
Les enjeux sont élevés, car l’issue pourrait redéfinir l’avenir des relations économiques entre les plus puissantes économies mondiales, tout en rétablissant la confiance sur les marchés financiers. Bien que les analystes affirment qu’il est peu probable qu’un accord complet puisse émerger d’une seule réunion, ils espèrent qu’une réduction partielle des droits de douane très élevés sera envisagée. Les deux parties ont cherché une voie vers la désescalade, car le poids économique des droits de douane est devenu de plus en plus difficile à ignorer.
La rencontre entre la Chine et les États-Unis n’est pas le seul événement à surveiller. Les investisseurs ont les yeux rivés sur les données économiques à venir et les autres missions diplomatiques de Trump. À quoi faut-il s’attendre ?
Les États-Unis et la Chine vers un dégel des droits de douane ?
Vendredi, le président américain Donald Trump a déclaré qu’un droit de douane de 80 % sur les produits chinois « semblait juste », suggérant pour la première fois une alternative spécifique aux droits de 145 % qu’il a imposés sur les importations chinoises en vue des pourparlers très attendus entre les deux pays ce week-end. Interrogée sur la manière dont Trump était arrivé à ce chiffre de 80 %, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a répondu : « C’est un chiffre que le président a avancé, nous verrons ce qui se passera ce week-end ».
L’issue de cette première rencontre reste aussi incertaine que stratégique. Selon les analystes, qui restent divisés sur l’ampleur des ajustements et le rythme de la désescalade, l’un des résultats les plus probables de la rencontre est la révocation partielle des droits de douane.
Robin Xing, économiste en chef pour la Chine chez Morgan Stanley, prévoit que les taux tarifaires effectifs des États-Unis sur les produits chinois pourraient être réduits de 107 % actuellement à un taux final de 45 % d’ici la fin de l’année. De même, Tianchen Xu, économiste senior à l’Economist Intelligence Unit, prévoit que les États-Unis et la Chine réduiront leurs taux tarifaires moyens pondérés d’environ 50 % à court terme.
Selon les estimations de M. Xu, ce chiffre reste toutefois élevé par rapport aux taux de 10,9 % sur les produits chinois et de 16 % que la Chine avait imposés sur les produits américains avant le retour au pouvoir de Donald Trump. Ryan Majerus, associé du cabinet d’avocats King & Spalding et ancien haut fonctionnaire du ministère du Commerce, a déclaré que la baisse prévue du trafic portuaire et commercial pourrait avoir créé une certaine pression pour commencer à sortir de l’impasse commerciale entre les États-Unis et la Chine à Genève.
Les discussions du week-end font suite au premier accord conclu par Trump avec un partenaire commercial important : l’annonce jeudi d’un pacte avec la Grande-Bretagne. Bien que cela ait suscité un certain optimisme sur les marchés, la portée de cet accord était assez limitée et une série de détails doivent encore être définis.
Les autres événements importants à venir
La première grande visite diplomatique de Trump débutera la semaine prochaine par une tournée dans trois pays du Moyen-Orient, à commencer par l’Arabie saoudite. Cette visite sera accompagnée de conférences sur les investissements, avec à l’ordre du jour une série de questions commerciales et de sécurité. Trump a déclaré qu’il annoncerait prochainement si les États-Unis allaient assouplir les restrictions à l’exportation de micropuces vers certains pays du Golfe.
L’Arabie saoudite a déclaré que des accords miniers et miniers seront discutés. L’énergie jouera également un rôle de premier plan. Selon certaines sources, Washington ne demandera plus à l’Arabie saoudite de normaliser ses relations avec Israël comme condition préalable à la poursuite des négociations sur la coopération nucléaire civile. En outre, il faudra surveiller l’inflation et les dépenses de consommation aux États-Unis, qui seront actualisées dans le courant de la semaine.
Le regard des marchés sur l’Europe (et sur l’Allemagne)
Enfin, un regard attentif sur les événements politiques européens. Et allemands, surtout. Le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz a connu des débuts difficiles après avoir échoué à obtenir le soutien du Parlement pour son poste lors d’un premier vote, un revers sans précédent dans l’Allemagne d’après-guerre. L’attention se concentre sur les défis auxquels Merz doit faire face pour réaliser ses plans visant à sortir la plus grande économie européenne de son marasme. L’économie allemande est en récession depuis trois années consécutives.
Merz a attiré l’attention des marchés européens après les élections de février, en préconisant une augmentation des dépenses dans la défense et les infrastructures afin de stimuler la croissance à long terme. L’euro et les actions allemandes ont enregistré une hausse.
Le revers temporaire essuyé mardi au Parlement est un avertissement quant à la fragilité de la coalition gouvernementale et rend encore plus improbable, selon certains, que Merz soutienne un financement permanent des dépenses européennes par le biais d’obligations communes, une mesure profondément impopulaire au sein de son parti de centre-droit.