En ces temps troublés, alors que l’inflation ne cesse de perturber la vie quotidienne des français, ils ont certainement besoin de bonnes nouvelles et surtout d’être rassurés sur un avenir plus riant. Pourtant, au regard de l’apport personnel qui est désormais demandé lors d’un premier achat immobilier, il semble que les banques en aient encore plus besoin….

Accession à la propriété : le parcours du combattant pour les français

Le taux d’intérêt qui a augmenté terriblement depuis décembre 2021 est déjà une mauvaise nouvelle en soi : les banques ne faisant que peu de marge à cause du faible écart avec le taux d’usure ne peuvent pas se permettre de prendre de mauvais dossiers. L’adjectif est pourtant très relatif car certains qui auraient jugés comme très bon finissent sur la mauvaise pile. A tel point que leurs critères semblent se durcir de jour en jour, rendant l’accession à la propriété de plus en plus difficile.

Actuellement, beaucoup de dossiers qui auraient pu passer en banque, se voient opposer un refus. Cela représente quelquefois, selon les établissements bancaires, plus de 60% des demandes. Pour pouvoir obtenir un accord, il faut trouver un bien peu onéreux. Seule manière d’y arriver : prendre une maison ou un appartement plus petit ; ce qui ne correspond pas forcément à ce que veulent les français ou se tourner vers un bien énergivore que les propriétaires actuels n’entendent pas rénover.

Si la première situation ne résout pas toujours le problème de la place ; critère important pour de nombreux ménages ; la deuxième laisse augurer une enveloppe travaux quelquefois très importante pour que le bien corresponde aux exigences gouvernementales (DPE inférieur à D). Il faut alors apporter bon nombre de devis d’artisans RGE à la banque qui les demande de manière obligatoire, mais aussi prouver que ce montant total ; forcément plus élevé ; va être dûment remboursé.

Pour les primo accédants ; c’est-à-dire les personnes qui veulent devenir propriétaires pour la première fois, un autre problème vient s’ajouter à une liste déjà très longue.

Un apport personnel qui a rarement été aussi élevé pour les primo accédants

L’apport personnel est une somme d’argent que les personnes épargnent dans le but de rassurer la banque. Cela prouve qu’elles sont en capacité de mettre de l’argent de côté et cela paie certains frais dont les frais de notaire qui sont de 8% dans l’ancien et de 3%, en général, dans le neuf. La banque espère aussi que l’apport, s’il est plus important, va permettre de commencer à rembourser le prêt, réduisant un peu la part de risque inéluctable d’un tel crédit sur une moyenne de 20 ans.

Il y a encore quelques années, certaines banques ne demandaient aucun apport. Il est certain que par ailleurs, le dossier devait être excellent pour que l’accord soit conclu entre les deux parties. Mais pour certains primo accédants qui n’avaient pas eu l’occasion d’épargner, en entrant dans la vie active, cela était une embûche de moins.

Il fallait pourtant, pour trouver ce type de banque, se référer au réseau d’un courtier en crédit immobilier et lui demander un dossier de financement qui ne laisse aucun doute à l’établissement bancaire. L’apport personnel demandé par les autres était souvent de 10% du montant du prêt ; soit 10 000 euros pour une demande de 100 000 euros etc…

Certaines banques se montraient plus gourmandes dans ce domaine et ne demandaient pas moins de 20% ; voire 30% ce qui fermait les portes de l’accession à la propriété pour de nombreuses personnes si elles n’avaient pas eu la bonne idée de faire un comparatif, voire de se faire accompagner. Rien ne va plus en cette fin d’année 2022. L’apport personnel demandé pour un premier achat est aujourd’hui de plus de 60 000 euros. Une somme très importante pour de nombreuses personnes et qui, là encore, peut être un frein massif dans cette envie d’avoir une maison ou un appartement à soi.

Pour de nombreux experts, cette somme représente un record. Faut-il s’attendre à une amélioration l’année prochaine ? Si certains se veulent optimistes à ce sujet, d’autres se montrent plus sceptiques.