussi la performance énergétique du bien convoité. Les banques ; considérées comme les plus grandes pollueuses ; en termes d’émission de gaz à effet de serre tentent par tous les moyens de renvoyer une image plus verte. Dans ce sens, elles soumettent leurs clients à des restrictions, en demandant la rénovation énergétique d’un bien jugé, là encore, trop gourmand en énergie.

Les banques, qui peinent elles aussi à recruter, espèrent aussi avec des actions, attirer de jeunes recrues sensibilisées depuis des années à la sauvegarde de la planète. Les établissements bancaires ; même si cela est peu connu du grand public ; sont des interlocuteurs de choix quand on souhaite améliorer les performances thermiques de son logement. Pour l’instant, un pourcentage restreint de français leur demande conseil s’ils souhaitent entamer ce type de travaux.

Pourtant, en octroyant les crédits, elles sont en pole position et souhaitent comme le gouvernement obtenir une amélioration globale du parc immobilier français. Ce dernier doit être reconnu basse consommation (c’est-à-dire avec un DPE équivalent à A ou B) d’ici 2050. Un audit est donc souvent préconisé et un accompagnement personnalisé. Celui-ci intègre les aides gouvernementales et autres auxquelles le futur acquéreur pourrait avoir droit, en fonction de sa situation, mais aussi la validation des devis par des artisans reconnus RGE.

Des prêts spécifiques émergent chez certaines banques (comme des sortes d’avances), en plus du PTZ. Mais ils s’accompagnent d’un taux d’intérêt dont le montant varie d’une banque à une autre quand il est proposé. C’est notamment pour cela, mais aussi pour le taux d’intérêt classique qu’il est important d’effectuer un comparatif, voire de se faire aider par un courtier en crédit immobilier.