A gauche, l’exploit de la coalition Nupes dirigée par Jean-Luc Mélanchon, qui a récolté 131 sièges. Le résultat de Marine Le Pen est surprenant, puisqu’elle a été réélue avec 88 autres députés de son parti : dans la précédente législature, ils n’étaient que 8. L’élément décisif pourrait être les 61 voix au parlement des Républicains, avec lesquels des négociations de soutien au gouvernement vont probablement être ouvertes.

Les élections risquent de créer un séisme en France et aussi en Europe, compte tenu du moment délicat d’au moins deux points de vue : d’une part, les équilibres de plus en plus déséquilibrés sur la guerre en Ukraine et les positions contre la Russie ; d’autre part, les défis économiques qui s’annoncent avec l’inflation, les prix élevés de l’énergie et la hausse des prix.

La nouvelle majorité gouvernementale en France

La première ministre française, Elisabeth Borne, a été élue députée. Mais il n’en a pas été de même pour d’autres ministres qui devront désormais quitter leur poste au sein du gouvernement. Borne appelle les forces politiques de bonne volonté à construire ensemble une “majorité d’action“, également basée sur des compromis. Un appel qui semble s’adresser avant tout aux Républicains. Quelque chose dans le gouvernement pourrait changer tout de suite.

Les élections françaises et la paralysie de la majorité de Macron risquent d’être un séisme non seulement pour Paris, mais aussi pour toute l’UE. Surtout à un moment aussi délicat entre la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires et une inflation record.

Le programme du gouvernement est certainement mis en danger, notamment parce que certains des ministres nommés quitteront l’exécutif après la défaite électorale. Il est vrai que le président pouvait également gouverner par décret, mais en réalité l’utilisation de cet instrument est désormais très limitée, notamment en raison du risque que l’opposition vote ensuite une motion de censure qui pourrait faire tomber le gouvernement.

Le véritable nœud interne est celui des réformes. Sans une majorité solide, il semble presque impossible pour Macron de mener à bien des projets de réforme tels que celui sur les retraites : au mieux, des compromis devront être faits. En ce qui concerne les retraites, le point crucial est l’idée d’augmenter l’âge de la retraite, une question difficile à aborder même d’un point de vue électoral. Et puis il y a les mesures pour la croissance, pour l’environnement et contre l’inflation.

Des questions qui auront également des répercussions inévitables au niveau européen. Il est difficile d’imaginer une réponse unie de l’UE contre les prix élevés de l’énergie et l’inflation si le président français n’a pas le contrôle total du Parlement. Il est indéniable que la France est la deuxième économie d’Europe et qu’elle dispose d’un pouvoir de décision très fort, même sur d’autres questions économiques telles que les sanctions contre la Russie.

Macron perd sa majorité, les conséquences sur le taux de change euro-dollar

Une autre question économique qui doit inévitablement être prise en compte est le taux de change euro-dollar. Ce matin, le taux de change s’est même renforcé de 0,20 %, l’euro passant au-dessus de 1,05. Une hausse peut-être inattendue, mais qui semble venir davantage du fait qu’il est encore trop tôt pour évaluer l’impact des élections françaises.

De nombreux analystes affirment que le résultat du vote en France se fera sentir à long terme et ne peut être que négatif. Selon les experts, les marchés ne ressentiront pas immédiatement le poids de la paralysie de Macron, mais à long terme, un impact sur le taux de change et les marchés sera inévitable.