Le Groupe d’Action Financière (GAFI) est l’organisation qui émet des recommandations mondiales sur la lutte contre le blanchiment d’argent et l’utilisation de l’argent par le crime organisé et les terroristes.

Bref historique du GAFI

Le blanchiment de capitaux a toujours été un problème à combattre, mais avec l’augmentation du commerce international après la Seconde Guerre mondiale, le problème s’est aggravé. En réaction, des pays comme les États-Unis ont élaboré des lois nationales telles que le Bank Secrets Act pour tenter de l’endiguer.

Il est alors devenu nécessaire de mettre en place une coopération internationale. À cette fin, le G7 s’est réuni à Paris en 1989 pour fonder le Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI). Les fondateurs ont conçu le GAFI comme un organisme chargé de surveiller le blanchiment d’argent et les mesures prises par les gouvernements pour le contrer, de faire rapport sur le respect de ces mesures et d’élaborer des normes contre le blanchiment d’argent.

Au fil du temps, le GAFI est passé de 16 à 40 membres. Des normes ont été publiées, puis révisées lorsque le mandat de l’organisation a été élargi pour couvrir également le financement du terrorisme à la suite des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

Liste noire et liste grise du GAFI

Le GAFI a dressé une liste de 40 recommandations à l’intention des pays, allant de la fourniture d’informations aux services répressifs, à la lutte contre le blanchiment d’argent (AML) et à la connaissance du client (KYC), en passant, surtout, par les détails sur les bénéficiaires effectifs. Neuf autres recommandations concernent le terrorisme. Bien que ces recommandations ne fassent généralement pas les gros titres, deux listes, l’une noire et l’autre grise, peuvent être pertinentes.

La liste noire est celle des juridictions à “haut risque” qui ne coopèrent pas avec le GAFI, comme la Corée du Nord. La liste grise des “juridictions faisant l’objet d’une surveillance renforcée” comprend des pays dont les contrôles sont insuffisants. Toutes les transactions avec les contreparties font l’objet d’un examen approfondi.

Les pays figurant sur la liste noire sont largement en dehors du système financier mondial. Les pays figurant sur la liste grise, en revanche, se trouvent à l’intérieur du système et sont souvent supposés coopérer (au fil des ans) pour en être retirés.

Plaintes contre le GAFI

Le GAFI fonctionne sur la base du consensus et, en tant que tel, tout pays votant contre la mesure en question peut faire échouer une proposition. Cette faiblesse a été exploitée dans le passé, comme l’a déclaré publiquement l’ancien chef du GAFI, Dvid Lewis. D’autres plaintes concernent la lenteur due à la bureaucratie et donc l’incapacité à suivre le rythme de la technologie.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie est un domaine dans lequel le GAFI a agi avec une certaine rapidité. La situation est inhabituelle dans la mesure où l’organisation insiste sur le fait que la Fédération de Russie est toujours responsable de son obligation de mettre en œuvre les normes du GAFI. Toutefois, son adhésion a été suspendue.