Voici un néologisme qui ne va pas enchanter le gouvernement français, ni certains entrepreneurs sans doute. Si personne ne peut nier l’essor du télétravail, imputable à la crise du Covid-19, peu sans doute auraient parié sur son fulgurant développement ni sur l’impact positif qu’il aurait sur beaucoup de salariés qui apprécient cette façon de travailler. Les entreprises elles-mêmes, sans doute un peu sceptiques au début, en voient tous les atouts. Y compris celles venant des pays riches. D’où un futur problème économique émergeant.

En quoi consiste la télémigration ?

C’est le résultat d’une étude publiée le 23 juin dernier et initiée par deux économistes de Coface qui met le feu aux poudres. Car si tout le monde a vu que la productivité était au rendez-vous, en télétravail, les entreprises ont surtout constaté que les réductions de coûts par rapport au travail en présentiel, étaient importants. Autre point considéré ; chaque travail qui peut être fait d’une habitation privée peut à priori être effectué également à l’étranger.

Si avant la pandémie, cela ne faisait pas partie de la manière séculaire de travailler, les mœurs en la matière ont dû rapidement évoluer. Les patrons américains sont prêts à embaucher du personnel étranger, travaillant en télétravail, à temps plein, à 36%. Ce pourcentage était à diviser par trois avant la crise.

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Vers une délocalisation de postes clés

La désindustrialisation massive a déjà été considérée comme une catastrophe, mais la télémigration peut en être une nouvelle. Dans certains pays, l’emploi télétravaillable à 100% peut dépasser les 50%. Dans d’autres pays, comme la Croatie, il représente une part moins importante sans doute mais qui peut avoisiner les 35% au maximum quand même.

Quel est le pourcentage de l’hexagone dans ce domaine ? Il se situe entre 35 et 40% ; toujours en reprenant les éléments de cette étude. De quoi inquiéter et laisser supposer une délocalisation importante de certains postes clés ; comme ceux des cadres, avec une action de débauchage importante sans doute. Au-delà de l’aspect économique, c’est le risque d’une polarisation politique qui serait à surveiller.