Depuis juillet dernier, le bilan énergétique qui permet de déterminer si un logement est énergivore ou non a été revu et durci. Chaque propriétaire d’un bien qui serait considéré comme une « passoire énergétique » est tenu de faire des travaux, sous peine de ne plus avoir le droit légalement, de le mettre en location dans quelques années. Pour certains, cette révision du DPE sonne le glas de l’investissement locatif.

Pourquoi les propriétaires veulent arrêter l’investissement locatif ?

Plus de 6 000 propriétaires ont été interrogés par PAP.fr. Lors de cette étude, 31,8 % d’entre eux, faisaient part de leurs inquiétudes face à ce nouveau DPE.

Pour rappel, auparavant, le DPE se basait le plus souvent sur les habitudes de consommation d’énergie des locataires ou des propriétaires. Ainsi, une personne qui avait besoin de 25° chez elle pour se sentir bien, pouvait présenter des factures énergétiques très élevées, ce qui donnait l’impression d’un logement énergivore. A contrario, certains biens pouvaient révéler de mauvaises surprises, quand les factures ne démontraient rien de particulier.

Le législateur a jugé préférable de revoir le DPE dans le cadre de la loi Climat, en se basant sur de vrais critères ; c’est-à-dire l’année de construction, l’état des menuiseries, le niveau d’isolation et les matériaux utilisés etc…

Pour les futurs occupants d’une habitation, ce DPE revisité est une bonne nouvelle, car cela signifie qu’ils peuvent s’attendre à un bien qu’ils vont pouvoir chauffer, sans grever leur budget. La hausse de l’énergie est déjà synonyme d’inquiétude. Si c’est pour ne jamais ressentir de confort thermique, cela serait forcément très mal vécu.

Pour les propriétaires, c’est une toute autre histoire. Ils sont dans l’obligation de remédier aux problèmes dans les années qui arrivent, sous peine de ne plus pouvoir mettre leur bien en location.

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Un manque de connaissance sur la loi, mais aussi sur les biens loués

Le manque de visibilité sur les travaux obligatoires, les aides auxquelles ils pourraient prétendre pour cela les met dans l’incertitude. C’est pourquoi un tiers des propriétaires envisage même d’arrêter l’investissement locatif. La lecture de cette étude laisse à penser que les propriétaires sont peu informés sur ce qui va se passer et les échéances.

Pour information, ils ont jusqu’en 2025 pour faire des travaux sur des logements classés G, pour que ces derniers ne soient pas jugés indécents et donc interdits à la location. Et jusqu’en 2028 pour les logements qui seraient classés F. La législation entend encore se durcir, car en 2034, il ne sera également plus possible de louer un logement classé E.

Beaucoup de propriétaires avouent ignorer le classement de leur bien et seulement 30,4% à savoir qu’ils sont bailleurs d’un appartement ou d’une maison qui consomme beaucoup. 52,2% d’entre eux pensent également que les passoires énergétiques doivent disparaitre du parc immobilier français et ce, pour l’intérêt général.

Ce pourcentage pourrait rassurer, pourtant il est à corréler avec les autres décisions de ces mêmes propriétaires, à savoir, se contenter des biens déjà achetés, sans plus penser à en acquérir de nouveau, voire même, se débarrasser, par le biais de la vente, d’actifs immobiliers qu’ils ne souhaitent pas rénover, pour ne pas plomber leur rendement locatif.

Quand on sait à quel point le secteur de la location immobilière peut être tendu dans de nombreuses villes de France, apprendre que les biens vont se réduire comme peau de chagrin n’est sans doute pas une bonne nouvelle.

Surtout si le secteur de la construction neuve, en difficulté lui aussi, pour des raisons d’embauche, mais aussi à cause des contraintes liées aux normes climatiques n’arrive pas à redémarrer…